L'excellent site "Republik of Mancunia" a publié récemment une mise en pièces remarquable du rapport de la FA sur l'affaire Evra - Bethell. Difficile de passer à côté.


Les supporters des équipes adverses disent que nous sommes idiots de suivre l'avis de Ferguson qui pense que la FA a toujours quelque chose à redire à notre encontre. Le plus souvent, ils citent des penaltys injustement accordés, nos joueurs qui échappent à des cartons rouges, des temps d'arrêts de jeu plus conséquents, entre autres preuves que nous sommes chouchoutés par la Fédération. Nous n'irons pas ici dans les détails des décisions qui sont nous parfois accordées par erreur, mais de celles qui sont accordées contre nous. Je veux bien concéder toutefois que, comme la plupart des équipes bien classées, nous obtenons plus de décisions favorables que les équipes classées en deuxième moitié de tableau.

Un arbitre peut entendre le Stretford End gronder et voir Ronaldo le cul dans le gazon au milieu de la surface de réparation, et utiliser son sifflet. C'est une décision qui se fait en une fraction de seconde, et peut être influencée par de nombreux facteurs. Un autre arbitre peut voir Rooney tacler virilement et gagner la possession du ballon, mais voir aussi son adversaire feindre une blessure et sortir immédiatement un rouge. C'est une autre décision qui se fait en une fraction de seconde, et peut être influencée par de nombreux facteurs. Nos problèmes avec la FA ne résident néanmoins pas au niveau de l'arbitrage, mais plutôt au niveau des décisions que l'instance dirigeante prend contre nous quand ses membres ont le temps de poser les choses calmement et de délibérer.

Rio Ferdinand a raté un test anti-dopage. Il a été exclu pour huit mois et a dû payer une amende de 50.000 livres. Cette même année, le joueur de Manchester City Christian Negouai a manqué un test anti-dopage. Il n'a pas été exclu et a dû payer 2.000 livres d'amende. Adrian Mutu a été contrôlé positif à la concaïne l'année suivante. Il a été banni sept mois et a payé 20.000 livres.

Alors, ne nous dites pas que la FA traite les joueurs de United comme les autres.

Gary Neville a célébré un but de dernière minute contre les rivaux de Liverpool en embrassant le blason sur son maillot devant les fans adverses. Il a dû payer 5.000 livres d'amende. Une semaine après, Robbie Fowler, alors à City, a célébré un but contre nous en allant compter les cinq doigts de sa main, référence aux cinq Coupes d'Europe gagnées par les Scousers, en face de nos supporters. Il n'a reçu aucune punition.

Alors, ne nous dites pas que la FA traite les joueurs de United comme les autres.

Wayne Rooney et Paul Scholes ont reçu des cartons rouges lors du tournoi d'Amsterdam, avant le début de la saison 2006-2007. La FA les a bannis pour trois matchs. Quand Neil Mellor et Steven Gerrard ont été renvoyés aux vestiaires pendant le même tournoi trois ans plus tôt, ils n'ont du faire face à aucune punition.

Alors, ne nous dites pas que la FA traite les joueurs de United comme les autres.

Après leur décision plus que douteuse de suspendre Evra pour quatre matchs, ils ont décidé de publier le rapport de la commission sur leur site Internet, quelque chose qu'ils n'avaient encore jamais fait, juste pour salir les réputations de nos joueurs et de notre staff.

Alors, ne nous dites pas que la FA traite les joueurs de United comme les autres.

Si vous n'avez pas lu ce rapport, il pourrait vous intéresser. Alors que les principaux journaux outre-Manche, friands de gros titres, n'ont pas hésité à traiter Mike Phelan de menteur et à déclarer non fiables les témoignages des gens qui ont plaidé en notre faveur, ils auraient du d'abord jeter un oeil aux conclusions de la FA sur cette affaire. Cela ne vous surprendra pas si je vous dis qu'ils ont été incohérents du début à la fin.

Pour rendre les choses plus simples, commençons par vous familiariser avec quelques noms inclus dans le rapport.

