Fletcher, plus motivé que jamais

C'est donc une véritable ovation qui a accompagné l'entrée en jeu de Fletcher à Old Trafford, en lieu et place de Paul Scholes face au Galatasaray.

"La maladie ne disparaîtra jamais et je dois apprendre à vivre avec", explique Fletcher. "Chaque jour est un combat. Je dois faire attention à ce que je mange et prendre des médicaments pour éviter de retomber gravement malade."

"Mais j'ai fait mon retour plus vite que ce à quoi je m'attendais. Ça a été beaucoup plus rapide que prévu, mais c'est peut-être dû à l'expérience. Vous n'avez peut-être plus la même énergie dans les jambes, mais tout se passe dans la tête : vous pouvez réagir plus vite car vous avez déjà été confronté à ces situations."

"Je pense que je retrouve mes jambes. En juin ou juillet, si on m'avait dit que j'en serai là, je ne l'aurais pas cru. Mais c'est pourtant bien le cas, et je trouve que tout va bien."

Le retour de Fletcher est une bénédiction pour United, qui compte de nombreux joueurs créatifs, comme Shinji Kagawa, Tom Cleverley ou encore Ryan Giggs, mais manque cruellement d'un organisateur au profil de Roy Keane. Un Fletcher en forme pourrait parfaitement remplir ce rôle.

L'international écossais est arrivé au club à l'âge de 11 ans. Très grand professionnel, il a la confiance absolue de Sir Alex Ferguson. Aujourd'hui âgé de 28 ans, Fletcher a fait ses débuts professionnels en 2003 mais ne s'est définitivement imposé qu'en 2008/09, saison à 42 titularisations pour lui. Depuis, il n'a cessé de prendre des responsabilités.

"Je devais plus toucher le ballon et marquer davantage", convient-il. "Je savais que j'étais un bon coéquipier, mais je devais aider mes attaquants, offrir des passes décisives et marquer des buts. Il fallait que je sois plus décisif."

L'idole de Fletcher avait pour nom Fernando Redondo, qui tenait la baraque dans l'équipe d'Argentine à la Coupe du Monde de la FIFA 1994. Redondo, milieu défensif dont l'élégance n'avait d'égal que son aptitude à se porter aux avant-postes, est devenu un modèle pour Fletcher.

L'autre trait de caractère de l'Écossais est son aptitude à répondre présent lors des grands matches. Lui qui avoue ressentir de l'excitation mais jamais de trac avant les rencontres importantes est fier de cet état de fait, même si le sort l'a privé de certains rendez-vous prestigieux.

Il était ainsi suspendu pour la finale de la Champions League 2009 perdue face au FC Barcelone, puis malade deux ans plus tard pour affronter le même adversaire, toujours en finale. Fletcher était-il le chaînon manquant de United pour ces deux rendez-vous ? Espérons pour lui que l'avenir nous le dira.