Les années noires : 2003-2006

Si aujourd’hui tout va dans le meilleur des mondes, avec trois Premier League en quatre ans, trois finales de Champion’s League en quatre ans également, et accessoirement de très belles performances ; tout n'a pas été toujours rose du côté d'Old Trafford. Et ça, le Gaffer en sait quelque chose... Nous pourrions évoquer la période de disette précédant l'ère Canto, mais nous allons nous focaliser, sur la période 2003-2006. Et cette période est loin d'avoir été fructueuse, riche en trophées...



Saison 2003/2004

Tout commença après un fait majeur, et ce fait majeur, c'était les huit mois de suspension d'un certain Rio Ferdinand. Cette non présence à un contrôle anti-dopage allait nous coûter cher, plus qu'on ne le pensait...

Puisque jusqu’ici, tout allait bien. Manchester gagnait, était sur la continuité d'une belle fin de saison 2002/2003, et semblait maîtriser son sujet en Outre-Manche. Mais dés que Rio fût suspendu, l'équilibre de l'équipe, et surtout la défense, s'étaient fortement amoindris. Notre homogénéité, notre solidité, notre impact n'étaient plus, comme si United était beaucoup plus prenable. Et pour arranger les choses, la malchance fit aussi son apparition, elle qui rime avec défaite, et qui semble aimer les équipes, ne gagnant plus : un but refusé de Scholes, alors totalement valide, face à Porto ; un but à la toute dernière minute, de Costinha, qui propulsa le futur vainqueur de la compétition vers les quarts, et nous, dehors...

En Premier Leaguew, Arsenal était tout bonnement invincible, sur un nuage, guidé par un Thierry Henry au summum de sa carrière. Nous ne pouvions plus faire le poids, cette année là, Wenger et son équipe étaient les rois. Une coupe d'Angleterre sauvera notre saison, mais qui laissait quand même, planer le doute...


Saison 2004/2005

Alors Ferguson, fit le choix de recruter du lourd.

Gabriel Heinze, indéniablement le meilleur défenseur du championnat français, et qui avait le niveau suffisant pour jouer dans un grand d'Europe ; Alan Smith, Liam Miller (surnommé à l'époque le nouveau Roy Keane), entre autres, et surtout le nouveau prodige, Wayne Rooney. Le coach misa sur ces joueurs, pour aider le groupe à avancer, sentant bien que son équipe était en fin de cycle.

Mais là encore, Manchester décevait !

Un rythme de croisière retrouvé pendant le Boxing Day, un arrêt de la série d'invincibilité des Gunners, un match quasi-parfait du côté d'Highbury, mais aussi une énorme irrégularité et un mal récurrent à suivre la dynamique infernale, imposée par les Blues de Chelsea. Cette équipe de Chelsea, qui était tout simplement un cran au-dessus, bien supérieure à ses concurrents directs, et qui aussi bien à l'aller (1-0) qu'au retour (1-3) démontra sa supériorité face à Manchester United.

Notre fond de jeu n'était pas terrible.

Cristiano Ronaldo et Wayne Rooney, nos deux plus grands espoirs, manquaient encore de maturité. Scholes, Keane, Giggs, Neville étaient sur la pente descendante, et puis notre buteur prolifique, Ruud Van Nistelrooy, connaissait sa première saison décevante.

Pas épargné par les blessures, peu efficace devant les buts, il est certain que son manque de forme, nous aura aussi pénalisés... Une sortie pas plus glorieuse (mais prématurée) en Champion’s League et incontestable, tant le Milan AC était supérieur au vainqueur de l'édition 98/99. En plus de ça, il fallait faire avec l'arrivée de la famille Glazer, qui laissa plus d'un supporter, bien dubitatif...

Le premier titre de Chelsea, depuis 50 ans, était on ne peut plus logique. Mourinho et ses hommes étaient les plus forts...


Saison 2005/2006

Puis vint la saison 2005/2006, riche en rebondissements...

Cette fois-ci, le Gaffer recruta un vrai gardien de haut niveau, en la personne d'Edwin Van Der Sar. Afin de mettre fin, aux bévues trop pénalisantes de la doublette Howard/Carroll. Aussi le génial Park, qui venait d'effectuer une monstrueuse saison avec le PSV, et qui aura offert de sublimes performances que ça soit en Hollande, et également en Europe.

Le but était clair : rattraper notre retard, et regagner cette fichu Premier League qui nous échappait depuis deux années maintenant. Grande première pour Ferguson, qui depuis le règne de Manchester, ne gagnait pas le titre pendant deux saisons de suite. Il fallait que ça cesse !

Après un début de saison, prometteur, la machine avait du nouveau du mal à se lancer. Avec certaines désillusions, comme notre élimination dés les matchs de poules Champions League. Une partie catastrophique contre Boro, qui se soldera par un 4-1 net et sans bavure. Mais surtout, le départ très controversé du non moins controversé, Roy Keane !

