Les 5 plus grandes icônes du club

La direction du magazine officiel de Manchester United, Inside United, a décidé d'élire les cinq plus grandes icônes du club depuis l'existence du magazine (1992-2009) qui correspond donc à la période que recouvre la Premier League. Les noms paraissent évidents et pourtant le choix a été difficile, laissant de côté des joueurs comme Schmeichel, Irwin, Beckham, Scholes, Ronaldo ou Rooney.


5ème : Ole Gunnar Solskjaer
Et qui de mieux pour parler du Norvégien que son partenaire Teddy Sheringham, auteur de la passe décisive dans les dernières secondes de la finale contre le Bayern en 1999 ?

"Quand j'ai rencontré Ole pour la première fois, je me souviens m'être dit que le surnom 'baby-faced assassin' était parfaitement justifié. Il n'avait pas l'air d'être assez vieux pour être un footballeur professionnel ! Mais il était là, en train d'enchainer les buts pour United. C'était étonnant de voir autant de talent chez un gars qui avait l'air aussi jeune."

"Et en terme de talent, Ole était définitivement un des meilleurs finisseurs avec qui j'ai joué. Et ça ne veut pas rien dire, je parle de joueurs comme Jurgen Klinsmann et Alan Shearer en disant cela. Certainement qu'en ce qui concerne la capacité à tirer des deux pieds, la qualité dans les airs et la faculté de mettre le ballon exactement où il voulait, Ole faisait partie des tout, tout meilleurs."

"Je ne peux pas souligner à quel point la finition d'Ole était bonne. C'était une joie de le regarder à l'entrainement. C'était un vrai perfectionniste aussi, il passait des heures à s'entrainer. Et même quand il marquait, il ne célébrait pas un but avec autant de passion s'il ne l'avait pas mis exactement où il voulait. La plupart des attaquants se fichent de comment le ballon rentre dedans, mais si Ole l'avait ratée un peu au lieu de la frapper parfaitement, il aurait été un peu déçu."

"Il adorait aussi tirer entre les jambes des défenseurs, ce que les fans n'avaient pas beaucoup vu avant Ole. C'était incroyable, c'était une tactique voulue par lui. Il changeait l'angle du ballon juste assez pour placer le défenseur dans la position qu'il voulait, et ensuite il tirait entre ses jambes. Ca m'est arrivé de réussir à faire une passe entre les jambes de défenseurs, mais j'ai jamais réussi à maîtriser l'art de tirer comme ça. C'était vraiment intelligent et Ole en avait fait un grand art."

"Bien sûr, Ole a marqué un des buts les plus importants de l'histoire du club et on se souviendra toujours de lui pour cet instant au Nou Camp. Mais son statut de légende à Old Trafford ne s'est pas bâti seulement sur un match. Il a marqué tant de buts et il était si peu égoïste dans sa façon d'aborder le jeu... C'était aussi un homme fantastique, un vrai gentleman, et je pense que les fans de United reconnaissent cela. Vous n'avez même pas à avoir vraiment rencontré Ole pour réaliser à quel point c'est un chouette gars."

"Et pourtant on se souviendra le plus chaleureusement de lui pour ce qu'il faisait sur le terrain et sa faculté de sortir United de mauvaises situations. Si le ballon serait arrivé à quelqu'un dans la surface pour une demie occasion en fin de match, vous auriez voulu que ce soit Ole parce que vous étiez sûrs qu'il aurait au moins cadré sa frappe. Et plus souvent que d'habitude, il aurait fait trembler les filets aussi."



4ème : Ryan Giggs
Sir Bobby Charlton parle du magicien gallois, du premier jour où il l'a vu jouer jusqu'à ce qu'il égale, puis dépasse, son record d'apparitions pour le club.

"Quel joueur ! La première fois que j'ai vu Ryan, il avait 15 ans et Sir Alex m'avait demandé de venir observer quelques jeunes à l'essai pendant les vacances scolaires. Quand je suis arrivé, il y avait une dizaine de matchs en cours et alors que je marchais à côté des terrains pour rejoindre Sir Alex, j'ai remarqué un petit maigrichon qui se promenait entre les défenseurs. Il a traversé toute l'équipe et a placé un fantastique tir. Je me suis dit 'wow, ça c'était sensationnel !' Quand j'ai rejoint Alex, je lui ai demandé qui était ce petit gars et il m'a dit 'ça c'est Ryan Wilson, il a signé pour nous ce matin.' Je pouvais dire, dès ce moment là, qu'il y avait quelque chose de magique à propos de sa façon de jouer."

