United Archives : Peter Schmeichel

Nous avons décidé de retranscrire certaines des déclarations du 'Great Dane' avec Hans Lokoy alors que nous continuons notre retour hebdomadaire sur les archives de United.

Vous venez de signer un autre contrat avec le club. Cela signifie t-il que vous vous voyez finir votre carrière à United ?

J'ai toujours dit que si je devais partir, ce serait pour un plus grand club. Mais il n'en existe pas tellement des comme ça, n'est ce pas ? Si l'on prend en compte les différents facteurs – la taille du club, sa stature, l'intérêt qu'on lui porte – United est tout simplement le plus grand. Si je dois partir d'ici cinq ans, ce sera pour une nouvelle expérience au Japon ou peut être aux États-Unis. Je suis ici depuis cinq ans maintenant et le nouveau contrat me mènera jusqu'au siècle prochain avec United. J'aurai 38 ans alors.

De nombreux joueurs ont signé de nouveaux contrats ces dernières semaines. Est ce que cela booste le moral de l'équipe ?

Oh oui, sans aucun doute. Quand vous regardez les autres clubs, même à l'étranger, ils assurent eux aussi leurs joueurs sur des contrats à long terme. Cela aurait été malheureux si j'avais signé pour cinq ans et que nos meilleurs joueurs partaient au bout de deux. Maintenant, nous avons une certaine stabilité.

Est-ce que ces contrats à long terme sont dus à l'arrêt Bosman ? (Cliquez pour plus d'infos)

Je pense oui. Dans mon cas, c'était cinq ans ou rien du tout. Il n'y avait aucune raison pour moi de signer un contrat de deux ans. Personne ne sait quelle aurait été ma position dans les négociations d'ici deux ans.

Steve Bruce est parti pour Birmingham après la finale de la Cup en mai. Il n'était pas seulement un membre important de l'équipe, c'était aussi un de vos très bons amis...

Un très bon ami et un incroyable leader. J'ai connu peu de déceptions depuis que je suis en Angleterre, mais le transfert de Steve à Birmingham est sûrement l'une des plus grandes. Je ne pense pas que Steve espérait être dans l'équipe cette saison mais je suis convaincu qu'il aurait joué un rôle majeur. Cependant, Steve a pris cette décision et nous devons la respecter. Heureusement, il habite toujours à côté de chez moi donc nous nous voyons presque tous les jours.

Les médias en Angleterre ont un peu une mauvaise réputation. Vous ne les appréciez pas vraiment, j'imagine ?

Je n'ai pas de relation avec eux ou quoique ce soit, je ne vois aucune raison pour laquelle je devrais. Je vis une vie de famille très tranquille et j'évite de leur parler si possible.

Pensez-vous que les médias ont trop de pouvoir, même dans le football ?

Oui, je pense. C'est dingue que la presse puisse avoir autant de pouvoir sur les gens ordinaires et il semble que personne ne puisse vraiment y faire quelque chose. Les médias font ce qu'ils veulent.

Quand avez-vous gardé les buts pour la première fois ?

A l'âge de neuf ans.

Était-ce une coïncidence ?

Et bien, c'est arrivé dès ma vraie première séance d'entraînement. Je crois que mon coach n'a pas vraiment été impressionné par mes qualités de joueur de champ ! Il m'a demandé de garder les buts à la place et c'est ce que j'ai toujours fait depuis.

Aviez-vous des idoles étant jeune ?

J'étais fan de United bien évidemment, donc j'aimais Gary Bailey – plus pour la couleur de ses cheveux que pour autre chose. Je pouvais m'imaginer dans les buts de United avec les cheveux blonds moi aussi ! Et puis il y avait Peter Shilton, Toni Schumacher, Sepp Maier et beaucoup d'autres qui m'ont inspiré.

Étiez-vous très ambitieux ?

Très. Depuis tout petit, je rêvais de jouer pour le Danemark. C'est pourquoi j'ai continué à m'entraîner parce que je voulais jouer pour l'équipe nationale. Ce n'était pas très difficile d'imaginer la possibilité d'accomplir ce rêve – quand vous êtes enfant, tout est possible. En grandissant et en devenant meilleur, j'ai commencé à croire que je pouvais effectivement le faire. Je me suis mis beaucoup de pression, j'ai travaillé et je me suis entrainé comme un fou.

Qu'avez-vous sacrifié pour devenir joueur de haut niveau ?

Il y a tellement de choses que j'aurai voulu apprendre. Je pense que je serais allé à l'université mais il n'y avait jamais vraiment beaucoup de temps pour étudier. Je le regrette et parfois je me demande si je n'aurais pas dû essayer de combiner les études et le football.

Comment êtes-vous devenu l'un des meilleurs gardiens au monde ? Entrainement intensif ?

Je pense que j'avais un certain talent, dès le début. Et j'ai eu de bons coachs tout au long de ma carrière. Comme je l'ai dit, je me suis toujours entraîné très dur et j'avais l'ambition pour le faire ; l'objectif d'un appel international était toujours là. A l'adolescence, je me suis développé encore plus rapidement. J'ai fait deux ans en tant que senior avec mon club d'enfance, puis un ou deux ans avec un club de First Division avant de rejoindre Brondby en Super League. Cette progression constante m'a aussi aidé.

Est ce que le courage est une qualité essentielle pour un gardien ?

J'ai toujours eu l'avantage d'être plus grand que tout le monde, même quand j'étais un petit garçon, donc la plupart des autres joueurs avaient peur de moi ! Bien sur, il y a des situations où vous devez juste vous jeter dans le tas mais je n'y pense jamais. C'est plutôt un mécanisme de prise de décision automatique qui prend le dessus.

Comment décririez-vous le coaching des gardiens à United et dans les autres clubs ?

Pas vraiment une priorité, je suppose, que ce soit ici ou ailleurs. Il y a tellement de choses que j'aurais changé. J'aurais travaillé très dur avec les plus jeunes. J'aurais fait en sorte qu'ils aient un coach spécifique tous les jours, plutôt qu'une seule fois par semaine, pour travailler sur leur technique et sur le mental. En ce qui me concerne, je ne m'intéresse plus trop à l'entrainement maintenant ; je joue tellement de matches de toute façon, qu'il n'y a plus beaucoup de temps pour s'entrainer. Je peux sembler indifférent, et je le suis ; mais je suis profondément intéressé par les jeunes talents.