Report : United 3 Tottenham 0

22 ans, c'est la série qui est toujours d'actualité après ce soir. 22 ans que nous n'avons pas perdu 'at home' contre le club Londonien. S'il y a bien des équipes qui font office de bêtes noires contre nous, ce n'est pas le cas des Spurs, avec qui nous prenons toujours un malin plaisir à nous imposer, parfois avec difficultés, d'autres fois de façon plus claire et plus aisée. La rencontre de ce soir fut entre les deux. Si le score semble très favorable, le succès ne fut pas aussi simple à aller chercher qu'on puisse le penser. Mais notre fraîcheur et notre jeunesse ont fait la différence.


22 Août 2011, la première de United à Old Trafford, la première de Tottenham en Premier League. Des premières qui s'annonçaient alléchantes puisque ce match du lundi soir, clôturant la deuxième journée, représentait le deuxième gros choc de la saison, après l'Arsenal-Liverpool de samedi. Notre dix-neuvième titre ayant été acquis principalement grâce à des prestations impériales à domicile, nous nous devions de recommencer sur le même ton, en ne laissant ni pain, ni miettes, à nos adversaires. C'est avec un score assez large que nous avons finalement glané notre deuxième succès de la saison, score similaire à celui infligé à Newcastle en août 2010, pour ce qui était, là aussi, notre entrée en matière dans le théâtre des rêves.

PREMIERE PERIODE :

Et pourtant, ce succès a vu du temps à voir le jour, notre première mi-temps n'ayant pas été réconfortante dans le jeu, ce dernier avait énormément de mal à se mettre en place. C'était pourtant avec beaucoup de confiance que nous abordions le début de rencontre face à un Tottenham amputé d'éléments essentiels dans l'axe du milieu, dont Modric, pour ne citer que lui. C'était donc deux joueurs très peu habitués à jouer titulaires qui se retrouvaient sur le terrain, le jeune Livermore et le croate Kranjcar.

Nous aurions donc logiquement pu penser que notre milieu aurait rapidement pris l'ascendant sur le leur pour exercer une domination constante, mais ce ne fut pas le cas. Les intentions de jeu de nos adversaires étaient intéressantes et le match s'en retrouvait assez équilibré dans le premier quart d'heure. Les Spurs préparant avec précaution leurs actions et réalisant un travail défensif de haut niveau. Leur agressivité et leur enthousiasme contrastaient avec une forme de lenteur plus qu'apparente de notre côté.

Battus dans la plupart des duels, nos joueurs avaient beaucoup de mal à se montrer, et c'était donc nos défenseurs qui étaient les plus en vue, obligés d'intervenir à de nombreuses reprises devant des visiteurs conquérants et libérés. Et c'est d'ailleurs par chance que Jones ne se retrouva pas sanctionné à la 16ème minute, quand il faucha Bale en pleine course, à la limite de la surface de réparation. Cette action était le symbole de ce début de rencontre, l'équipe à domicile était méconnaissable et nos adversaires le sentaient bien, jouant crânement leur chance.

Malgré tout, c'est bien nous qui nous procurions la première occasion du match, par l'intermédiaire de Tom Cleverley, qui déclencha une frappe tout en finesse que Friedel dévia d'extrême justesse en corner. Mais c'était bien l'une des rares fois où nous avions pu admirer le talent du jeune anglais, assez invisible en première période, contrairement à un Anderson qui était déjà plus en jambes. Et même si le Brésilien s'est fait remarquer à travers quelques mauvaises passes, c'était bien l'un des seuls à vouloir mettre de la vitesse dans le jeu, redescendant très bas pour servir de base à la relance.

Quant à notre quatuor offensif, il était assez peu en verve, Rooney et Welbeck ne se comprenaient pas, touchant beaucoup moins de ballons qu'à l'ordinaire et les exploitant de mauvaise manière. Si Young et Nani tentaient bien de faire la différence, je ne les ai pas sentis assez inspirés, jouant trop souvent à contre temps et ne profitant pas assez des apports d'Evra et de Smalling. Il faut aussi dire que la défense de Tottenham, que ce soit sur les côtés ou dans l'axe, réalisait une prestation de grande classe, Kaboul en tête de liste, qui éteignait littéralement Welbeck.