"Et à chaque fois depuis ce jour là, Ryan a été un magnifique ambassadeur pour le club. On n'a jamais eu le moindre problème avec lui. C'est brillant de travailler avec lui et vous n'entendrez jamais personne dire quelque chose de mal sur lui. Le plus important c'est que c'est un footballeur fantastique. En fait c'est un des footballeurs les plus doués qui a jamais joué à Old Trafford."

"Quand il était plus jeune, sa vitesse était sensationnelle, le seul moyen que les défenseurs avaient pour le stopper c'était de faire faute. Ces jours-ci, il n'est plus aussi rapide mais personne n'égale son attention et son intelligence. Il est aussi bon dans les airs, quelque chose que les gens ne remarquent pas forcément."

"Il a été terrible pendant toutes ces années, une vraie perle, et ce n'est pas étonnant que les fans l'adorent. Vu la façon dont il joue en ce moment, on pourrait s'attendre à ce qu'il continue à jouer encore quelques saisons. L'entraineur a été très intelligent dans sa façon de l'utiliser cette saison, il sait exactement quand et comment le reposer. Mais quand il est sur le terrain, il ne vous laisse jamais tomber."

"Comme la plupart des supporters, mon souvenir préféré de Giggs c'est le but qu'il a marqué contre Arsenal en demie-finale de la FA Cup en 1999. Il est parti dans une course folle et les joueurs continuaient de venir l'attaquer, il continuait à leur échapper de plus belle. Ensuite, évidemment, il catapulte le ballon sous la barre. J'avais sauté sur mon siège et je me souviens que des supporters étaient entrés sur le terrain. Je peux les comprendre, j'aurais fait pareil si j'avais été dans les tribunes ! C'était une fin épatante et un magnifique match de football."

"Comme tout le monde le sait, Ryan a battu mon record d'apparitions pour le club à la fin de la saison dernière. Pour être honnête, ça ne m'a pas dérangé du tout. Je n'ai jamais comptabilisé les matchs que j'ai joués, je sais juste que j'ai joué ici un bon bout de temps et que j'en ai aimé chaque minute. Je pense que c'est pourquoi Ryan a joué tant de matchs pour ce club. C'est un grand endroit pour jouer... Une fois qu'on a joué ici, on n'a plus envie d'aller jouer ailleurs."



3ème : Roy Keane
Le départ de Bryan Robson avait laissé un trou béant en milieu de terrain. Mais Paddy Crerand, grand milieu récupérateur de l'équipe de 68, explique que son dévouement, son énergie et sa férocité furent vite idéalement remplacés.

"Que peut-on dire sur Roy Keane ? Quel capitaine et quel joueur pour Manchester United. Non seulement il avait de grandes qualités techniques, mais il avait en plus une incroyable volonté de gagner. Sa mentalité était remarquable, il ne pensait qu'à gagner les matchs et il l'a communiqué à tout le monde et avait un effet positif sur l'équipe."

"Je me souviens encore de quand on l'avait recruté, l'été de 1993. C'était un transfert record à l'époque et je sais que beaucoup de supporters étaient excités par son arrivée, mais personne n'aurait pu prévoir l'importance qu'il allait avoir. Peu de temps après son transfert, j'étais à Dublin pour un gala avec Sir Alex et il m'a présenté la famille de Roy qui était dans notre hôtel. Ils étaient tous de grands fans de United, en particulier son père Maurice, et j'ai pu les connaitre très bien après ça."

"Roy est presque immédiatement devenu un chouchou du public, après avoir marqué un doublé pour ses débuts à domicile contre Sheffield United et même tôt dans sa carrière à United on pouvait voir qu'il avait le matériel pour être capitaine. Il a finalement récupéré le brassard à la retraite d'Eric Cantona en 1997 et est devenu un des plus grands leaders de l'histoire du club. Il suait sang et eau pour le club et le plus grand exemple est la demie-finale retour de Champions League contre la Juventus en 1999."

"Roy a produit beaucoup de magnifiques performances pour le club mais cette nuit là restera certainement pour toujours sa meilleure, c'est un moment iconique de l'histoire du club. La Juve menait 2-0 après dix minutes de jeu, mais Roy nous a ramenés dans le match. Non seulement il a marqué notre premier but d'un grand coup de tête, mais en plus il s'est lancé dans une mission commando en solitaire pour nous qualifier pour la finale alors qu'il savait qu'il serait suspendu. C'était une prestation hallucinante."

