Report : Everton 0 United 1
Six jours avaient passé depuis le passage à vide à Old Trafford, alors que nous nous déplacions sur une pelouse qui nous pose toujours de sérieux problèmes. Les Toffees, aux résultats mitigés en ce début de saison, nous accueillaient dans l'espoir de faire perdurer notre mauvaise période. Un but d'Hernandez en début de rencontre nous a permis de repartir avec les trois points de la victoire. Plus important encore, cela semble avoir galvanisé tout le groupe pour poursuivre la chasse à la première place.
Le match de Carling Cup en début de semaine avait fait du bien à tout le groupe, afin de décompresser du dramatique dénouement de dimanche dernier. Il n'était cependant pas encore complètement certain que nous arriverions à nous remettre dans le bain instantanément, au point d'aller chercher un résultat dans un stade qui nous fait défaut depuis plusieurs années. Une formation entièrement remodelée - ou presque, six nouveaux joueurs étaient intégrés au onze de départ - a réussi à franchir cet obstacle sportif et émotionnel avec brio.
PREMIÈRE PÉRIODE :
La grande satisfaction de l'après-midi était de revoir Tom Cleverley aligné sur le terrain, lui qui avait tout juste repris la compétition face à Aldershot. Sa présence s'avérait par ailleurs aussitôt remarquée, puisqu'il était sans aucun doute le joueur qui donnait le plus d'impulsion à nos offensives. Ce furent cependant les Toffees qui se montrèrent dangereux les premiers, et ce dès la dix-septième seconde, lorsque sur une percée de Coleman, De Gea devait d'ores et déjà s'employer. Offensive à laquelle répondaient les Mancuniens séance tenante grâce à une initiative efficace de la part de Danny Welbeck, qui s'infiltrait au sein de la défense adverse et servait dans l'axe Ji-Sung Park, le sud coréen butant sur Tim Howard.
Le match était parti sur un rythme effréné avant même que les deux équipes n'aient le temps de se mettre en place. Du quatuor du milieu de terrain de la semaine dernière, le seul survivant était Darren Fletcher, Cleverley l'accompagnant, Welbeck et Park occupant les ailes. Ce qui s'avérait réjouissant et flagrant dès les premières secondes, c'était cette densité technique présente au milieu, qui mettait à mal les blues. Avec un Rooney qui redescendait énormément, nous avions des combinaisons qui se révélaient fluides et percutantes, principalement grâce au trio anglais. Les passes dans les petits espaces s'enchaînaient et nous montrions un visage extrêmement plaisant.
Danny Welbeck était positionné sur l'aile pour la première fois depuis le début de saison. Nul doute que cette position lui sied aussi à merveille, tant il s'est montré dynamique sur son côté, parvenant à se comprendre aisément avec Evra. S'ajustant de façon impeccable au système offensif, alternant les courses repiquées dans l'axe, les appuis en direction des milieux, et les débordements, il se montrait particulièrement généreux dans l'effort et offrait une variété plus que bénéfique.
C'est d'ailleurs la conséquence de tous ces mouvements et de cette complicité entre nos milieux qui permit à Hernandez d'ouvrir la marque. Dans une combinaison à trois de toute beauté, Cleverley profitait d'une remise d'Evra pour servir avec une vista incroyable Welbeck dans la profondeur. Ce dernier redonnait le cuir au français, qui ne se faisait pas prier pour adresser un centre à destination du pied de Chicharito, une nouvelle fois idéalement placé. Cet avantage acquis au tableau d'affichage était somme toute logique au vu de notre maîtrise au milieu de terrain, qui asphyxiait les Toffees dans leur propre camp.
Le buteur discret frappait à nouveau. Remis en doute quant à ses capacités à pouvoir confirmer une première saison de haute volée, il répond sur le terrain. Malgré toutes les difficultés qu'il peut toujours rencontrer balle au pied, son efficacité et donc son importance ne sont pas des éléments à négliger. Déjà buteur à Anfield pour sauver un point, il le fut encore hier après-midi. Le mexicain aux pas feutrés a encore prouvé tout le bien que Ferguson pense de lui, et sa disponibilité offensive, si elle ne s'avère pas constamment payante, pèse très lourd sur une défense.
Toujours est-il que c'était une mini surprise que de voir nos Mancuniens se remettre avec autant de facilité de l'humiliation de la semaine passée. Notre jeu se déployait avec finesse et cohérence, et nous retrouvions alors des phases de conservation similaires à celles qui nous enchantaient tellement en début de saison. Le public de Goodison Park en perdait même la voix, souffrant avec son équipe.
