The Class of 92 (1/2)
"The Class of 92" est un film réalisé par Ben et Gabe Turner, retraçant l'ascension phénoménale de cette génération de joueur, des sélections de jeunes au triplé de 1999. L'épopée sera visible en avant première à Manchester le 1er Décembre prochain.
Le plus grand challenge du réalisateur était de capter ces joueurs dans leur état le plus naturel, en essayant donc de faire oublier le plus possible la présence de sa caméra. La métamorphose de Paul Scholes, passant de personnalité réservée en comique amateur témoigne de cette réussite.
Le documentaire retrace donc avec brio le parcours de ces six jeunes (Beckham, Giggs, Scholes, Butt et les frères Neville), de leur victoire en FA Youth Cup en 1992 jusqu'au triplé de 1999, les inscrivant pour toujours dans la riche Histoire de Manchester United.
Cumulant à eux six près de 100 ans d'entrainement aux relations avec les médias, on avait le droit d'être sceptique quant à l'authenticité véritable de leurs propos. Et pourtant, on a l'impression que le film retrace une Histoire qu'ils avaient tous envie de partager avec sincérité. Des imitations de Charlie Brown par Paul Scholes pour afficher sa perplexité ou encore Phil Neville reproduisant ses meilleurs enjambements au ralenti (une scène digne d'un Bafta à elle seule), donnent un ton léger à même de placer le film dans la catégorie des "buddy movie". Ryan Giggs se révèle être également un conteur naturel d'histoire et aide ainsi à replacer l'oeuvre dans un schéma plus classique de documentaire sportif.
L'absence de toute voix-off témoigne de la confiance accordée par les réalisateurs à leurs protagonistes. Chacun des joueurs est d'abord interviewé seul, mais la vraie essence du film repose sur les scènes où le groupe partage des verres autour de la même table. Ce qui aurait pu vite devenir très chorégraphié et artificiel se révèle au final véritablement drôle.
Gary Neville revient sur sa difficulté de jeune garçon à approcher les filles, au contraire de Giggs, et Scholes admet même avoir été coincé dans un sèche linge dans sa jeunesse (Nicky Butt pensant avoir trouvé là la raison des problèmes d'asthme de ce dernier). L'anecdote sur le bizutage de David Beckham viendra peut être assouplir son image de playboy lisse. Après recherche, la superstar avait été obligée de simuler un acte sexuel devant ses coéquipiers, tout en lorgnant sur un calendrier de Clayton Blackmore (joueur de football britannique peu attrayant). Butt affirme sans hésitation que cela l'a aidé à s'endurcir.
La discussion concernant les meilleures excuses de Ferguson pour leur expliquer pourquoi ils n'étaient pas retenus mérite également toutes les attentions. On n'attend pas le fantasme d'être une mouche dans le vestiaire, mais c'est sans doute le plus proche que l'on atteindra.
De manière générale, le film fait ressortir l'amitié de ces six garçons au moins autant que le football. Lorsqu'ils admettent que leurs meilleurs souvenirs concernent ceux de leur jeunesse, lorsqu'ils échangeaient des passes entre eux sur des terrains improvisés, on a tendance à les croire.
Le public est entrainé, non pas simplement de les rêves de ces joueurs, mais dans une aspiration incroyable presque universelle. Cela vient peut être de leur caractère nordique ou du vis à vis d'Old Trafford, mais lorsque les joueurs témoignent sincèrement de leur incrédulité quant à leur carrière, cela est à la fois crédible et touchant. Il n'y a pas de place ici pour de la modestie déplacée.
L'absence de querelle d'égo est rafraîchissante et il est surprenant de voir David Beckham, dans une moindre mesure, Gary Neville en retrait par rapport à Scholes, Giggs, et Butt se révélant formidablement à l'aise avec la caméra. Si Bill Murray arrête un jour sa carrière, Wes Anderson aura le numéro de Paul Scholes en saisie rapide sur son téléphone.