Logiquement, la rencontre devenait de plus en plus indécise, et les joueurs de Tottenham, apparemment mis au courant des récents problèmes rencontrés par De Gea, n'hésitaient pas à prendre leur chance de loin et à venir perturber les relances du keeper Espagnol. S'il a plutôt bien négocié ses balles au pied, il a apporté quelques frayeurs aux supporters quand il n'a trouvé d'autres solutions que de faire un petit crochet sur Van der Vaart, provoquant la faute du néerlandais. Il était encore à l'œuvre, quelques minutes plus tard, de meilleure manière cette fois-ci, se couchant impeccablement sur une frappe de Bale.

La fin du premier acte était assez pauvre en terme de création, le bloc de Tottenham restant bien regroupé et procédant par à-coups sur quelques contres, tandis que de notre côté, nous avions énormément de mal à passer la moitié de terrain, comme asphyxiés par une pression qui n'était pourtant pas si intense que cela. Nos joueurs étaient trop écartés les uns des autres et notre jeu dans l'axe en devenait pauvre, voir inexistant. Seul Young emballa un peu la rencontre d'une tête placée qui frôla avec le montant droit de Friedel. Bien trop peu pour perturber un groupe qui était plus qu'en place, qui était serein.

0-0 à la mi-temps donc, beaucoup d'interrogations et de doutes quant à ces 45 premières minutes qui étaient loin d'avoir été au niveau que nous avions l'habitude de voir l'an dernier dans notre jardin. Il y avait cependant un facteur essentiel à retenir, c'était que les Spurs manquaient de rythme, n'ayant pas disputé la première journée contre Everton, et qu'il était donc très probable de les voir régresser au fil du match.

DEUXIEME PERIODE :

Les intentions étaient claires en début de seconde mi-temps, nous étions passés à la vitesse supérieure et nous voulions aller chercher la victoire. Young, encore lui, sonna le début de la révolte d'une frappe que Friedel détourna admirablement. L'ancien gardien d'Aston Villa fut encore à la parade, quelques minutes plus tard, suite à une double occasion d'Anderson et de Rooney. Il semblait dans un grand jour, comme à son habitude contre nous. Au vu de sa prestation, on pouvait craindre l'un de ces matchs où rien ne va.

Et, si nous avions effectivement retrouvé de meilleures intentions offensives, c'était aussi le cas de nos adversaires qui ont eu plusieurs opportunités de se distinguer, la plus importante étant à mettre à l'actif de Lennon, qui déposa Evra sur son aile et se retrouva dans la surface de réparation, côté droit. C'est un mauvais choix de sa part qui annihila une situation qui semblait bien mal engagée pour notre défense.

Défense à qui il faut cependant tirer un grand coup de chapeau. La jeunesse était au rendez-vous, suite aux blessures simultanées de Ferdinand et Vidic, et pourtant, cette défense a répondu présent, de la première à la dernière minute. Plus encore que le résultat, c'est vraiment les prestations défensives de joueurs comme Evans, Jones et Smalling qui ont été gage de satisfaction. Notre charnière centrale était sereine, toujours juste dans ses interventions et appliquées à la relance, avec une grosse mention attribuée au Nord Irlandais, qui n'est pas loin d'avoir réalisé le match parfait. Et que dire de Smalling, qui a parfaitement bloqué Bale sur son aile et qui fut le joueur qui venait créer le décalage dans de nombreuses situations offensives. Sa capacité à faire des allers-retours sur le terrain est impressionnante.

C'est grâce à cette confiance défensive que nous avons su repartir du bon pied et forcer la décision. Car une minute seulement après une énième frappe lointaine de Van der Vaart, nous ouvrions enfin le score, la libération s'était faite attendre, mais elle était totale. Un centre puissant de Cleverley déposé sur son compatriote Welbeck qui, d'une bonne détente et d'un bon coup de tête, propulsait le ballon dans les filets. Ce but soulagea toute l'équipe. Ce fut clairement l'élément déclencheur de notre dernière demi-heure, tandis que pour Tottenham, cela sonnait comme le but du K.O.

Etonnant de voir un match s'inverser autant pour une différence d'un but à peine. Ca l'est beaucoup moins quand on voit la confiance que l'ouverture du score nous a procurée et la faiblesse physique des Spurs, qui se ressentait de plus en plus. Welbeck est l'image même de cette délivrance. Buteur, il devenait naturellement plus confiant, et donc plus actif dans le jeu. Lui qui était l'un des plus mauvais mancuniens sur le terrain jusqu'alors passa soudain du "zéro au héros", se permettant même le luxe de réaliser un grand pont sur le côté gauche, remontant tout le terrain par la suite. Ou encore de tenter un retourné astucieux, qui fut trop axial pour perturber Friedel. Et surtout, se distinguant sur le deuxième but, grâce à une passe de génie, tant dans l'intention que dans la réalisation, pour Anderson qui concluait l'action d'un intérieur du gauche, sans trembler.