"En plus d'être un leader charismatique, Roy était aussi un capitaine brave et courageux qui défendait ses coéquipiers quoi qu'il arrive. Ses légendaires batailles du milieu avec Patrick Vieira étaient fantastiques à voir et je n'oublierai jamais sa confrontation avec le capitaine d'Arsenal dans le tunnel d'Highbury quand Roy a soutenu Gary Neville. Je pense qu'il a mis la peur de sa vie à Vieira !"

"Je mettrais Roy aux côtés de Cantona et Bryan Robson parmi les joueurs qui ont eu le plus d'influence sous le règne de Sir Alex Ferguson, il restera définitivement dans l'histoire du club comme un de ses plus grands serviteurs."



2ème : Eric Cantona
Le Français préféré des Anglais a transformé le club après son arrivée de Leeds. Le compositeur de chants de supporters, Pete Boyle, le rappelle.

"J'ai eu des idoles avant Eric, mais aucune n'était aussi cool. Il était une vraie superstar, mais pourtant on pouvait le voir par-ci par-là dans Manchester. Je me souviens l'avoir vu au pub quand il s'était blessé au poignet et qu'il ne pouvait jouer contre QPR. Il jouait au baby foot avec ses potes, mais il était toujours abordable. On avait discuté art et musique, et contrairement à beaucoup de joueurs de cette génération, il semblait apprécier la musique de Manchester de cette époque, ce qui me parlait vraiment à moi, en particulier quand vous voyez que des joueurs comme Lee Sharpe écoutaient les TLC !"

"J'ai rencontré beaucoup de joueurs mais peu m'ont fait vibrer comme Eric. Il n'y a probablement que Sir Alex qui a cette aura. Je ne ferais pas le fier en sa présence, et pourtant c'est pas facile de me faire taire ! Le premier moment spécial sur le terrain était arrivé avant même qu'il ne signe à United. Il avait marqué un but hallucinant pour Leeds contre United à Old Trafford et vous pouviez voir qu'il y avait quelque chose chez lui qui le rendait spécial. Quand il a signé, j'ai sauté de partout."

"Il a été assez rapidement populaire parmi les fans mais je pense que le moment qui a fait démarrer notre relation avec Eric, c'était contre Sheffield Wednesday en décembre 1994. Nous perdions 3-0 et il a égalisé en fin de match. Ce n'était pas un grand but mais il signifiait beaucoup pour nos espoirs de titre et c'était un grand moment Cantona, le premier d'une longue série."

"Vous vous souvenez quand il a frappé la barre transversale à Stamford Bridge en tirant de la ligne médiane en septembre 1994 ? Après ce match j'ai écrit les derniers couplets d'Eric The King. Certains d'entre nous le chantaient dans un pub de Whitechapel après le match mais il est vraiment né sur les terrasses de Honved, pour le match suivant."

"Beaucoup de ses buts nous faisaient lever de nos sièges. La volée à Wimbledon, les lobes contre Sunderland et Sheffield United... Mais celui qui reste vraiment dans ma tête est le but contre Liverpool dans la finale de FA Cup en 1996. Il aurait pu marquer un vieux but de raccroc, ça serait pareil. Ce n'était pas vraiment le but en lui même, même s'il arrive à bien bouger son corps, c'était le fait de réussir le doublé contre une équipe qui en avait tant fait, mais ne le faisait plus. Ca signifiait tellement de battre Liverpool à ce match."

"Eric a été assez critiqué pour sa dernière saison. Certains fans pensent qu'il n'était plus à son niveau. Mais je pense qu'il a eu une si bonne saison en 1995-96 qu'il lui était impossible de rejouer aussi bien, quelque chose que Ronaldo pourrait éprouver cette saison. J'admire Eric pour s'être retiré de la façon dont il l'a fait. Les gens parlent de son retour, mais s'il ne revient pas, nous aurons pour toujours nos souvenirs."



1er : Sir Alex Ferguson
Qui d'autre ? Le présentateur télé Eamonn Holmes rend hommage à l'homme à qui nous devons tout ces succès.

