Report : City 2 United 1

Tout avait pourtant bien commencé dans le derby de Manchester. Avec une ambiance brûlante, dans un stade rempli, tous les yeux étaient tournés vers un homme, Carlos Tevez, l'amoureux de United.

La rencontre débuta sur un rythme effréné, la balle circulant successivement d'un camp à l'autre.

Mais rapidement les Reds mirent la main basse sur le jeu et le premier but de la rencontre arriva à la 17ème minute. City n'avait pas tenu compte du danger venant de l'aile gauche, car dès la troisième minute, Antonio Valencia avait profité de l'espace et l'équatorien joua un rôle crucial quelques minutes plus tard.
A l'origine du but, une magnifique transversale d'Evra en direction de Valencia, libéré de la défense de City. Ce dernier adressa un centre vers Rooney qui buta pour la première fois sur Shay Given. Mais Giggs, au coeur de la défense adverse, suivit la balle et la poussa au fond des filets. Le départ parfait selon Giggs.

S'en suivirent un nombre incalculable de fautes sifflées contre United, mais les Reds tenaient le coup et semblaient très confiants quant à la suite du match.

Les Citizens réagirent immédiatement en pressant sur les buts de United, sans succès, notamment avec un déboulé de Bellamy sur le côté droit de la défense de United sauvé au dernier moment par un tacle parfait de Rafael. En effet, les attaques ne passaient que par Tevez, bien tenu par la défense et le milieu de United, et City se trouvait impuissant à apporter un véritable danger.

Les Reds semblaient définitivement avoir le contrôle, même s'ils ne dépassaient pas souvent la moitié de terrain.

Avec l'égalisation, il souffla un vent d'injustice sur le camp de United. Après un déboulé de Bellamy sur le côté droit de la défense de United, Rafael, en retard, vint au contact du gallois qui s'écroula dramatiquement dans la surface. L'arbitre, ce cher Mr Dean, désigna immédiatement le point de pénalty contre un Rafael dépité. Le pénalty reste très discutable, surtout car il est inexistant. Rafael commet bien une faute avec ses bras sur Bellamy, mais en dehors de la surface. Il montra le chiffre 2 sur ses doigts, sans doute voulant exprimer le fait que Rafael avait fait deux fautes : une en dehors et une dans la surface. Eut-il désigné avec ses mains la vidéo, United aurait récupéré la balle sans sanction … Carlos Tevez s'empara instantanément de la balle, fier de pouvoir enfin marquer contre le « club qu'il aime temps ». Il égalisa grâce à un tir puissant et instopable à la 42ème minute.

L'homme qui avait déclaré ne pas fêter son but s'il marquait contre United s'empressa évidemment de faire le contraire et fit signe aux supporters des Reds de se taire. Il faut dire qu'avec Adebayor au club il a un bon exemple de célébration véhémente contre les anciens clubs. Sera-t-il aussi puni? On en doute fort.

La seconde période débuta violemment. Chaque équipe cherchant à prendre le dessus. Les Citizens se montrèrent très agressifs avec un Bellamy bagarreur qui empoigna Valencia. Sans sanction … A partir de ce moment le jeu devint complètement aléatoire, Mr Dean n'accordant des fautes imaginaires qu'à City. Mais ce furent les Reds qui réagirent le mieux par le jeu. En effet une balle de Wes Brown permit à Rooney de se faufiler dans la défense de City, mais Given sortit intelligemment pour bloquer le tir de l'attaquant. De l'autre côté, Kompany s'éleva pour reprendre un coup franc donné par l'arbitre à Javier Garrido mais sa tête échappa au cadre. Motivés par cette action, et peut être embarrassés par le manque de mouvements offensifs qu'ils avaient produit jusque là, les joueurs de City passèrent la vitesse supérieure.

A la suite de plusieurs corners consécutifs, Bellamy apporta le danger sur les buts de Van der Sar, mais celui-ci se détendit parfaitement et dégagea la balle d'une main et deux blocages par Evra permirent aux Reds de préserver le score de 1-1. City était alors décidé à prendre le jeu à son compte pour la première fois, à la 65ème minute, bien aidé par le soutien permanent de l'arbitre.

Un autre corner causa la panique dans la surface de réparation : Van der Sar dégagea la balle mais quand elle revint dans la surface Vincent Kompany remis la balle vers le but, où Carlos Tevez, étrangement seul, la mit au fond d'une tête. Homme de parole, il fêta évidemment son 17ème but de la saison avec ses fameuses oreilles cockers …

Shaun Wright-Phillips testa ensuite Van der Sar et Sir Alex répondit en faisant entrer Michael Owen, l'homme qui avait fait gagner le derby à United en septembre dernier. L'impact d'Owen fut immédiat, avec un Rooney beaucoup plus mobile. Il combina avec le meilleur buteur du championnat pour l'envoyer seul devant les buts. Une fois encore, Given s'illustra magnifiquement, mais la scène ne se termina pas là : la balle rebondit sur Owen, dont le premier tir dépassa Given … mais le remplaçant Nedem Onuoha sauva la mise pour City sur la ligne.

La sortie de Tevez revigora les Reds mais Given empêcha à nouveau Rooney de marquer à la 79ème minute grâce à un arrêt de grande classe avant que Valencia ne manque la chance en or de reprendre une balle de Rooney au poteau, avec seulement 3 minutes restantes dans le temps additionnel. Puis ce fut à Diouf de se montrer dangereux sur corner, avec une tête malheureusement trop croisée.

United poussa et pressa durant les 5 minutes de temps additionnel mais, jusqu'au bout du suspense, il n'y eut pas de but magique dans ce derby de Manchester.

Il est difficile de dégager un résultat de ce match : Tevez 2 Manchester 1, Dean 2 Manchester 1, …

Si sur le papier City a l'avantage, United a montré en fin de match sa rage et son envie d'atteindre la finale à Wembley. C'est donc une nouvelle défaite pour United mais comme l'a dit un célèbre anglais : « Le succès c'est d'aller d'échec en échec sans perdre son enthousiasme». Rendez-vous donc le 27 décembre à Stretford End, avec qui sait, à défaut d'arbitre équitable, quelques moussakas géantes pleines de bonne volonté.

United: Van der Sar; Rafael (Diouf 90'), Evans, Brown, Evra; Valencia ( Scholes 88'), Anderson (Owen 72'), Carrick, Fletcher, Giggs; Rooney