Report : United 1-0 Barça

Ce sera seulement la troisième finale de Ligue des Champions du club. Mais, statistique rassurante, United a remporté les deux finales qu'il a pu disputer.

Et on peut voir comme une ironie le fait que ce soit Paul Scholes, le joueur qui avait manqué la finale de 1999 pour suspension avec Roy Keane, qui qualifie le club d'un but qui entre déjà dans le panthéon des buts du divin rouquin.

Ce n'était pas un match pour les cardiaques ! Les deux équipes ont produit une performance porteuse d'un rare suspense et d'une intensité insoutenable exacerbés par les attentes qui précédaient le match et la crainte de finalement ne rien gagner cette saison.

Ce match n'a pas tenu toutes ses promesses vu le faible nombre de buts au tableau d'affichage, mais c'était un match magnifique grâce à deux équipes qui n'ont pas refusé le jeu et ont offert du grand spectacle aux spectateurs.

Et la partie s'embarquait mal pour United avec les forfaits de deux piliers de l'équipe : Nemanja Vidic qui ne s'est pas remis de sa dent cassée par Didier Drogba samedi à Stamford Bridge, et Wayne Rooney qui se plaint toujours d'une douleur à la hanche. Mais heureusement, leurs remplaçants Wes Brown et Carlos Tevez ont complètement fait oublier leurs absences en produisant chacun un très grand match.

En face c'était une équipe de Barcelone reposée et revancharde qu'alignait Frank Rijkaard. Le Barça qui connait une saison noire jouait sa saison sur ce match et espérait sortir un peu de la crise qui le mine.

Avant le coup d'envoi, les supporters dans les tribunes avaient affiché la couleur. La question était de savoir si les Red Devils supporteraient la pression et oui ils ont réussi !

Et dans une atmosphère électrique, Lionel Messi et Paul Scholes lancèrent le match dès la première minute. Premier raid du génie argentin, séché par le milieu anglais sur la ligne de la surface. Silence glacial dans le stade, coup franc pour l'arbitre.

Mais les supporters savaient qu'ils avaient leur rôle à jouer et ils l'ont fait avec brio, poussant les joueurs à chaque offensive, à chaque tacle réussi, à chaque touche gagnée... Les 10 premières minutes furent intenses et donnèrent le ton du match.

Et très vite United saisit sa chance. Ronaldo attaqua la défense catalane comme il sait le faire, Zambrotta essaya de dégager mais fit une passe décisive parfaite pour Paul Scholes qui se retrouvait avec de l'espace devant la surface. Erreur fatale et Paulo ne se fit pas prier pour se rappeler au bon souvenir de ses but canons. Il envoya un bijou de frappe qui alla nettoyer la lucarne opposée d'un Valdes complètement impuissant.

On ne pouvait rêver d'une meilleure occasion, d'un meilleur timing, d'une meilleure circonstance. Le rêve pouvait commencer pour un Old Trafford en délire et soulagé.

Barcelone réagit immédiatement, évidemment par Messi qui obligea Van der Sar à une jolie parade à une main sur une frappe parfaitement enroulée de l'Argentin.

A la 25ème minute, United fut sur le point de se mettre à l'abri. Park tenta une frappe à l'entrée de la surface, mais au désespoir de tous les supporters, le tir passa à quelques centimètres du poteau opposé.

Ce à quoi Deco répondit par deux frappes dangereuses, une passant pas si loin que ça de la lucarne de VDS, l'autre frôlant son poteau. Mais United était l'équipe la plus incisive avec une flopée de centres que la défense barcelonaise dégageait difficilement au dernier moment alors qu'un Mancunien rôdait toujours dans les parages, comme cette fois où Valdes dévia un centre sur la tête de Ronaldo, trop excentré pour bien reprendre l'offrande.

Pour finir cette belle première période des deux équipes, intense et animée, Nani gâcha une magnifique chance de doubler le score. Park lui envoya un centre millimétré, Nani sauta dans le bon timing et était parfaitement placé, mais n'appuya pas sa tête qui passa tranquillement à côté.

Cette occasion ratée rappela à tout le monde pendant la mi-temps qu'un seul but d'avance ce n'est pas beaucoup après un 0-0 à l'aller et qu'on n'est pas à l'abri d'une égalisation meurtrière. C'est avec cette épée de Damoclès sur la tête que les joueurs de United revinrent sur la pelouse.

Il en résulta donc une autre grosse occasion manquée par Tevez cette fois-ci. A la 55ème minute, l'Argentin s'infiltra dans la surface grâce à un une-deux avec Ronaldo mais son tir fut sauvé par Valdes.

Et ce fut la dernière occasion du match pour United qui choisit alors de reculer. La dernière demie heure fut donc de l'attaque-défense à s'arracher les cheveux si on est supporter Red Devil tellement la tension montait à chaque minute.

Dans une fin de match à sens unique, Barcelone pressa et fut dangereux, mais la défense fut héroïque et tint stoïquement bon, bien aidée par l'abattage défensif monstrueux et la générosité de Carlos Tevez et Park Ji-Sung.

Les six minutes de temps additionnel furent un véritable martyre, mais c'était fait, United avait sa finale, 50 ans après le drame de Munich, 40 ans après le premier sacre européen du club.

Follow, follow, follow, United are going to Moscow.


Compositions :

Manchester United : Van der Sar; Hargreaves, Ferdinand, Brown, Evra (Silvestre 90); Nani (Giggs 76), Carrick, Scholes (Fletcher 76), Park; Ronaldo, Tevez.
Sur le banc : Kuszczak, Anderson, O'Shea, Welbeck.

FC Barcelona : Valdes; Zambrotta, Puyol, Milito, Abidal; Messi, Xavi, Toure (Gudjohnsen), Deco, Iniesta (Henry 60); Eto'o (Bojan 71).
Sur le banc : Pinto, Edmilson, Silvinho, Thuram.

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