Tony Strudwick : préparateur physique de l'équipe première de United
Mike Phelan : adjoint de Sir Alex, qui était alors un des coachs de l'équipe première
Richard Hartis : entraîneur des gardiens de United

Jason Griffin : jardinier en chef de Chelsea
Sam Bethell : jardinier de Chelsea
Craig Martin : jardinier de Chelsea

Patrice Evra aurait :
a) poussé Jason Griffin avec sa poitrine;
b) frappé Sam Bethell sur le côté du crâne;
c) couru vers Sam Bethell dans l'espoir (ô poésie) de se confronter à lui;
d) tenté d'avoir un autre face à face avec Sam Bethell pour se mesurer à lui.

Il faut savoir que Patrice Evra a admis les points a) et c), mais renié avec force les points b) et d). Suivra en italique le rapport de la FA, orné de nos commentaires perso.

Le rapport de la FA

"Tony Strudwick a souhaité diriger une séance de décrassage après le match avec sept joueurs. C'était la procédure standard pour les joueurs ayant fait le déplacement, mais qui n'avaient pas joué ou joué seulement une partie du match. La sécurité de Chelsea lui a demandé d'attendre jusqu'à ce que le stade soit vide. Strudwick a accepté et lui et son groupe sont allés sur la pelouse quand le staff de la sécurité le leur a permis. Cela aurait été peu après 15 heures."

L'introduction des événements montre United satisfaisant aux désirs de ses hôtes, en commençant l'échauffement seulement après que la sécurité de Chelsea ait donné son feu vert.



"Evra a décrit comment il avait du sauter au dessus d'une tondeuse à gazon afin d'éviter de rentrer en collision avec celle-ci, et dit s'être arrêté et avoir demandé au jardinier l'utilisant pourquoi il avait essayé de lui couper les jambes. M. Evra déclare avoir été choqué et en colère parce qu'il aurait pu être blessé. Il déclare que certains des jardiniers semblaient essayer de se mettre délibérément en travers du passage des joueurs de Manchester United et que ce jardinier en particulier avait soudainement accéléré vers M. Evra, avec sa tondeuse à gazon."

La première mention de conflit dans cette situation est celle venant des jardiniers de Chelsea. C'est important de noter qu'à CE moment précis, le décrassage n'avait PAS lieu dans la surface de réparation.



"Nous avons trouvé la description de M. Evra exagérée."

Il n'y a pas d'autre phrase qui explique pourquoi la version des faits d'Evra est exagérée. C'est une des nombreuses occasions où nous sommes "supposés" être en faute, alors qu'il faudrait en fait PROUVER que nous le sommes.



"Le décrassage commença, avec le groupe qui faisait des tours du périmètre du terrain. Aucune instruction n'avait été donnée par les jardiniers sur l'emplacement où les joueurs de Manchester United devraient faire leur décrassage, et bien que Strudwick ait déclaré qu'il n'y avait pas beaucoup de place et qu'il était difficile de savoir où le diriger, il n'a pas demandé non plus. La description détaillée de ce décrassage n'a pas d'importance, jusqu'à ce que l'on arrive à sa décision d'utiliser une partie de la surface de réparation pour cette session. Il savait que c'était à l'encontre des règles de la Premier League mais il a décidé qu'il n'y avait simplement pas d'autre endroit où courir."

Chaque équipe fait un décrassage après son match, comme nous le savons. Néanmoins, cela a été rendu de plus en plus difficile pour notre équipe, du fait de la présence des jardiniers.

Au début du rapport, les règles du décrassage sont rendues explicites. Paragraphe 26.9 de la Règle I.26 de la Premier League : tout décrassage au terme d'une rencontre de Premier League ne devra pas durer plus de 15 minutes et aucune surface de réparation ne devra être utilisée.

Si un décrassage prend à peine 15 minutes, est-ce que cela n'aurait pas été intelligent de la part des jardiniers d'attendre un quart d'heure avant de commencer à travailler? La FA ne pointe à aucun moment du doigt la décision du staff de terrain de Chelsea de travailler sur la pelouse alors que les joueurs de United prenaient part au décrassage, même si un brin d'intelligence aurait dicté à quiconque d'attendre 15 petites minutes.



"M. Strudwick n'a pas fait preuve d'un bon jugement."