Notre capitaine courage, notre légende vivante, notre leader, quitta le navire rouge. Lassé, voire même en colère, des prestations trop apathiques de ses partenaires (notamment Rio Ferdinand), il ne se fit pas fait prier, pour dire ses quatre vérités. Une fois encore... Le mal était fait, Roy était gentiment prié de plier bagage, et s'en alla du côté de Glasgow.

Il eût aussi un autre événement tragique, la disparition d'une de nos plus grandes légendes, un certain Georges Best... Cette nouvelle bouleversa tous les supporters du club, ainsi que toutes les personnes qui ont eu la chance de le voir jouer.

Il est clair que cette saison n'était pas la plus belle. Oui, car Ferguson commençait même à être contesté. Beaucoup se demandait s'il n'était pas temps pour l'écossais de s'en aller. Chose désolante quand on sait tout ce qu'il aura apporté à ce merveilleux club.

Sur le plan sportif, seuls Van Nistelrooy (qui retrouva son meilleur niveau), Van Der Sar, et Rooney étaient vraiment au niveau. Les autres décevaient plus ou moins, à tour de rôle. Ronaldo plus irrégulier que jamais, marqué par le décès de son père, Giggs pas très fringuant, Scholes qui arrêta sa saison prématurément, à cause de problèmes de vue, Heinze sur la touche, à cause d'une grave blessure. Notre effectif semblait bien prometteur, mais n'aura jamais exploité ses disponibilités.

Arrivèrent alors Nemanja Vidic et Patrice Evra, pour insuffler une nouvelle dynamique, et amener une concurrence en défense. Malgré de performances correctes, il est certain qu'ils n'étaient pas encore prêts et installés.

Mais... à l'approche du printemps 2006, Ferguson sembla trouver la bonne formule. Après tant de désillusions, de contre-performances, de matchs non aboutis, le Gaffer avait trouvé le schéma, l'équipe, pour rentrer dans une nouvelle ère de victoires...

Un milieu à deux, atypique, dont personne n'aurait misé un seul centime, constitué de Giggs et O'shea ; les ailes occupées par Ronaldo (beaucoup plus tranchant) et Park. Puis une attaque composée de Rooney... et de Louis Saha !

Le Français, grâce à un niveau sidérant et épatant, délogea progressivement l'un des meilleurs attaquants de la planète. Le néerlandais fût petit à petit mit sur le banc, pour des problèmes extra-sportifs mais aussi sportifs ! Saha était tellement bon qu'une place de titulaire était tout bonnement méritée.

Notre jeu retrouvait son éclat, les supporters retrouvaient le sourire, notre collectif reprenait son ampleur. Chacun de nos joueurs retrouva une constance, qui faisait franchement plaisir à voir, avec à la clé, une belle victoire contre Arsenal (2-0), qui permit à United de se relancer dans la course au titre.

Malheureusement, un cruel 0-0 contre Middlesbrough, puis contre Sunderland, à Old Trafford, tua définitivement nos chances de reconquérir le titre, ainsi qu'une belle raclée contre le vainqueur de l'édition 2006, sur un score sans appel de 3-0.

Une situation plutôt atypique, et dont en plaisantait le Gaffer, c'était le soutien que pouvait avoir son équipe de la part de toute l'Angleterre entière, alors qu'à l'accoutume, Manchester fût toujours l'équipe la plus haïe du pays, et ne faisait pas franchement l'unanimité. Mais à choisir, l'écossais préférait largement être détesté, et gagner continuellement, que la situation inverse.

Et pour cela, il pouvait compter sur le fraîchement arrivé, Michael Carrick, acheté à 27 millions €, qui venait d'effectuer une très belle saison avec les Spurs et qui commençait à rentrer dans le cercle très fermé des meilleurs milieux de terrains du pays. Il devait faire avec le départ de Ruud, plus trop en odeur de sainteté dans le groupe.

Mais il pouvait surtout compter, sur un joueur, dont le départ semblait pourtant bien probable. Un certain portugais, qui au sortie d'une Coupe du monde 2006, était la cible de tous les médias du pays et de tous les supporters anglais, aigris à son sujet, ne souhaitant que son malheur !

Cet homme, maillot sorti, Mercurial Vapor Rouge, l'air serein, sourire sarcastique, poings fermes, rentrait sur le terrain, hué par toute une foule, afin de parvenir à son objectif : faire taire l'Angleterre toute entière et surtout, la mettre à ses pieds !

Cet homme avec le numéro 7 floqué au dos, le nom Ronaldo écrit, ainsi que tout le restant du groupe allaient renverser la vapeur !



Article écrit par Doraibu

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