Les Red Devils avaient réalisé un mois de mars presque parfait, en le terminant en tête du championnat avec un point d’avance sur Chelsea. Les deux points négatifs étaient la défaite contre le Bayern au match aller en quart de finale de Champions League après avoir mené 1-0 dès les premières minutes du match, mais aussi et surtout la perte de Wayne Rooney pour deux à 4 semaines en raison d’une blessure à la cheville contractée contre les allemands.


Ce mois d’avril allait encore nous réserver de gros matchs à jouer. Avec pour commencer rien de moins qu’un affrontement à Old Trafford contre les Blues avec, comme enjeu, la suprématie au niveau de la Premier League et un match qui pouvait tout changer pour la course au titre. Un match retour ensuite contre les allemands du Bayern Munich avec pour objectif de renverser la vapeur après la défaite une semaine auparavant à l’Allianz Arena. Les Reds se devaient ensuite d’aller jouer sur la pelouse des Blackburn Rovers, un déplacement plus périlleux qu’il n’y paraît. Un quatrième derby de Manchester cette saison ensuite, pour finir par la réception des Spurs de Tottenham.

Manchester United 1 Chelsea 2 (3 avril)

Un match avec un enjeu simple. Soit Chelsea l’emportait et les Blues prendraient la tête du classement avec deux points d'avance, soit United gagnait et les Red Devils accentueraient alors leur avance en vue de la course au titre. Un match nul ne changeant rien évidemment. Un enjeu simple donc mais plus qu’important pour le vainqueur, d’un point de vue mental. United devant faire, pour l’une des rares fois de la saison, sans son meilleur buteur, Wayne Rooney, mis sur la touche en raison d’une blessure à la cheville contractée contre le Bayern Munich en milieu de semaine. C’est donc Dimitar Berbatov qui allait mener l’attaque.

Contrairement à ce que l’on aurait voulu, ce sont bien les Blues qui prirent le match en main dès le début et le couperet tomba très (trop ?) rapidement pour les Red Devils qui encaissèrent le premier but dès la 19ème minute par l’intermédiaire de Joe Cole. Florent Malouda, vrai poison comme souvent ces derniers temps, accéléra, laissant Valencia à terre, débordant Fletcher avant de faire une passe à ras de terre à Cole qui marqua d’une talonnade entre les jambes de Patrice Evra. La fin de la première période fut à l’image du début de match pour United, sans folie, sans génie (sans envie ?), se montrant incapable de menacer Chelsea.

Et cela se poursuivit au retour des vestiaires lorsque les visiteurs se créèrent une grosse occasion de doubler l’avantage. United réussit ensuite à se reprendre, montrant d’autres choses, redonnant de l’espoir à tout le monde mais difficile de percer la défense de roc des hommes de Carlo Ancelotti. Et puis que dire de la finition, la finition, la finition... mal plus que récurant chez nous cette saison. Bien que dominateurs, l’entrée de Didier Drogba s’avéra douloureuse pour les Red Devils même si le but de l’ivoirien n’aurait jamais dû être accepté. En effet, un hors jeu que même ma grand mère aurait pu déceler ne fut pas sifflé par l’arbitre assistant qui pensait probablement à tout sauf au match à ce moment là... l’erreur est humaine mais difficile à accepter quand on joue le titre et peut être sa saison sur cette rencontre... But de Drogba, hors jeu donc et 2-0 à la 78ème minute. United parvint à réduire le score à la 80ème par l’intermédiaire de Kiko Macheda mais trop tard pour espérer arracher le match nul. C’est donc Chelsea qui s’impose dans ce match et qui reprend la tête du championnat avec deux points d’avance et encore 5 matchs à jouer. Comme quoi, il y’a des erreurs d’arbitrage qui ont plus de conséquences que d’autres. 7ème défaite de la saison pour United qui pèse lourd dans la balance.

