La route vers les étoiles [1]

Remporter le titre de champion d'Angleterre, c'est énorme. Remporter la Ligue des Champions, c'est fantastique. Remporter les deux à la fois, il n'y a pas de mots pour le décrire. La joie et la fierté immenses qu'ont ressenti tous les supporters mancuniens à travers le monde n'a pas de prix et peu d'équivalent. 50 ans après Munich, 40 ans après la première victoire européenne, le monde est de nouveau rouge.

Après une saison 2006-2007 qui nous avais vus sortir vainqueurs de notre lutte avec Chelsea en championnat, mais logiquement écrasés à San Siro par une formation milanaise largement au-dessus, le bonheur était grand, mais la frustration l'était tout autant. Cette année, la seule ombre au tableau reste l'élimination dans une FA Cup qui nous était très largement accessible. Mais qu'importe. Après ce fantastique triomphe, peu importe cette défaite à Old Trafford même si elle nous empêche malheureusement de réaliser le triplé, le fameux Treble, 9 ans après celui de 1999. Si on nous avait dit en début de saison que nous réaliserions un doublé, 99% d'entre nous auraient signé!

Plus dur que prévu...

Surtout que les choses n'ont pas toujours été faciles, et ce dès le départ. Après la victoire face à Chelsea aux tirs aux buts dans le Community Shield, première journée de championnat, et première tuile. Incapable de s'imposer face à Reading à Old Trafford, United perd en plus Wayne Rooney qui se fracture le pied au cours de cette rencontre. Un accident, se dit-on alors. Mais trois jours plus tard, les Red Devils sont à nouveau incapables de gagner, cette fois à Portsmouth. La troisième journée ne sera pas la bonne, le rival honni City nous bat 1-0. A l'aube de la 4e journée, Manchester United est 19e.

Mais Fergie a tout prévu, et surtout, il a prévu des renforts de poids. Owen Hargreaves, désiré depuis plusieurs saisons, est enfin revêtu d'un maillot rouge. Carlos Tevez, après avoir sauvé West Ham du maintien, est des nôtres. Et l'Ecossais a également fait signer deux perles venues du Portugal, la première du Sporting et la deuxième du FC Porto : il s'agit de Nani et du Brésilien Anderson. Deux inconnus qui vont rapidement devenir des bêtes de scène.

Pour cette rencontre comptant pour la 4e journée de la Premier League donc, United compte sept unités de retard sur le leader mancunien (ceux qui jouent en bleu clair), et cinq sur Arsenal et Chelsea, ceux-ci étant unanimement reconnus comme les dangers à annihiler à l'inverse de Citeh dont on sait que ce ne sera qu'un feu de paille... Et alors qu'on se dirige vers un autre match sans victoire, Nani délivre tout un peuple d'une maître frappe de 25 mètres. Cette fois, c'est parti!

La machine est en marche

Les Mancuniens (cette fois oui c'est nous) vont alors aligner les succès pendant deux mois. On pense notamment à la victoire face à un Chelsea tout juste orphelin de l'Elu, the Only One, José Mourinho qui n'a pas supporté l'ingérence récurrente de Roman Abrahamovitch dans les affaires sportives. Le Russe ne pouvait-il pas faire comme les autres, à savoir aligner la monnaie et repartir six mois en vacances? Apparemment, non. Ca aura au moins profité aux Reds qui l'emportent 2-0 et emportent un premier ascendant psychologique sur leurs adversaires du jour. United revient alors à la 3e place.

Mais il manque quelque chose : des buts. United gagne, certes. Et c'est bien là le plus important. Mais entre début août et début octobre, le plus grand nombre de buts que nous ayons marqué en une rencontre (mis à part à Dunfermline ou Glentoran) est de... 2. Wow. On est peut-être difficiles, mais quand on a des joueurs tels que Rooney, Ronaldo, Tevez, Scholes, Giggs, ça fait un peu tâche. Ole vient juste de prendre sa retraite, mais quand même... Heureusement, les Mancuniens vont arranger ça en remportant les 4 matchs suivants avec 4 buts inscrits à chaque fois! Dont une superbe démonstration à Aston Villa qui, s'il faut le rappeler, joue pour l'Europe...