Comme dans leurs précédentes oeuvres, les réalisateurs essaient de contextualiser au mieux le film en faisant intervenir des personnalités extérieures au monde du sport. La nostalgie des années 90 sera au rendez vous alors que Tony Blair, Danny Boyle et Mani (Stones Roses) auront tous leurs mots à dire. Il est d'ailleurs remarquable de voir comment la classe de 1992 a réussi à garder sa réputation intacte, malgré les périodes troubles qu'elle a pu traverser.
D'autres joueurs de la classe 92 participent au film, mais le groupe des six demeurent les vraies stars du show. Ce film est remarquable dans sa volonté de transcrire une histoire sans le filtre d'amour qu'un fervent supporter de United aurait pu avoir, telle que le réalisateur oscarisé Danny Boyle.
Quelques chiffres : "Vous ne pouvez rien gagner avec des enfants."
Apparitions : Giggs 952 (à ce jour), Scholes 718, Gary Neville 602, Beckham 394, Butt 387, Phil Neville 386.
Ryan a pour l'instant marqué lors des 21 Saisons consécutives de Premier League, un record. Il est aussi le plus vieux joueur à avoir marqué en Ligue des Champions.
Titres cumulés : 50 Premier League, 18 FA Cup, 9 Coupe européennes, 3 349 apparitions, 449 buts, 428 sélections en équipe nationale.
Sur le forum
pj harvey, le 15 août 2013 à 19:34
Le premier titre de l'ère Fergie, mon plus beau souvenir
Je pensais j'ai connu un avant Fergie, je commence un après Fergie, mais une chose n'a pas changée dans le fond, c'est mon amour pour United.
Ole Gunnar Solskjaer, le 16 août 2013 à 14:44
L'année du triplé 98/99 et un peu avant, je trouvais l'équipe bien plus ENORME!
Pourquoi me diriez vous? Parce que cette équipe était dangereuse et aimait le soupçon de danger également, c'était l'attaque, la Grande période sur les cotés avec un jeu tourné vers l'avant et une équipe pleine de risques, capables de s'en prendre 3 pour en mettre 5.
C'était une équipe de caractère, avec des joueurs plus ou moins connus derrière dans le MONDE, je dis bien car Dennis Irwin était fabuleux, un vrai cerveau, les joueurs qui composaient l'équipe également étaient d'une identité absolue, Beckham, Keane la Bête, Solskjaer le sauveur des causes perdues, Sheringham qui pouvait porter un costume en jouant, la paire d'attaque Black Power Cole -Yorke qui s'entendaient parfaitement, un Peter Schmeichel volant, Stam pour montrer qu'un tronc d'arbre sans feuilles ça sert, Scholes et Giggs en mode rapide et offensifs, Blomqvist le bosseur de l'ombre capable de lumières sur les cotés, Gary Neville joueur de ligne de touche en furie, Berg le Viking constant, Phil Neville qui bouchait parfaitement les trous, Nicky Butt un élément indispensable de régulation au milieu, David May et ses services, Raimond le vieux qui tenait la route, Wes Brown qui avait fait une bonne saison pour démarrer, on avait même Higginbotham. Dans le staff on avait un excellent Steve McLaren en duo avec notre Sir, c'était le pied.
Des émotions, des sensations, beaucoup de choses, une défense + identitaire mais cependant selon moi moins forte que celle de 2008 bien huilée.
Après chacun sa came, moi je m'en fais encore des transfusions de cette époque, évidemment les époques changent, des choses plus compliquées, plus tactiques etc... J'ai eu la chance de vivre cette épopée fantastique et croyez moi question enthousiasme et nerfs à vifs, j'en ai eu des sensations, Les Ferdinand a faillit nous embêter ainsi que Mario Basler mais Ottmar avait fait l'erreur de croire que c'était plié. Ma vision la plus joyeuse a été lors de ce match vu que je savais qu'on allait marquer juste après, c'était sur et en + c'est mon idole, mon frère Ole Gunnar Solskjaer qui finissait la saison en beauté dans un Stade peuplé d'Anglais et d'Ecossais pour la cause de Manchester United.
Je conseille aussi l'année 1997, il y avait aussi un réel enthousiasme mais on avait pas encore les 'burnes' pour aller au bout de l'UCL.