United : Van der Sar - Neville, Ferdinand, Vidic, Evra - Valencia, Fletcher (Gibson 86), Scholes (Nani 72), Park (Macheda 72), Giggs - Berbatov.
Buteurs : Macheda (80) pour United ; Cole (19), Drogba (78) pour Chelsea.

Manchester United 3 Bayern Munich 2 (7 avril)

On en aurait eu des choses à dire si ce match s’était terminé à la pause. Une mi-temps parfaite ou quasi parfaite. Mais un but à deux minutes de la mi-temps a tout remis en cause, a déréglé la machine United si bien huilée. Et pourtant, même l’avant match avait bien démarré après la titularisation surprise de Wayne Rooney, censé être sur la touche pour deux semaines encore... genre... La surprise fut grande mais appréciée, peut-être pas du côté du Bayern par contre même si du côté des supporters de United tout le monde restait pendu aux chevilles de Wayne comme si elles pouvaient lâcher à tout moment tellement ça paraissait dingue.

Et c’est bien United, plus déterminé que jamais à se qualifier, qui prit un départ tonitruant en marquant dès la 3ème minute. C’est Gibson qui s’illustra le premier en plaçant une mine des 25 mètres alors que tout le monde s’attendait à ce qu’il rejoue sur Rooney. Et 4 minutes plus tard, c’est Nani qui s’offrit Butt (y’a des noms prédestinés comme ça) sur un parfait service de Valencia qui avait feint par deux fois de centrer, avant de glisser le cuir au portugais qui marqua d’une superbe majder. La totale domination de United fut encore une fois récompensée à quelques minutes de la pause, Valencia balança le ballon dans la surface, que Rooney ne put récupérer mais qui arriva parfaitement placé à Nani, qui ne se gêna pas pour crucifier Butt. Tout semblait alors sourire aux Red Devils, l’impression que rien ne pouvait arriver, tant tout semblait parfait (trop ?).

Et le début de la fin (sans mauvais jeu de mot) commença peu de temps après, sur une erreur défensive qui permit à Olic de réduire le score. La donne était complètement changée puisque le Bayern n’était plus qu’à un but de la qualification. Les problèmes s’enchainèrent ensuite, après la pause, avec l’expulsion de Rafael averti une deuxième fois pour avoir tiré le maillot de Ribery et anéanti une occasion de but... Disons que les allemands mirent bien la pression sur l’arbitre pour obtenir/provoquer la sortie du jeune défenseur. La sortie de Wayne Rooney, à nouveau blessé, et un deuxième but à la 73ème minute d’une volée de Robben mirent fin à tous les espoirs de United d’atteindre une nouvelle demi-finale de Champions League. Une victoire pour les Red Devils peut-être, mais une victoire inutile, United payant probablement ses erreurs et la mauvaise gestion du match aller qui avait vu le Bayern remonter deux buts après que United ait ouvert le score. On y a cru... tellement cru...

United : Van Der Sar - Rafael, Ferdinand, Vidic, Evra – Valencia, Fletcher, Carrick (Berbatov 79’), Gibson (Giggs 80’), Nani - Rooney (O’Shea 55’).
Buteurs : Gibson (3’), Nani (7’, 41’) pour United ; Olic (43’), Robben (74’) pour le Bayern.

Blackburn Rovers 0 Manchester United 0 (11 avril)

Mission : retrouver de la confiance après une défaite en championnat et une élimination en quart de finale de la Champions League. Résultat : un match nul 0-0 qui équivaut quasiment à une défaite et un match chiant en prime faut bien le dire. Il y a des 0-0 de folie et des 0-0 chiants. United et Blackburn nous ont proposé la deuxième option.

Les Red Devils avaient pourtant l’occasion de reprendre provisoirement la tête de la Premier League vu que Chelsea jouait en FA Cup ce weekend. Mais l’équipe n’a jamais su se montrer vraiment dangereuse, Berbatov paraissant bien seul, montrant des signes peu habituels d’énervement. On pouvait voir la tension dans ce match, le match de mercredi pesant certainement encore dans les esprits.