La première véritable frayeur pour De Gea intervint à la 40ème minute. Bien qu'il avait déjà dû faire face à quelques timides tentatives, celle-ci était la seule qui se montrait réellement dangereuse. Lleyton Baines se chargea d'un coup-franc aux abords de la surface de réparation. L'anglais, l'un des tout meilleur arrière gauche de Premier League et spécialiste de la discipline, écrasait le cuir sur la barre transversale d'un David immobile. Seule réelle opportunité pour les Toffees en première période, qui s'étaient jusque là confrontés à une défense bien en place. Jones réalisait par ailleurs un retour tonitruant, déployant son agressivité incessante pour gêner le jeu adverse avec efficacité. Tonique et déterminé, il était clairement l'élément défensif le plus solide sur le terrain.
C'est ainsi que nous regagnions les vestiaires avec ce court avantage d'un but, qui s'avérait amplement justifié par rapport au contenu de la première mi-temps et qui nourrissait de nombreuses satisfactions, tant la crainte était omniprésente avant le coup d'envoi.
DEUXIÈME PÉRIODE :
Le temps commença à s'assombrir au début du second acte, lorsque Tom Cleverley, jusqu'ici très précieux, se blessa à nouveau sur une action anodine. Contraint d'abandonner ses coéquipiers moins de dix minutes après la reprise, son absence se faisait immédiatement ressentir. Si certains avaient encore un doute, cela semble évident aujourd'hui, le milieu anglais est sans contestation possible le joueur qui s'avère le plus utile pour faire de notre entre-jeu un lieu de prouesses techniques et d'enchaînements vivaces. Il y a chez lui cette particularité typique du joueur créatif. Il trouve les espaces que les autres ne trouvent pas, il donne, malgré son petit gabarit, du volume à tout notre milieu, alternant le jeu court en une touche de balle et les incursions solitaires. Avec toujours ce même désir de se mettre au service du collectif, de trouver les espaces décisifs, afin de faire la différence. Le premier but est l'exemple même de tout le bien qu'il apporte au groupe, quand sur une passe il peut littéralement finir une action. Désir de jouer juste, en concordance avec les mouvements de ses coéquipiers, et surtout désir intense de jouer toujours vers l'avant, afin de donner de la vitesse et du dynamisme à nos attaques. Son importance au sein de notre équipe ne semble pas encore totalement définie, mais nul doute que avec ou sans lui notre jeu n'est plus du tout le même.
Sa sortie a d'ailleurs provoquée un frein général à notre animation offensive. Everton relevait la tête tandis que nous devenions plus réservé dans notre progression. Rodwell sonnait la première alerte, d'une frappe limpide du gauche, qui obligeait De Gea à s'illustrer, repoussant le tir de manière autoritaire des deux poings. Evans était à l'origine de cette action, rendant la balle par erreur aux joueurs de la Mersey. Il est clair que le nord irlandais n'est toujours pas remis de son match catastrophe face à City, et qu'il montre qu'il lui faudra certainement plus de temps que les autres pour totalement se remettre et retrouver des conditions de jeu "normales".
Hernandez s'illustrait à nouveau, à trente minutes du coup de sifflet final, adressant une merveille de transversale en direction de Welbeck. Ce dernier, après un contrôle du torse ajusté à la perfection, envoyait un missile du pied gauche que Tim Howard détournait à nouveau, solide devant sa ligne. Mais c'était bien là l'une de nos rares incursions dans les seize mètres adverses de toute la deuxième période. De plus en plus timorés, nous laissions le jeu au compte des hommes de David Moyes, qui donnaient l'impression au fil des minutes qu'ils se rapprochaient sans cesse de l'égalisation.
Bien heureusement les problèmes offensifs que rencontrent les joueurs de Liverpool depuis le début de saison se sont encore avérés évidents. Maladroits et peu inspirés, un Saha esseulé ne parvenait par exemple à exister qu'à travers des frappes lointaines, la plupart du temps sans danger aucun. Le français, impuissant, était par ailleurs remplacé en fin de rencontre au profit de Magaye Gueye. Ferguson aussi opérait quelques changements, intégrant Berbatov pour bénéficier de sa capacité de temporisation, ainsi que Nani, qui alterna l'aile droite puis l'aile gauche, sans réussites des deux côtés. Le portugais, explosif au mois de septembre, est légèrement à la peine sur les dernières semaines, au même titre qu'un Valencia. Le coach avait d'ailleurs senti ce pic de forme s'achever, se permettant de placer un duo d'ailiers tel que Welbeck et Park, les deux hommes ayant livrés des prestations plus que convenables hier après-midi.
Après une blessure du juge de touche, qui contraignait Phil Dowd à endosser le rôle pour quelques minutes, une décision arbitrale vint décider de l'issue de la partie. Sur un centre à destination du récent entrant Gueye, Evra le bousculait dans la surface, l'empêchant de reprendre le ballon. Si à vitesse réelle il semblait y avoir faute, il devenait évident en étudiant les ralentis que l'intervention de Patrice était tout à fait correcte, jouant de l'épaule pour s'affirmer et gêner l'attaquant adverse. La décision de ne pas siffler penalty semblait alors la plus juste, et permettait à United de souffler un grand coup, contrôlant les dernières secondes et s'assurant une victoire méritée.
