Report : United 5 Spurs 2

Les Red Devils ont débuté le mois d'avril avec une victoire complètement folle contre Aston Villa, avec ce but de Kiko Macheda à la 92e minute de jeu, et ils le terminent de manière renversante, parvenant à l'emporter 5-2 après avoir été menés 0-2 par les Spurs à la pause, et reprenant donc au passage les trois points d'avance que nous avions sur Liverpool avant la rencontre (un match de plus à jouer toutefois).

Darren Bent et Luka Modric avaient choqué tout le peuple mancunien en incrivant coup sur coup deux buts en première période, à trois minutes d'intervalle. Mais après la reprise, les hommes de Sir Alex Ferguson affichaient une détermination sans faille pour offrir à leur public ce qui peut être considéré comme nos 45 meilleures minutes cette saison, grâce notamment à Wayne Rooney et Cristiano Ronaldo qui ont été extraordinaires.

Dimitar Berbatov était titulaire en attaque après avoir été laissé au repos lors de la victoire contre Portsmouth (2-0) trois jours plus tôt. Rafael da Silva, entré en jeu ce même jour après les blessures de Neville et O'Shea, était lui aussi présent sur la pelouse au coup d'envoi, tout comme Nani, Michael Carrick et Rio Ferdinand. Pas de place là-dedans pour Ryan Giggs qui aurait pu fêter son 800e match pour United, une étape qu'il franchira probablement mercredi contre Arsenal en Ligue des Champions.

United débuta le match en seconde position après la victoire de Liverpool contre Hull (3-1) un peu plus tôt dans l'après-midi. L'écart entre Red Devils et Scousers avait disparu, mais pour ce qui est du goal average, nos voisins dominaient de quelques unités (espérons que cela ne nous porte pas préjudice en fin de parcours). Berbatov eut presque une occasion après 30 secondes de jeu seulement, mais la passe de Darren Fletcher lui étant destinée était un peu forte et Heurelho Gomes put s'en saisir.

Choc(s)...

Déjà assurés d'être maintenus en Premier League la saison prochaine après avoir passé une bonne partie du début de campagne à la dernière place, les Spurs n'étaient pas venus à Old Trafford pour prendre un point. Avec des joueurs tels qu'Aaron Lennon, on voit mal pourquoi cela aurait été le cas. A la 8e minute de jeu, le centre parfait de l'international anglais depuis la droite fut repris de la tête par Darren Bent, mais Edwin van der Sar était heureusement vigilant et dévia en corner.

A l'autre bout du terrain, un coup franc signé Cristiano Ronaldo donna du fil à retordre au portier brésilien des Spurs. Le ballon rebondit juste devant lui, le forçant à le repousser une première fois avant de le prendre définitivement sous la pression de Rooney. Quatre minutes plus tard, notre numéro 7 était encore en action, cette fois sur un centre de Nani depuis l'aile gauche, mais son coup de tête fut trop décroisé et passa à côté.

Les Mancuniens semblaient devoir inévitablement prendre l'avantage, leur domination se faisant de plus en plus pressante. Mais les visiteurs frappèrent les premiers juste avant la demi-heure de jeu. Un centre de Vedran Corluka depuis le côté droit passa au-dessus de Vidic, et Darren Bent fut meilleur que Rio Ferdinand sur le coup, réussissant à mettre la balle à terre et à crucifier Van der Sar de (très) près (0-1, 29').

Trois minutes plus tard, les espoirs de victoire semblaient s'amincir encore plus. Encore une fois hésitants en défense, United laissa sans marquage Luka Modric au second poteau qui attendait un centre signé Lennon depuis le côté droit. Le Croate contrôla de la poitrine avant de tromper VDS du gauche, encore une fois à bout portant (0-2, 32').

A la pause, les affaires étaient donc très mal engagées. Old Trafford, choqué, n'en croyait pas ses yeux. Il allait falloir un petit miracle pour se sortir de ce guêpier, et heureusement pour nous, les Mancuniens, boostés par l'entrée de Carlos Tevez à la place d'un Nani qui avait pourtant montré de belles choses, en avaient un gros sous la main.

... et rédemption

Les joueurs en rouge se montrèrent dangereux assez rapidement, avec d'abord un coup franc de Ronaldo. Comme trop souvent, sa frappe heurta le mur, mais le Portugais fut tout heureux de voir le ballon lui revenir dessus, et sous la pression du mur blanc qui était monté sur lui, il tenta un génial lob de près de 25 mètres, qu'Heurelho Gomes claqua en corner au prix d'une superbe détente.

Le meilleur joueur du monde 2008 allait toutefois faire trembler les filets quelques instants plus tard, profitant d'un penalty accordé par M. Webb pour cela. Une magnifique passe de Rooney trouva Carrick dans l'espace, et alors que l'Anglais avait contourné Gomes, celui-ci vint le faucher en même temps qu'il touchait le ballon. Ronaldo, malgré l'immense pression sur ses épaules, ne se défila pas et frappa plein centre alorq que Gomes avait plongé sur sa gauche (1-2, 57').
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Les ralentis sont assez flous sur la question du penalty, mais suggèrent toutefois que la décision de M. Webb n'était peut-être pas correcte (bien malin qui pourra le dire avec certitude). Après s'être vus éliminés en demi-finale de la Cup pour un péno que l'on nous a volés pendant cette rencontre, je pense que c'est le cadet de nos soucis. Le come-back était sur de bons rails.