Le rapport nous informe qu'il y avait 17 jardiniers qui travaillaient ce jour-là, avec un match de Champions League à venir la semaine suivante. Après un résultat décevant, d'aucuns pourraient imaginer que les joueurs de United auraient eu à coeur de boucler le décrassage le plus vite possible et de rentrer à la maison. Avec 17 hommes de plus pour occuper l'espace, le mauvais jugement est plutôt à mettre au crédit de Chelsea ou de M. Griffin, pour avoir commencé à travailler alors que le décrassage était en train d'avoir lieu, et non de Tony Strudwick, qui cherchait désespérément un carré d'herbe où bosser.

La FA a été rapide à donner son avis sur les déclarations d'Evra, mais ils ne prennent pas une ligne pour parler de la décision de Chelsea de permettre à leurs hommes de venir travailler sur la pelouse. Après tout, ces derniers n'avaient certainement aucune envie de chambrer les joueurs de United qui venaient de perdre la rencontre...? N'est-ce pas la raison pour laquelle ils étaient si empressés de se mettre à la tâche? Mais apparemment, cela n'intéresse pas la FA, tant que cela nous concerne.



"Selon Strudwick, Griffin portait une fourche et le langage de son corps indiquait un comportement hostile. Il fut tout de suite agressif et le ton de sa voix indiquait qu'il cherchait la confrontation. Strudwick a déclaré avoir été surpris en voyant à quel point M. Griffin était agressif, cherchant plus la confrontation qu'un compromis. Une dispute éclata, durant laquelle M. Griffin proféra des insultes.

Au même moment, un autre jardinier de Chelsea continuait de diriger sa machine au milieu des joueurs, ce que Strudwick considérait comme pouvant être extrêmement dangereux. Evra courut alors et poussa Griffin de la poitrine afin de séparer Griffin et Strudwick. Evra demanda à M. Griffin de poser sa fourche, et M. Griffin répondit : je vais te planter cette p****n de fourche dans le cul.

La version des faits d'Evra sur ces derniers points est très similaire. Il était à une dizaine de mètres de Strudwick et Griffin. Il les a vu se disputer. Il a vu Griffin agripper le maillot de Strudwick et se comporter aggressivement envers lui. Il s'est inquiété de la sécurité de Strudwick et a donc couru vers eux et a repoussé Griffin de la poitrine pour les séparer. Il a demandé à Griffin de poser sa fourche au sol, et Griffin a donné les termes cités par Strudwick."


La FA a choisi de ne pas utiliser ces deux témoignages au sujet du comportement de Griffin, au vu de la façon dont il s'est comporté lors de l'audience. Ils ont reconnu que le comportement d'une personne lors d'une audience de la FA pouvait être tout à fait différent du comportement de cette même personne dans la vie réelle, mais ont choisi de ne pas en tenir compte non plus.



"Bien que nous reconnaissions que le comportement lors de l'audience peut ne pas refléter le comportement dans d'autres occasions, Strudwick nous a paru être plus à même de s'énerver et de devenir aggressif dans cet incident que Griffin."

La FA cite donc le comportement de lèche-bottes dont a certainement fait preuve Griffin à l'audience comme raison de préférer son témoignage à ceux d'Evra et Strudwick. Logique? Pas tout à fait!



"La justification donnée par Evra, comme quoi la fourche de Griffin lui a donné des raisons de s'inquiéter pour la sécurité de Strudwick, est ridicule."

Evra et Strudwick ont tous deux déclaré que Griffin a menacé d'enfoncer sa fourche à un certain endroit où le soleil ne brille jamais. Pourquoi serait-il donc ridicule de penser que le jardinier de Chelsea aurait pu se servir de sa fourche comme d'une arme? Les deux hommes étaient en train de se disputer, presque de se battre. Je ne trouve pas ridicule de penser que la sécurité de quelqu'un est en danger si le type en face a une fourche à la main! Mais comme ils l'ont fait tout à l'heure en jugeant les propos d'Evra "exagérés", les hommes de la FA ont remis en cause ses nouveaux propos, en les qualifiant de "ridicules".



"La pièce à conviction que représente le DVD [enregistrement de la scène] ne montre pas si Evra a frappé ou non Bethell. Ce n'est pas clair. Evra nie, mais nous acceptons le témoignage de Bethell qui déclare avoir été frappé sur ou près de son oreille droite, et c'est clairement Evra qui l'a frappé. Nous notons qu'Evra est droitier, mais nous ne voyons pas en quoi cela est une raison de rejeter cette conclusion."

