Season Preview (4)
Nous y sommes ! Le coup d'envoi de la saison sera donné dans quelques heures, et ce sont des milliers de fans qui vibrent déjà un peu partout à travers l'Angleterre et ailleurs (la preuve). Les derniers petits réglages sont effectués, les stades et les pubs s'apprêtent à se remplir et à faire partager à tous les supporters la passion du football, d'un club, et de la bière. Et si chaque équipe voudra satisfaire ses fidèles, il y en a sur qui la pression est d'ores et déjà plus intense. Ce sont évidemment les formations du Big Four, qui pour leur entrée en matière ne devront pas se rater, sous peine de provoquer des interrogations chez les plus impatients.
Deux équipes de Londres, deux équipes de Manchester, nous disons - deux équipes avec une histoire, deux équipes avec de l'argent, nous pourrions dire -. Quoiqu'il en soit, ces clubs là ne sont plus à présenter, figures de l'Angleterre en Europe, elles se partagent les titres de champion depuis 1996 et la rivalité entre celles-ci ne cessent de s'intensifier au fil des ans. Je parle bien entendu de Manchester United, Chelsea et Arsenal. Mais alors, qui est la quatrième ?
LE BIG FOUR
Manchester City
Et oui, les "Noisy Neighbours" font de plus en plus de bruit et chantent de plus en plus fort (malgré la séparation d'Oasis), puisqu'ils ont réussi à décrocher une place directement qualificative pour la Champion's League. Mieux encore, ils ont remporté leur premier trophée depuis 35 ans. Vainqueur de la FA Cup et 3èmes du championnat l'an dernier, cela prouve bien qu'ils étaient l'une des équipes les plus régulières du Royaume. Avec tant d'argent investi ces dernières années, on dirait que le club a finalement su se trouver une ligne de conduite pour tirer bénéfices de ses investissements sur le terrain.
Mais l'ambition de nos rivaux ne s'arrête pas là, ils comptent bien jouer sérieusement le titre cette saison et s'accaparer les honneurs d'une ville qui pour l'instant n'est que rouge, rouge et encore rouge. Pour cela, les dirigeants ont fait moins de folies qu'à leurs habitudes, même si tout semble s'accélérer en fin de mercato, Clichy ayant quitté Arsenal pour le club de Manchester, et Aguero venant lui aussi de rejoindre l'équipe pour une somme de 45M€. Outre ces recrues, le jeune monténégrin Savic est venu renforcer le secteur défensif tandis que rien ne semble plus pouvoir empêcher Samir Nasri de retrouver son camarade gunner sous les couleurs des Citizens.
L'effectif continue de s'élargir et la quantité rejoint la qualité pour ce qui pourrait donner lieu à l'une des formations les plus redoutables des prochaines années. Car il est évident au vu de la moyenne d'âge de cette équipe (uniquement deux joueurs au-delà de la trentaine, et encore, ils ont tout juste 30 ans...) que le projet n'est pas que sur le court terme et que plus les automatismes viendront, plus il sera compliqué pour leurs adversaires d'exister un tant soit peu.
Des clubs en déclin comme Liverpool ou Arsenal en ont fait les frais, et ça pourrait être bientôt le cas de Chelsea (qui a fini à un nombre de points équivalent à City l'an dernier). S'il y a bien une seule équipe qui peut se vanter d'avoir encore beaucoup d'avance sur les "nouveaux riches", c'est bien United, qui a encore prouvé lors du Comunity Shield qu'une marge importante sépare les deux clubs. Buts à la dernière minute, complexe d'infériorité de la part des blues, oui, mais jusqu'à quand ? C'est la question à laquelle nous espérons tous qu'il n'y aura jamais de réponse.
Toujours est-il que leur réception de Swansea lundi ne devrait être qu'une formalité, Mancini et ses joueurs ayant toutes les cartes en main pour survoler la rencontre. Mais au football, ce ne sont pas les cartes qui comptent...
Arsenal :
"Dear Arsène" ! Quand je pensais à toi, autrefois, je pensais aux derbys chauds bouillants qui nous opposaient, aux "invincibles", à tes frenchies légendaires et à tant de choses qui rendait ce club détestable dans un sens mais respectable dans beaucoup d'autres. Maintenant, quand je pense à toi, je ne pense à...rien! Aucun trophée depuis une FA Cup remportée à nos dépends en 2005. Six ans de néant total! Dans une telle situation, l'état de crise aurait été décrété dans n'importe quel grand club européen, le coach aurait été remplacé, l'effectif renouvelé, mais pas dans le tien, dear Arsène. Car les supporters croyaient en toi, les dirigeants aussi, et même les médias (Français). Ce n'est plus le cas.