Bilan :
Oublier la défaite et repartir du bon pied, telles étaient les consignes claires et précises du gaffer avant la rencontre. La satisfaction suinte alors évidemment du contenu du match et du résultat, acquis avec beaucoup de solidité, qui nous permet de distancer Chelsea (défaits 5-3 à domicile par les Gunners) et de rester au contact des Citizens. Autre bonne nouvelle, la blessure de Cleverley, qui l'a forcé à quitter la pelouse, n'est que mineure et sa présence semble assurée pour la réception de Sunderland.
A l'aube de deux mois intenses de compétition, le duel à distance avec les Citizens va probablement s'avérer plus tendu que jamais. Si nous possédons effectivement l'avantage d'un calendrier plus abordable, il faudra avec certitude rééditer ce genre de performance sereine en déplacement pour ne pas les laisser filer en tête de championnat.
Les groupes :
Everton : Howard, Baines, Heitinga, Jagielka, Hibbert, Biyaletdinov (Barkley, 46'), Rodwell, Osman (Vellios, 76'), Fellaini, Coleman, Saha (Gueye, 84').
United : De Gea, Jones, Vidic, Evans, Evra, Fletcher, Cleverley (Nani, 57'), Park, Welbeck (Valencia, 73'), Rooney, Hernandez (Berbatov, 67').
Les buteurs :
United : Hernandez (19').
Les cartons :
Jaunes : Rodwell (Everton, 26'), Coleman (Everton, 66'), Fellaini (Everton, 90').
Sur le forum
Helena, le 31 octobre 2011 à 18:38
Réactions : Everton 0 United 1 Les réactions de Sir Alex Ferguson et Phil Jones après la victoire de United 1-0 contre Everton à Goodison Park. Cliquez ici pour aller à l'article |
Pampa, le 31 octobre 2011 à 10:24
Dans la mesure où j'ai vu la défense prise dans le vent dès la 17ème seconde; les drôleries sous forme de skills des Toffees faire perdre la tête -quand ce ne fut le sang froid à notre défense; un superbe coup franc de Baines; que United a eu chaud et que je n'ai pu apprécier que peu de construction de notre part, je demande si ce que j'ai vu résume ce que vous avez vu sur 90 minutes.
Pas pendant 90 minutes mais l'équipe a eu très chaud, on s'en sort mais le match aurait très bien pût tourné à l'avantage d'Everton et il n'y aurait rien eu à redire...
Si oui, pensez-vous notre défense efficace?
Oui, une fois les blessés revenus ça ira mieux et c'est ce genre de match qui fait évoluer une défense. Même si c'était chaud la défense a tenue.
Selon moi, la baraka fut de notre côté. Peut-on dire que c'est le genre de match après lequel Ferguson peut dire: "Ce sont des match de ce kind qui font les champions"?
Tout à fait.
filnic, le 31 octobre 2011 à 8:28
Alors voilà, je me suis tapé un highlight sur SuperSport, le MOTD de BBC, et les meilleurs moments toujours découpés très subjectivement de MUTV.
Sur cette base, je pose légitimement deux questions:
Dans la mesure où j'ai vu la défense prise dans le vent dès la 17ème seconde; les drôleries sous forme de skills des Toffees faire perdre la tête -quand ce ne fut le sang froid à notre défense; un superbe coup franc de Baines; que United a eu chaud et que je n'ai pu apprécier que peu de construction de notre part, je demande si ce que j'ai vu résume ce que vous avez vu sur 90 minutes.
Si oui, pensez-vous notre défense efficace?
Selon moi, la baraka fut de notre côté. Peut-on dire que c'est le genre de match après lequel Ferguson peut dire: "Ce sont des match de ce kind qui font les champions"?
filnic, le 30 octobre 2011 à 10:02
vous devez savoir une chose que je serais toujours supporter de manchester même s'il ne gagne plus de trophée pendant 30 ans
car ils ont des principes que j'adore faire évoluer les joueurs de leur centre de formation et cela a marché dans le passé pourquoi pas maintenant
Manchester United for ever
Personne n'a le monopole du cœur de supporter...
Et si dans 10 ans United ne s'appuie plus sur son centre et les jeunes, tu feras quoi? Supporter d'Arsenal?
EricLeRouge, le 31 octobre 2011 à 18:58
@filnic : disons tout simplement que le match était équilibré, nous n'avons pas été transcendant, et everton ne nous a pas surpassé non plus...
la fébrilité défensive est toujours là (evans... ), et dès la sortie de cleverley, ça a été très pauvre niveau "jeu", sans compter que berba est entré juste pour se promener et engueuler les autres
in fine, c'est donc 3 tout bons points, le genre de ceux qui font la différence à la fin