"Sir Alex est un homme qui inspire les autres pour qu'ils le suivent. Il est comme un leader religieux : où qu'il aille, il prêche la bonne parole de United, et c'est l'homme que vous voulez pour vous guider quand les carottes sont cuites. A la bataille d'El-Alamein vous aviez Montgomery, pendant la deuxième guerre mondiale, vous aviez Churchill, et à Old Trafford nous avons Sir Alex. Il a les nerfs, la force et la volonté pour vous faire vous lever au cours de n'importe quelle attaque, il est notre Braveheart."

"Il est aussi un gagnant, quelqu'un qui obtient des résultats en jouant un football attractif. Il a couvé des talents et réalisé des recrutement fantastiques pendant toutes ces années, mais être capable de combiner un génie offensif avec autant de flair, c'est un talent incroyable et, à mon avis, sa plus grande réussite. Certains entraineurs arrivent à gagner, d'autres peuvent jouer du football offensif, peu peuvent les combiner ensemble. Pour le faire, il a du prendre des décisions difficiles et parfois être sans pitié. Il a mis de côté Jim Leighton pour le replay de la finale de FA Cup en 1990, alors que Bryan Robson et Steve Bruce n'avaient respectivement pas joué lors des finales de 1994 et 1996. Ce doit être difficile de dire à quelqu'un qui a été un si grand serviteur du club qu'il ne jouera pas, ou lui dire que son temps est terminé à United. Mais c'est une nécessité si vous voulez entrainer au plus haut niveau."

"C'est hallucinant de penser qu'il est là depuis plus de 22 ans, et que le succès qu'il nous a apporté était sans précédent. Je dis souvent que c'est d'être comme à la télévision : c'est difficile d'y arriver, mais y rester est encore plus compliqué. Souvent la grandeur est jugée sur la longévité plutôt que sur des sommets, mais lui il remplit les deux critères."

"Je travaillais à Manchester quand il est arrivé au club en 1986. Je savais qu'il avait réussi de belles choses à Aberdeen, mais comme tout fan de United, je me demandais ce qu'il pourrait bien faire à Old Trafford. Il a eu deux premières saisons difficiles mais après la victoire en FA Cup en 1990, le poids lourd Fergie était lancé."

"Vous pouviez comprendre dès le début qu'il avait saisi les devoirs et les responsabilités qui allaient avec la charge d'entrainer un grand club et il a toujours été fantastique avec les fans. Il sait ce que c'est que d'être un fan de Manchester United parce qu'il en est un, vous pouvez voir la passion qu'il a pour le club. Il est donc très attentif à ce que les supporters disent et ressentent. En tant que fan, j'ai toujours admiré son enthousiasme insatiable pour le jeu et son désir de gagner. Vous pouvez voir à quel point il déteste de perdre, gagner représente tout pour lui, ça le frappe dur quand il ne gagne pas. Il le ressent comme les fans. Avoir maintenu cet appétit pour le succès pendant aussi longtemps, c'est stupéfiant. Je désespère vraiment quand je pense à ce que nous allons faire quand il décidera qu'il en a assez, il ne me tarde pas trop ce jour-là."

"Il a beau avoir eu beaucoup de hauts, il y a aussi eu beaucoup de bas, mais Sir Alex est le maître quand il s'agit de répondre à l'adversité. Il a toujours parlé de l'importance de rebondir positivement après une grosse défaite ou une élimination. Et non seulement le boss est un grand tacticien, mais il est aussi une des grosses personnalités du football. Vous pouvez dire ce que vous voulez de lui, mais il n'est pas ennuyeux. Il a un grand sens de la malice et j'aime la capacité qu'il a à casser les autres entraineurs. Mais en même temps il est quelqu'un qui a toujours du temps pour les autres, que ça soit les joueurs, les entraineurs adverses ou les supporters. S'il peut vous faire un tour, il n'hésitera pas non plus à essayer de vous aider."

"J'ai été assez chanceux de jouer dans une de ses équipes, on était ensemble pour un épisode spécial caritatif de Qui veut gagner un million ? en décembre 2004, ce qui était vraiment excitant pour moi. Il aime les quizz et il est très cultivé et nous avions gagné 36000€. Nous étions tous les deux désespérés de ne pas avoir remporté le million, mais on avait utilisé tous nos jokers avant la question à 72000€ !"

"C'est un homme incroyable et sans contestation possible le meilleur entraineur de football qui a jamais existé, et nous sommes si bénis qu'il soit à nous..."

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