Curieuse saison que le club de Londres a vécu tout de même. Elle symbolise à elle seule toute l'ironie de la dernière ère Wenger. Des espérances, une finale - une défaite, des désillusions, la boucle est bouclée. Le contraste entre la première partie de saison et la deuxième est immense, la fébrilité des gunners s'étant révelée plus que jamais au grand jour. Dans un sens, ça me fait penser à une blague Carambar (?). On lit la première partie, on ne comprend pas trop, on s'interroge, puis on lit la seconde, et là, on s'esclaffe. Dear Arsène, tu en auras fait douter des supporters : est-ce que c'est enfin l'année d'Arsenal ? Est-ce qu'ils vont faire un quadruplé ? Est-ce que Nasri est le meilleur joueur du monde ?
Non, je vous rassure, on est toujours sur terre et Arsenal n'a rien gagné. Seuls faits d'armes pour eux, le privilège et l'honneur d'avoir battu les deux finalistes de la Champion's League à domicile (2-1 ; 1-0). Compétition qu'ils seront d'ailleurs obligés de retrouver après une phase de qualification, puisqu'ils ont finalement occupé la 4ème place après avoir pourtant longtemps espéré le titre.
Est-ce que le plan de Wenger est vain ? C'est ce que certains joueurs cadres semblent penser puisque un à un, ils clament tous leur envie de quitter le navire en perdition. Fabregas rejoindra très probablement Barcelone et Nasri devrait en faire autant du côté de City. Des pertes qui s'annoncent déjà catastrophiques pour le club. Et malgré les bonnes prestations réalisées par Gervinho depuis son arrivée en Angleterre, cela est évident qu'il en faudra plus pour se relever.
Et ce n'est certainement pas avec les jeunes Jenkinson et Chamberlain que l'effectif gagnera en expérience et en solidité. Le Saint-Graal semble plus que jamais difficile à atteindre pour les Londoniens. En cas de victoire importante, le coach Français pourra toujours se réjouir d'un "Je vous l'avais dit !". Mais cela semble difficile, voir impossible. Les espoirs que les supporters pouvaient encore avoir l'an dernier ont disparu, et cela tiendrait du miracle maintenant qu'Arsène réussisse à reconquérir la confiance de son peuple.
Le ton sera donné dès leur déplacement à St James Park. Tomber dès la première marche serait dur pour eux. Cela dit, avancer avec des béquilles, ils connaissent bien ça, alors, good luck!
Chelsea :
Fernando Torres, Liverpool, acheté pour 60M€. C'est tout pour ce club, passons au suivant...
...Non, je rigole, l'argent seul ne représente pas les blues de Chelsea. Tous les clubs ont besoin d'argent pour rester compétitifs, Chelsea en ont un peu plus que les autres, tant mieux pour eux. Mais ce n'est pas que grâce à cela qu'ils ont su se révéler durant les années 2000, au point de finir par devenir notre plus sérieux concurrent. Leur mentalité est exemplaire et je préfère associer un tel club à John Terry ou Didier Drogba plutôt qu'à un certain espagnol.
Les matchs contre cette équipe ont une saveur particulière, car nous savons qu'ils vont toujours tout donner, au point de faire des coups bas, de bénéficier d'erreurs d'arbitrages, de te cracher dessus... Ces rencontres là sont très certainement celles qui font le plus parler en Angleterre depuis plusieurs saisons. Que ce soit en FA Cup, en PL ou en Champion's League, il arrive toujours un moment où nous les rencontrons, pour le meilleur et pour le pire.
Mais pourquoi, alors qu'ils sortaient d'une saison extraordinaire (doublé Coupe/Championnat), ont-ils réalisé une année aussi inconstante ? La réponse semble s'entrevoir à travers de ce qui a été une mauvaise gestion de l'effectif l'été dernier. Les changements avaient été minimes et Ancelotti n'avait pas pris en compte le départ d'un joueur aussi essentiel que Ballack, ainsi que les baisses de formes flagrantes de quelques cadres (Terry, Lampard, Essien, Malouda, Anelka, Cole, Ferreira, la liste est longue, très longue).
C'est ainsi, qu'inévitablement, après un départ en trombes, ils sont tombés dans une irrégularité étonnante, au point de passer près de trois mois sans une seule victoire. Fait plutôt étonnant pour une formation, qui, au contraire, se distinguait et forcait le respect depuis plusieurs années grâce à sa constance irréprochable. Et bien qu'ils aient remonté la pente en fin de saison, grâce, entre autres, au recrutement intelligent de David Luiz, ça n'a pas suffit.