Un match compliqué donc et plutôt difficile à vivre en tant que supporters du genre 'On a définitivement perdu le titre contre Blackburn, Blackburn quoi', 'sur un 0-0 minable quoi, 0-0', 'ouais mais y’avait pas Rooney', 'Manchester, sorte de 'Bordeaux français' en train de foirer sa saison (ouais mais eux ils font du bon vin)'. Ou comment essayer de résumer un match où il ne s’est quasiment rien passé... Ou comment, depuis bien longtemps, ne rien trouver d’autre à dire que du grand n’importe quoi...

United : Van der Sar – Neville, Ferdinand, Vidic, O’Shea (Evra) – Valencia, Giggs (Gibson), Scholes, Nani – Macheda (Park), Berbatov.
Buteurs : Valencia (presque')

Manchester City 0 Manchester United 1 ( 17 avril)

Derby de Manchester : Acte IV. Deux victoires, une défaite (sans conséquences puisque qualification quand même pour la finale de Carling Cup) contre les voisins rivaux. Élimination de la Champions League, match nul à Blackburn, United se devait de se refaire pour ne pas laisser Chelsea filer vers le titre, les Blues possédant 4 points d’avance avant le coup d’envoi. United enregistrait le retour de Wayne Rooney, remis pour de bon cette fois (?) après avoir rechuté contre le Bayern. L’enjeu n’était pas importantissime que pour United puisque City ne pouvait se permettre de perdre sous peine de voir la 4ème place qualificative pour la Champions League s’éloigner définitivement.

Et cela se traduisait sur le terrain, les deux équipes semblant annihilées par l’évènement. Mais c’est bien United qui se créait les meilleurs occasions si l’on peut appeler ça des occasions. Disons des tentatives de tirs au but, oui des occasions quoi mais sans réel danger pour Given. Rooney, Giggs, s’y essayèrent bien avant la mi-temps mais en vain. Malgré plus d’engagement des Citizens au retour des vestiaires, United dominait toujours les débats, mais comme souvent, la finition faisait défaut, Rooney semblant bien seul à l’avant.

Ferguson envoya Nani au combat pour tenter de mettre un peu de folie dans le jeu et cela faillit payer de suite, mais la conclusion fut moins heureuse malheureusement. Les entrées de Berbatov, puis d’Obertan (oui oui Obertan) n’y changèrent rien. Alors que le match semblait se diriger vers un nul qui n’arrangeait clairement aucune des deux équipes, c’est à 30 secondes de la fin de ce derby, dans le temps additionnel (comme d’hab finalement), que United vit le destin de cette rencontre changer. C’est le seul et unique Paul Scholes qui libéra toute la Nation (enfin du moins les supporters de United). Obertan trouva Evra sur la gauche (Watch Domenech hum...) qui centra sur la tête de Scholes. Il sauta et nous gratifia d’une tête décroisée qui vint mourir à quelques millimètres du poteau du bon côté du filet de Given. Les Red Devils s’imposent donc après un suspens insoutenable qui leur permet de rester en vie dans la course au titre. Surtout que Chelsea allait perdre quelques heures après sur le terrain de Tottenham.

City : Given - Bridge, Toure, Kompany, Onuoha - Johnson (Vieira 65), Barry, De Jong (Ireland 78), Bellamy - Tevez, Adebayor (Wright-Phillips 74).
Buteur : Scholes (90 +2) pour United.

Manchester United 3 Tottenham Hotspur 1 (24 avril)

Chelsea ne jouant que le lendemain, United avait l’occasion de prendre deux points d’avance sur ses rivaux pour le titre, contre une équipe de Tottenham jouant l’Europe mais ayant surtout battu Chelsea la semaine précédente et qui comptait bien se payer le scalp d’un deuxième prétendant au titre. Autant dire que United se devait de prendre ce match avec le plus grand sérieux et profiter de l’avantage de jouer à domicile. La surprise venait du fait que Wayne Rooney était de nouveau absent, aucune rumeur n’ayant circulé, notre meilleur buteur ne semblant pas se remettre en cette fin de saison, ayant peut-être trop donné tout au long de cette dernière ?