Et dix minutes plus tard, les Reds étaient à égalité. Un très joli une-deux Tevez - Berba permit au premier cité de lancer Rooney sur sa gauche. L'international anglais revint légèrement dans l'axe, temporisant alors que Corluka réfléchissait à comment le bloquer. Mais il n'y arriverait pas, et Rooooney décocha un tir du droit qui alla se loger entre Gomes et le premier poteau, malgré la main du gardien brésilien (2-2, 67').
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La victoire était désormais à portée, et le scénario des 10 dernières minutes avait sans aucun doute redonné une confiance sans limites à nos joueurs, en même temps qu'il avait plongé nos hôtes dans le doute. Et 60 secondes après ce second but, United prenait l'avantage! Evra donna le ballon à Rooney sur l'aile gauche, celui-ci se défit de Lennon et adressa un excellent centre à destination de Ronaldo au second poteau. La tête plongeante du Portugais était magnifique et prit Gomes à contrepied. Le Théâtre des Rêves, qui a rarement porté aussi bien son nom, explosa (3-2, 68').
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Il s'agissait à présent de ne pas se laisser aller dans ces 20 dernières minutes. Mais le United qui était sur la pelouse en deuxième mi-temps avait des airs de futur champion en puissance, et ces 3 buts inscrits ne semblaient pas leur suffire.

3 minutes plus tard donc, Berbatov était en action pour lancer le quatrième but. Contrôle, sombrero sur Woodgate, et il envoyait Cristiano Ronaldo sur le côté droit. Ron repiqua au centre et son centre au deuxième poteau vers Rooney fut sans tâche. Le numéro 10 mancunien eut même le temps de contrôler du droit avant de frapper. Jonathan Woodgate sortit un très bon tacle pour empêcher la balle de franchir la ligne, mais il n'eut pas trop de réussite : le cuir passa péniblement de l'autre côté de la limite blanche, et Rooney pouvait célébrer le but. Le soulagement était palpable, et toute l'équipe se joignit à la fête, même Edwin van der Sar pour l'occasion (4-2, 71').
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Les Spurs tentèrent une timide révolte à un quart d'heure de la fin, lorsque Darren Bent parvint à arriver assez près de la surface pour envoyer un tir enroulé du droit qui passa à quelques centimètres du poteau gauche de Van der Sar. Mais les esprits n'y étaient plus trop, choqués par ce revirement de situation incroyable qui permet à United de s'imposer comme le maître en la matière.

A un peu plus de 10 minutes du terme, ce sont même les Mancuniens qui parachevèrent le spectacle par une réalisation de Berbatov. Décrié après la défaite en demi-finale de Cup pour son manque d'implication et son penalty horriblement manqué, le Bulgare venait de réaliser un gros match, et il le fut encore plus lorsqu'un très bon centre de Rooney depuis la gauche le trouva bien seul devant Gomes. Son coup de tête initial fut repoussé par le gardien adverse, mais le second essai, du pied droit, fit mouche (5-2, 79').
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La dernière opportunité fut pour nos adversaires, Robbie Keane lancé dans le dos de la défense venant buter sur un Van der Sar bien sorti dans ses pieds. Mais il était désormais trop tard pour nos opposants, et Old Trafford pouvait célébrer dignement ce succès qui nous rapproche un peu plus d'un troisième titre consécutif de champion. Un fait qu'une seule équipe a réussi à accomplir depuis l'instauration de la Premier League : Manchester United, entre 1999 et 2001.

Le retour en grâce?

Cette saison, United n'a pas autant impressionné les observateurs que le FC Barcelone ou Liverpool par exemple. Le bilan parle pourtant en notre faveur : nous sommes déjà assurés de réaliser un doublé Carling Cup - Coupe du Monde des Clubs, nous nous rapprochons d'un 18e titre de champion et sommes encore en course pour la Champions League. Mais il est vrai que le jeu proposé n'a pas toujours été à la hauteur de ce que nous proposions ces dernières saisons, les deux dernières notamment, que notre défense a paru étonnamment fébrile.

Le résultat d'hier ne sera pas suffisant pour faire dire à un observateur lambda que United est de retour sur le devant de la scène. Et en fait, il aurait tort de le dire, puisqu'on ne l'a jamais réellement quitté, pour le plus grand bonheur des fans. Non, le retour en grâce qui vient à l'esprit ici, il est plutôt dans la manière de jouer de United en deuxième période samedi, ainsi que dans la manière d'être.

Après une première période où nous n'avions pas démérité, mais pas mérité pour autant, les joueurs sont ressortis comme transformés pour la reprise. On a vu Cristiano Ronaldo faire des retours défensifs, se battre pour la possession. Lui (deux buts, une passe décisive) et Rooney (deux buts, deux passes décisives et une forte implication sur le premier but sur penalty) semblent avoir retrouvé une confiance en béton.

Mais surtout, observer la rage de vaincre de nos joueurs lors des célébrations faisait réellement énormément plaisir à voir. Pas de joie contenue pour Ronaldo, mais une volonté ferme d'aller encore plus de l'avant et un maillot jeté dans les airs. Des poings rageurs pour Wayne Rooney, des courses folles pour aller célébrer le buteur. Une équipe qui semblait unie pour aller dans la même direction, alors qu'elle a pu paraître justement désunie ces dernières semaines.

5-2 à domicile contre Tottenham est un excellent résultat, mais pas assez pour s'emballer dans des proportions démesurées, c'est vrai. Cependant, la deuxième mi-temps incroyable de notre équipe, dans le jeu, dans le revirement de situation, et dans la façon de se comporter de nos joueurs pris un par un, ne pouvait mieux tomber. A quelques jours d'une demi-finale de Champions League contre Arsenal et alors que cinq finales se profilent devant nous en championnat, le moral est au beau fixe.

Désolé pour le retard pris dans la publication de ce résumé...

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