On retrouvait là l'une de ces actions collectives qui avait toujours fait notre force depuis des années à Old Trafford. Ca allait très vite, trop vite pour nos adversaires, même. Le break était fait, et à quinze minutes de la fin du match, il était très compliqué d'imaginer Tottenham réagir. Car ce deuxième but n'était que la conclusion logique d'une énorme domination de notre part depuis l'ouverture du score. Tous les joueurs retrouvaient des jambes, de Nani à Rooney, ce dernier se mettant en évidence à travers un coup-franc audacieux que Friedel détourna, encore une fois, au dernier moment.

Une fin de match tranquille, aurions-nous donc pu penser. Mais ce ne fut pas si évident que cela, les attaquants adverses mettant en difficulté De Gea, qui montra à nouveau quelques signes de fébrilité sur les frappes lointaines et les ballons aériens. Des erreurs qui faillirent permettre à Defoe de réduire le score, ce dernier touchant le montant sur une demi volée à bout portant. Après ces quelques errements défensifs, Ferguson procéda à trois changements, pour redynamiser l'équipe, qui firent un bien fou à notre jeu, anéantissant définitivement les faibles espoirs adverses.

C'était donc le trio décisif de la saison dernière qui faisait son entrée (Giggs, Park, Chicharito) pour le trio inédit de ce début d'année (Cleverley, Young, Welbeck). Et la légende Galloise, qui dépassait au passage le record d'apparitions dans un même club en Premier League, détenu par un ancien joueur de Tottenham, ne mettait pas longtemps à se mettre en action. Adressant un centre parfait, il trouva la tête de Rooney qui venait conclure une victoire flatteuse au vu du niveau affiché en première période, logique au vu de celui affiché en seconde. Et, énorme satisfaction, les implants capillaires de Wayne n'ont pas bougé d'un millimètre lors de son coup de tête. Du travail de pro, assurément !

Nous aurions même pu aller chercher un quatrième but tant nous avions une main mise totale sur la rencontre dans les derniers instants. Mais Chicharito, Rooney, Park et Nani furent assez imprécis et trop suffisants dans leurs tentatives. Une dernière altercation entre Defoe et De Gea concluait le match de notre numéro un, match qui ne fut pas de tout repos pour lui. Il continue d'apprendre, sur le terrain, en espérant qu'il arrivera vite à gommer ses quelques défauts.

BILAN :

La victoire reste tout de même plus que satisfaisante. Nos joueurs offensifs continuent petit à petit à prendre leurs marques, s'essayant à rendre le jeu toujours plus fluide et plus organisé, tandis que notre back four, pourtant presque entièrement remanié, a répondu à toutes les attentes. Il y a des saisons qui démarrent de manière chaotique, comme Arsenal, d'autres qui démarrent de manière anecdotique, comme Chelsea, et d'autres qui démarrent de manière canon, comme nous et City. Sans faire de prévisions trop hâtives, je dirais qu'il est de bonne augure de nous voir repartir sur un bon rythme à domicile, c'était bien là l'essentiel de la soirée. Le petit coup d'œil sur les voisins, nous aurons le temps de le jeter dès la fin de semaine d'ailleurs, puisque les vaincus du soir recevront City à White Hart Lane, dans un match qui promet beaucoup. Et surtout, parce que nous accueillerons Arsenal pour ce qui pourrait déjà être un match décisif dans la course au titre... Celle avec les gunners, en tout cas.

3-0, 3 points, les chiffres parlent d'eux-mêmes, nous sommes lancé, plus que jamais.

United : De Gea, Smalling, Evans, Jones, Evra, Anderson, Cleverley (Giggs, 82'), Nani, Young (Park, 82'), Rooney, Welbeck (Chicharito, 82').

Tottenham : Friedel, Walker (Corluka, 46'), Kaboul, Dawson, Assou-Ekotto, Livermore (Huddlestone, 74'), Kranjcar (Pavlyuchenko, 74'), Lennon, Bale, Van der Vaart, Defoe.

Buteurs : Welbeck (61'), Anderson (76'), Rooney (87').
Cartons jaunes : Evans (United, 37'), Dawson (Tottenham, 40'), Defoe (Tottenham, 90').
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Rédigé par Best-07

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