Beckham par Sir Bobby Charlton

Il y a plus de deux décennies, l'attention de Sir Bobby s'était posée sur un petit garçon maigrichon de 10 ans, un écolier blond à l'accent de l'Essex qui attendait avec ses copains à l'entrée d'une école de football.

"La première chose que j'ai noté chez David Beckham il y a si longtemps, c'était son enthousiasme contagieux pour le jeu. Il aimait le foot et c'était évident quand il était tout petit."

La légende de Manchester United et de la sélection anglaise est un des deux seuls survivants des quatre joueurs à avoir dépassé les 100 sélections. Et il sera rejoint par David Beckham ce soir.

"Certaines personnes peuvent penser que David Beckham se résume à une bonne frappe de balle sur coups francs ou corners, mais il est tellement plus que ça. Peu peuvent rivaliser avec son éthique de travail même s'il a passé la plupart de sa carrière comme ailier. Sa capacité à donner le ballon avec autant de précision n'est pas un accident. C'est dû à beaucoup de travail, c'est pourquoi David a été un exemple pour ses coéquipiers."

Et c'est la vérité à propos de Beckham. Il est peut-être devenu une marque mondiale, une icône de la mode ou un jet-setter, mais c'est aussi et surtout un bosseur.

Comme joueurs et comme personnes, Sir Bobby Charlton et David Beckham sont certainement des opposés, mais il y a énormément de respect entre eux et pour le jeu, et ils partagent leur dévouement pour l'Angleterre et leur amour pour Manchester United.

"Ce garçon a un incroyable moteur, une remarquable envie de gagner et combiné à son enthousiasme, ça lui a donné une grande carrière."

Et il y a une place particulière dans le coeur de Sir Bobby pour la génération de Beckham, les joueurs qui ont fait les beaux jours d'Old Trafford et procuré six titres de champion, deux FA Cups et une Ligue des Champions, avant que Beckham quitte le club pour le Real Madrid en 2003.

"Nous savions quand il avait 14 ans que David serait spécial. Je me souviens que nous l'avions emmené à West Ham, le club le plus proche de chez lui mais il avait décidé qu'il voulait être à United, il a toujours été un fan de United."

"C'était une période unique pour le club parce qu'il y a eu tous ces garçons qui sont sortis d'un coup. Il n'y avait pas juste David mais les frères Neville, Paul Scholes, Nicky Butt et Ryan Giggs. Il y avait une bande. C'était magnifique pour Sir Alex Ferguson car ils ont progressé des jeunes à la réserve, puis chez les espoirs et enfin au niveau international. C'était une époque fantastique."

Et Sir Bobby est revenu sur sa propre 100ème sélection pour l'Angleterre, contre la Colombie en 1970, quatre ans après avoir été sacré champion du monde à Wembley.

"Seul Bill Wright avant moi avait eu 100 sélections et j'étais fan de Billy. C'était un homme merveilleux et nos carrières internationales se sont chevauchées. Le fait que je le rejoigne comme 2ème joueur à dépasser les 100 sélections m'a donné tellement de fierté, autant que le match en lui-même."

Et mercredi soir, Sir Bobby sera fier pour Beckham, qu'il a vu grandir et réussir à Manchester United.

"Il faut être résistant pour en arriver là, et David l'est, et il faut être chanceux avec les blessures. Il l'a aussi été et ce soir ce sera très spécial pour lui."