Cela dit, l'arrivée de Villas Boas à la tête de l'équipe semble avoir redonné confiance à tout un groupe. Le jeune entraîneur Portugais ayant réalisé de magnifiques choses avec Porto, les comparaisons avec Mourinho ne cessent de pleuvoir, en espérant qu'il ne réédite pas les mêmes exploits. Un vent de jeunesse souffle donc sur l'équipe, entrevue avec les recrutements de Luiz et de Torres, et poursuivi cet été avec l'achat du jeune attaquant Belge de 18 ans, Lukaku.
Il parait tout de même évident que pour regagner des titres, en plus de ses ajouts intéressants, c'est sur la base que devra s'appuyer André, en essayant de tirer le maximum du peu de temps de carrière qu'il reste aux joueurs vieillissants. La machine pourrait donc repartir plus vite que prévu, surtout si un certain Torres retrouve un niveau acceptable.
Stoke City, away, pour la première journée, un bon moyen de tester les blues, physiquement et mentalement.
Manchester United :
La "cream" de la "cream", la cerise sur le gâteau, même! Enfin, moi je préfère la cerise au-dessus du gâteau car c'est une évidence, nous sommes bien au-dessus des dix-neuf équipes présentées au préalable. Dix-neuf, comme notre nombre de Premier League remportées, ou comme le numéro de Danny Welbeck, image du futur proche de United.
Alors, oui, on remporte le championnat presque chaque année depuis 1993, oui, on a l'un des coach les plus talentueux de l'histoire du football, et pourtant... Et pourtant, on réalise un complexe d'infériorité. Mis dans l'ombre du FC Barcelone, souvent critiqués par la presse pour nos prestations hétérogènes, à chaque début de saison c'est la même chose. Les journalistes crient à la fin de United : Park ? Connait pas ; Nani ? Il est nul ; Anderson ? Trop gros ; Rooney ? Trop moche ; Giggs ? Trop vieux ; Cleverley ? C'est un joueur de golf ?
Et à chaque fin de saison, on remporte un titre. Cruelle réalité pour certains, long fleuve tranquille pour nous.
Mais les discours sont différents cette année : nous sommes en forme, ça se voit, ça se sait, ça se dit. L'un des meilleurs Manchester depuis bien longtemps, Ferguson a géré les nombreux départs d'une main de maître : Neville, Van der Sar, Scholes, Brown, O'Shea, tant de joueurs qui apportaient expérience et sérénité au club. La passation de pouvoirs semble s'effectuer de la meilleure des manières puisque c'est avec brio que s'intègrent les jeunes joueurs destinés à prendre la relève. Les certitudes sont présentes, l'homogénéité du groupe est impressionnante et l'envie de remporter des trophées ne cessent de paraître toujours plus grande dans le regard de Ferguson.
Nous sommes arrivés à une croisée des chemins, nous avons dû reformer un groupe suite au départ de Ronaldo. Groupe qui n'a cessé de gagner en complicité et en détermination depuis deux ans. Le capitanat de Vidic illustre parfaitement cette philosophie de la gagne, de la combativité. Les derniers ajouts, que sont Chicharito, Smalling, Jones, De Gea ou Young, semblent tous avoir compris les attentes du club et le travail que cela implique.
C'est donc avec beaucoup d'assurance que nous pouvons envisager la saison à venir comme une énième réussite de l'ère Ferguson, du moins c'est ce que nous souhaitons tous. C'est pour cela que nous sommes impatients de voir notre première prestation à l'extérieur. West Bromwich seront nos hôtes, à nous de leur faire honneur.
Premier League 2011/2012, vingt équipes pour un titre, ou une équipe pour un vingtième titre, au choix, j'ai fait le mien.
Enfin, il est temps de mettre un point à tout cela et d'allumer la télé, bonne saison à toutes et à tous !
Cet article a été écrit par le membre Best_07
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Helena, le 12 août 2011 à 20:11
Nous y sommes ! Le coup d'envoi de la saison sera donné dans quelques heures, et ce sont des milliers de fans qui vibrent déjà un peu partout à travers l'Angleterre et ailleurs (la preuve). Les derniers petits réglages sont effectués, les stades et les pubs s'apprêtent à se remplir et à faire partager à tous les supporters la passion du football, d'un club, et de la bière. Et si chaque équipe voudra satisfaire ses fidèles, il y en a sur qui la pression est d'ores et déjà plus intense. Ce sont évidemment les formations du Big Four, qui pour leur entrée en matière ne devront pas se rater, sous peine de provoquer des interrogations chez les plus impatients. Cliquez ici pour aller à l'article
Season Preview (4)
filnic, le 17 août 2011 à 13:13
Jolie synthèse sur les équipes. En précisant que Dieu n'a pas besoin de sauver la Premier League, l'Histoire le fait pour lui. Je te trouve tout de même, Best_07, un peu dur avec le Roy...
Foi d'Helvète