Le DVD ne montre pas Evra frappant Bethell, Evra dit ne pas l'avoir frappé, Evra aurait frappé Bethell avec sa main gauche pour le toucher à l'oreille droite, bien qu'il soit droitier... Mais la FA se range du côté de Bethell. Logique? Ne demandez pas. Peut-être est-ce parce que la FA croit que Bethell est une personne exemplaire en société que sa parole devrait être crue plutôt que celle d'Evra.



"P****n d'idiot, est une phrase que Bethell pense avoir employé, mais ne serait pas la plus violente - bien que Bethell a nié avoir employé des insultes racistes de quelque sorte. Evra a répondu, bien qu'il n'ait probablement pas été aussi violent dans ses propos que Bethell. Bethell déclare, et nous l'admettons, qu'alors qu'Evra s'en allait il s'est retourné et a gesticulé vers Bethell d'une façon qui signifiait : je t'attends à la sortie. Nous n'avons absolument aucun doute quant au fait qu'à ce point, Bethell était engagé dans une très longue et violente série d'insultes envers Evra. Cela aurait provoqué Evra, qui ne s'était pas calmé depuis l'altercation physique avec Bethell."

Ok, c'est un pan de la théorie "membre exemplaire de la société" qui fout le camp. Quelqu'un a une idée sur la raison pour laquelle quelqu'un qui pense avoir traité Evra de "putain d'idiot" et qui a utilisé un langage autrement plus ordurier qu'Evra pendant une période de temps assez prolongée est une personne dont le témoignage devrait être plus noble que celui de notre joueur?



"Quand M. Evra fut à environ 15 mètres de M. Bethell, il se libéra des personnes qui le retenaient et, ainsi qu'il l'admit lui-même, courut se confronter à M. Bethell. Lorsque M. Evra fut assez près de M. Bethell, ce dernier se mit en position, la main gauche en protection en face de lui et sa main droite en arrière, prête à frapper. M. Bethell dit que c'est sa position défensive : si M. Evra avait touché ou dépassé la main gauche de Bethell, il l'aurait frappé avec sa main droite."

Nous avons tous vu les photos montrant Evra toute langue dehors et Bethell prêt à lui balancer son poing dans la face. Je ne suis pas totalement sûr que la FA peut se ranger du côté de Bethell quand il appelle cette position sa "défense". Protéger votre visage est une position défensive, comme se recroqueviller... serrer le poing et être prêt à frapper est plus offensif que défensif! Mais la FA a choisi de prendre Bethell au mot.



"Evra déclare que lorsqu'il a couru vers Bethell, ce n'était pas dans ses intentions de se confronter physiquement à lui. Il voulait le confronter verbalement et lui demander pourquoi il le menaçait et l'insultait. Bethell déclare qu'Evra était prêt à l'attaquer. Ce qui s'est ensuite passé est que Bethell a essayé de frapper Evra avec sa main droite, mais l'a raté."

Il n'est plus très défensif, pas vrai? A moins que la FA classe un coup de poing vers quelqu'un comme étant défensif bien entendu...



"C'est après cette première altercation entre M. Bethell et M. Evra que M. Bethell aurait hurlé : p****n je t'aurai, espèce d'enc*** d'immigré! C'est une allégation que M. Bethell a nié avec consistance et véhémence.

Les deux témoins qui disent avoir entendu ces propos sont Mike Phelan et Richard Hartis. Il y a quelques confusions et inconsistances dans leurs propos sur les insultes racistes. Nous n'aurions pas dû nous attendre à une grande précision de détails et à de la consistance dans les témoignages des témoins, au cours de cette série d'événements très rapide.

Les secondes déclarations de Phelan sont datées du 3 octobre 2008, soit près de cinq mois après les incidents."


Le premier témoignage de Phelan est daté du 17 mai 2008, trois semaines après l'incident. LA FA a admis qu'il serait difficile pour une déclaration d'être très précise étant donné la nature de la situation, avec des coups de poing qui volaient et des gens qui s'insultaient. Mais demander qu'un second témoignage datant de cinq mois plus tard corresponde exactement, après des articles de presse, des discussions dans le staff et des déclarations de toute sorte de Chelsea, c'est encore plus demander.