L'heure vint alors de rencontrer un autre prétendant au titre, les Gunners d'Arsenal, une équipe française qui, comme les Dragons Catalans en rugby à XIII, a gagné le droit de jouer en Angleterre parce que le championnat est un peu plus à son niveau. Etant leaders à ce moment-là, on peut même dire qu'ils étaient au-dessus du niveau! Le parcours était sans faute jusque là, le jeu excellent, et forcément, les Londoniens rêvaient légitimement du titre. Dans leur fief de l'Emirates Stadium, on a failli frapper un grand coup. Menant 2-1 à quelques secondes du coup de sifflet final, nous avons finalement été rattrapés par un but de raccroc du capitaine William Gallas... Rageant. Mais la vengeance est un plat qui se mange froid.

Ce fut ensuite au tour de Liverpool de la ramener. Ou plutôt à nous de nous ramener à Anfield. Bref, les Scousers n'avaient probablement pas envie de revivre le cauchemar de l'année précédente, quand notre bien aimé Maradona irlandais John O'Shea, l'homme qui peut jouer partout sur un terrain, leur avait brisé le coeur à l'utime seconde en reprenant un coup franc de Ronaldo repoussé par Reina... A nous de ne pas leur laisser le choix! Carlos Tevez le fit à la perfection, 1-0, on rentre à la maison. Battre Liverpool, c'est toujours une belle source de jouissance.

Papa Noël passa certainement le jour du Boxing Day avec Sir Alex Ferguson puisque le 26 décembre, nous revoilà sur la marche la plus haute. Une victoire à Sunderland 4-0 nous ramena tout en haut de l'échelle, et bien déterminés à y rester. Ce jour-là, United est en tête, Arsenal deuxième, Liverpool troisième, Chelsea quatrième. Comme d'habitude. Ca devient répétitif. On ne pourrait pas avoir United premier, Bolton deuxième, Portsmouth troisième et Boro quatrième la saison prochaine pour changer?

L'Europe attend

Voilà pour ce qui est du championnat. Mais entre temps, la Coupe d'Europe a également repris ses droits, et Manchester United, qui se coltine un des meilleurs groupes des qualifications avec la Roma, le Sporting et le Dynamo Kiev, aura la tâche difficile. Nous le pensions.

La vérité, c'est que Man Utd a survolé son groupe avec une aisance presque déconcertante. Premier match, première victoire, et à Lisbonne s'il vous plait, 1-0. La Roma viendra à Old Trafford avec des idées de vengeance, probablement liées à la déculottée reçue quelques mois plus tôt, mais le Théâtre des Rêves n'est pas n'importe quel stade... Victoire 1-0 là encore. Le supposé Petit Poucet du groupe, les Ukrainiens du Dynamo n'opposeront pas une énorme résistance même si en un match ils marqueront autant de buts que la Roma et le Sporting en 4 rencontres contre nous! Après deux belles prestations conclues sur le score de 4-2 en Europe de l'Est et 4-0 chez nous, dans lesquelles Ronaldo, particulièrement, a brillé, 12 points pris sur 12 possibles, et United est la première équipe qualifiée pour les huitièmes de finale!

Il est donc temps de finir le travail. Avant d'aller au Stadio Olimpico, nous recevons le Sporting à Old Trafford. La cinquième victoire en autant de matchs mettra plus de temps à se dessiner, puisque Cristiano Ronaldo inscrira le coup franc de la victoire (2-1) à la 90e minute! Un but très important, puisqu'il nous offre la première place avant même d'aller à Rome et décide donc de notre parcours jusqu'à Moscou, si finale il y a... Pour le déplacement en Italie, Fergie décide de donner leur chance à une équipe réserve que tout bon Romanista rêve alors d'exploser, histoire de laver l'affront. Que nenni! Les jeunes Piqué, Simpson, Evans, Eagles, Dong ne tremblèrent pas et menèrent même au score pendant 40 minutes avant d'être rejoints, mais point battus.

Les Red Devils sortent premiers de leur groupe, et ce sera l'Olympique Lyonnais qui devra être sorti au prochain tour si nous voulons continuer le combat. United vient d'hériter de l'adversaire le plus difficile possible à ce niveau : les autres adversaires possibles étaient en effet le Celtic, Schalke, l'Olympiakos ou Fenerbahce...

Retrouvez la suite du résumé de la saison 2007-2008 dès demain!