Valencia, Herrera : une page se tourne
Le club mancunien a perdu cet été deux de ses plus fidèles lieutenants, que ce soit de par leur ancienneté (dix ans pour Valencia, cinq pour Herrera) ou leur investissement sans faille sur le terrain.
Certains disent qu'il s'agit de joueurs limités footballistiquement. Qu'ils n'avaient pas le niveau pour Manchester United, que le club aurait pu et dû viser plus haut. Que c'est donc tout sauf un hasard si ces cinq dernières saisons, l'armoire à trophées ne s'est pas remplie aussi rapidement que les précédentes.
Le football n'est pas une science exacte. Si Valencia n'était pas un ailier aussi virevoltant que Giggs ou Ronaldo, un latéral aussi fiable qu'Irwin ou spectaculaire qu'Evra, et si Herrera n'était pas aussi créatif que Scholes, aussi intimidant que Keane, ou aussi talentueux que Pogba, les deux hommes ont toujours donné 100% au club durant leur passage, et il serait bien malvenu de cracher dans la soupe de façon rétrospective.
Les deux hommes ont chacun remporté le Sir Matt Busby Player of the Year Award, récompense octroyée par les supporters du club pour le meilleur joueur de la saison écoulée. Pour Valencia, c'était en 2012, saison blanche pour United (on oublie le Community Shield) qui a quand même terminé second de Premier League à la différence de buts avec 89 points ; pour Herrera, en 2017, année du doublé League Cup - Europa League. United voit ainsi partir en une fois la moitié de son contingent de vainqueurs de ce titre individuel, les deux derniers en lice étant De Gea (élu à quatre reprises) et Luke Shaw (le tenant du titre).
L'Equatorien a par ailleurs été élu deux fois Players' Player of the Season, étant ainsi récompensé par ses pairs comme le meilleur joueur du club sur la saison écoulée, en 2012 et en 2017, et les deux hommes ont figuré dans l'équipe de la saison de l'Europa League en 2017.
Au-delà des titres supposés souligner les qualités individuelles, Valencia et Herrera partagent le point commun d'avoir garni leur CV de plusieurs victoires collectives. Herrera, qui n'a jamais rien gagné avec le Real Saragosse ou l'Athletic Bilbao, n'a pas connu les années fastes sous Sir Alex, mais repart quand même avec un FA Cup, une Coupe de la Ligue, un Community Shield et une Europa League. Valencia, arrivé cinq ans plus tôt, a en plus de ceux-ci embrassé deux trophées de Premier League (2011, 2013), ainsi qu'une Coupe de la Ligue et deux Community Shields supplémentaires.
Au-delà des titres, que retenir d'Ander Herrera et de Tony Valencia? La fin de saison 2016-2017 en fanfare de l'Espagnol, meilleur joueur de la finale de Stockholm face à l'Ajax, et notamment son match stratosphérique contre Chelsea un mois plus tôt avec une passe décisive, un but et un Eden Hazard dégoûté comme jamais?
Les percussions en mode buffle de l'Equatorien sur son côté droit, son but de taré contre Everton?
Personnellement, je retiendrai plus que tout l'attitude irréprochable des deux hommes sur le terrain et vis-à-vis du club. Toujours à donner leur maximum, quand bien même leur maximum ne suffisait pas toujours, notamment ces derniers temps. Jamais à faire des vagues, alors que leurs contrats se terminaient cette année et que le club n'a pas forcément fait d'efforts pour les retenir alors qu'Herrera, notamment, était prêt à prolonger.
Au-delà de leur savoir-faire, les deux compères hispanophones ont fait preuve d'un savoir-être pendant ces dix + cinq ans qui leur a valu le soutien et la reconnaissance des supporters de Manchester United à travers le globe. Et cela, quand on sait la fidélité de ces supporters pour ceux qui ont mouillé le maillot, cela n'a pas de prix.
"Il y a du rouge dans mon coeur, je l'ai su dès la première fois que j'ai joué ici, au moment où j'ai commencé à porter ce maillot. Un club avec des milliers de fans qui respectent et se souviennent des joueurs qui donnent tout. Je me suis senti spécial quand j'ai entendu mon nom être chanté. Je me suis senti fier quand les fans ont décidé que je faisais partie de cette incroyable histoire."
"Chaque fois que j'ai représenté le club, dans chaque rencontre, dans les victoires comme dans les défaites, même quand je ne pouvais pas être sur la pelouse, j'ai compris ce que ce club signifiait. Je me souviendrai de chacun des presque 200 matchs que j'ai joués sous ce maillot. Parce que jouer pour le plus grand club d'Angleterre a été un vrai honneur. Merci pour ces cinq années incroyables."
— He is not Spanish, he is Basque, Ander Herrera
"Cela veut dire énormément pour moi, ça a été les montagnes russes sur le plan émotionnel. De la tristesse car j'ai tout gagné ici en tant que joueur, et que ces moments vont me manquer. De la tristesse aussi car nous avons connu de lourdes défaites en tant qu'équipe. Mais grâce au support des fans, nous avons réussi à nous relever, et je n'ai aucun doute qu'ils savoureront d'autres succès dans le futur, car ils le méritent. Ils m'ont toujours soutenu, même dans mes jours les plus sombres, quand j'étais blessé."
"Mon message à tous les supporters de Manchester United, de la part de ma famille et moi-même, est merci pour m'avoir donné votre support inconditionnel. Je vous souhaite à tous le meilleur pour le futur, et que les équipes à venir vous donnent de grandes victoires."
— The real Tony V
Une page se tourne... merci messieurs, et bonne continuation pour la suite.
Sur le forum
Robin Masters, le 20 décembre 2022 à 11:56
Il y a 2 heures, Moha7 a dit :Il aimait le club à n'en pas douter !
Mais on a préféré prolongé Jones/Smalling en priorité ...
Normal. Eux, ils risquaient de se retrouver sans club.
Herrera, lui, était bien assez fort pour se retrouver un bon job (pas trop dur et très bien payé... figurant au PSG).
DesmaT, le 20 décembre 2022 à 10:16
Heu on a essayé de le prolonger, il réclamait juste 10 millions net par an.
Moha7, le 20 décembre 2022 à 9:41
Le 17/12/2022 à 12:05, antoinepittet a dit :
Il aimait le club à n'en pas douter !
Mais on a préféré prolongé Jones/Smalling en priorité ...
antoinepittet, le 17 décembre 2022 à 12:05
https://twitter.com/utdplug/status/1604063641808113664?s=46&t=y_Mvq0ZqUY-udPDQ_kdgnQ
RobertoLarcos, le 20 décembre 2022 à 13:26
Concernant Smalling on a surement manqué de patience, on voit bien que depuis qu'il a les cheveux long c'est un super joueur. Ou alors c'est juste que la Serie A lui convient mieux.