On ne peut pas vraiment dire que le match soit parti sur un rythme effréné (c’est un euphémisme) étant donné qu’à la moitié de la première période, aucune des deux équipes n’avait encore cadré un seul tir. Giggs, Berbatov, Valencia, Evra, tous tentèrent leur chance mais sans résultat. United avait les occasions, ne laissant que des miettes aux Spurs, mais qu’importe de dominer, l’important étant de prendre les 3 points surtout à ce stade de la saison.

Rien ne s’étant passé avant la pause, tout se joua en deuxième période. La délivrance arriva à la 58ème minute sur un penalty provoqué par Evra. C’est le sage vétéran Giggs qui le transforma sans trembler. Cependant, United sembla alors payer cette ouverture du score avec une série noire de blessures et d’autres choses pour certains de ses joueurs. Berbatov se blessa à l’aine, Valencia fut forcé de laisser sa place et Evra, malade, n’eut d’autre choix que de s’afficher à même le terrain, Nani faisant de même quelques minutes plus tard. Trop chaud ? Un repas mal digéré ? (ouais on s’en fout en fait). Et une chose en entraînant une autre les Spurs égalisèrent à 20 minutes de la fin du match par l’intermédiaire de King.

On se demandait alors si United possédait encore les ressources pour se relancer. On obtint la réponse à la 80ème minute avec un deuxième but marqué cette fois par Nani, parfaitement servi par Macheda qui venait d’entrer. Un superbe but de Nani qui loba le gardien Gomes pour donner l’avantage à son équipe. C’est le portugais encore qui s’illustra à la 86ème minute en provoquant un nouveau penalty, que Giggs, again, se chargea de tirer et de transformer de façon aussi zen que le premier. Une victoire 3-1 qui finalement ne changeait rien au classement, Chelsea s’étant lui aussi imposé en atomisant Stoke 7-1 mais encore fallait-il ne pas se laisser détacher.

United : Van der Sar – Rafael (Macheda), Evans, Vidic, Evra (O'Shea) – Valencia (Carrick), Scholes, Fletcher, Nani, Giggs – Berbatov.
Buteurs : Giggs (s.p. 58’, 86’), Nani (81’) pour United; King (70’) pour Tottenham.


Conclusion

Quatre victoires sur 5 pour un bilan finalement plutôt mitigé, United ayant "chuté" sur deux des matchs les plus importants. Une défaite qui fait mal face aux toujours leaders Chelsea à domicile, une élimination douloureuse en Champions League face au Bayern après avoir menés 3-0, resteront les évènements marquants de ce mois d’avril bien qu’il ne serve à rien de ressasser encore et encore les erreurs que l’on aurait pu éviter. Le positif est qu’après avoir perdu contre Chelsea, et malgré le fait d’avoir souffert contre Blackburn et City avec un but à la dernière minute, les Red Devils ont su réagir, ne pas lâcher et se retrouvent finalement qu’à un seul point du leader avec deux matchs encore à jouer. Certes notre destin ne pourra pas dépendre que de nous, Chelsea devant absolument faire un faux pas pour que l’on puisse espérer le titre.

La fin de saison approche à vitesse grand V puisqu’il ne reste que deux (un) matchs à jouer. Deux matchs décisifs dans cette course au titre à deux puisque Arsenal se trouve complètement décroché, United devant tout d’abord se déplacer sur le terrain des Black Cats le dimanche 2 mai (victoire 0-1) alors que Chelsea se rendra à Anfield, rien de moins ( !!!!! – rien de pire), avant peut-être l’apothéose finale si United n’a pas fait de faux pas avec la réception de Stoke City une semaine plus tard alors que Chelsea recevra Wigan. Le sprint final est en marche et United se trouve toujours en course pour un historique 19ème titre !

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