Le problème trouvé par la FA avec les supposées déclarations racistes de M. Bethell est le moment auquel elles sont intervenues. Dans sa première déclaration, Phelan dit que Bethell a insulté Evra lors de leur première confrontation (avant qu'Evra ne parte, ne revienne et n'évite le coup de poing de Bethell), tandis que sa seconde déclaration, il pense que cela s'est passé lors de la deuxième confrontation. C'est ce qui a fait pencher la balance selon la FA, sans tenir compte des cinq mois d'écart entre les deux rapports, et c'est ce qui les a poussés à essayer de salir la réputation de Phelan et à infliger une si sévère suspension à Evra.

"Supposer" que United a délibérément menti, accusant quelqu'un d'innocent de racisme, c'est exactement ce que la FA a fait. Pourquoi? Simplement parce qu'en cinq mois, chacun des faits n'était pas exactement le même dans l'esprit de Mike Phelan.

Le point important, ce sont les mots "enc*** d'immigré". Il y a eu beaucoup d'insultes et de confrontations, et cinq mois après, Phelan n'a pas pu se souvenir exactement à quel moment les mots ont été prononcés. C'est essentiellement ce sur quoi repose la dureté de la peine infligée à Patrice Evra. Le moment de l'insulte est facilement oublié, au contraire de sa nature et des termes employés.



"Bien sûr, l'anglais n'est pas la langue maternelle d'Evra, et lors de l'audience devant la Commission c'était apparent que son anglais était loin d'être excellent."

Il est important de noter que le comportement d'Evra ne peut être imputé aux insultes racistes. Il n'a pas entendu le terme "immigré" lui-même, donc ce qui le mettait en rogne n'était autre que les insultes précédemment proférées par Bethell.

Certains ont pensé que si Evra n'avait pas entendu l'insulte, comment les deux autres personnes que sont Phelan et Hartis, qui étaient plus loin qu'Evra, l'aient entendue? La FA n'a pas répondu à cette question dans son rapport. Evra ne saisit peut-être pas parfaitement l'anglais. Il n'a pas entendu ou compris le terme "immigré" ("immigrant" en VO), mais deux membres du staff l'ont clairement compris! Sans compter qu'Evra aurait facilement pu mentir et admettre l'avoir entendue également, mais est resté honnête sur ce point...



"Même si nous passons au-dessus du fait qu'Evra n'a jamais déclaré avoir entendu de telles remarques ce jour-là, il est bon de noter que plusieurs autres personnes plus proches de Bethell que Phelan ou Hartis à ce moment critique n'ont rien entendu. Personne d'autre n'a avancé de telles allégations.

Bien qu'il soit possible que les membres du staff de Chelsea se soient mises d'accord pour étouffer ce point, nous ne considérons pas cela comme étant plausible. Si un d'eux avait entendu cette remarque, il ne l'aurait pas gardée pour lui et l'aurait exprimée à cette Commission."


Si Bethell était celui qui allait être puni pour avoir appelé Evra "enc*** d'immigré", alors ce passage serait tout à fait sensé... Il y avait deux personnes noires parmi les jardiniers de Chelsea, et on peut supposer qu'ils n'auraient pas laisser couler s'ils avaient entendu de telles horreurs. Or, ce n'était pas Bethell qui était mis sur le grill, mais Chelsea. Chelsea étaient ceux qui devaient répondre des accusations, pas seulement Bethell. Les jardiniers noirs de Chelsea auraient-ils pris position contre Bethell, sachant que ce serait le club qui devrait payer, financièrement et au point de vue de l'image?



"Quand M. Bethell a parlé devant cette Commission, nous avons trouvé ses arguments prouvant qu'il n'avait pas proféré ces insultes racistes convaincants. Nous n'acceptons pas son propre jugement comme quoi son comportement ce jour-là n'était pas hors de contrôle. Quelque soit son point de vue, nous pouvons dire qu'il était de loin hors de contrôle."

Alors, Bethell dit qu'il n'était pas hors de contrôle, mais la FA ne le croit pas. Bethell dit qu'il n'a rien dit de raciste, la FA le croit. Sans plus de justification. Logique?



"Les déclarations de Bethell et de Craig Martin quant au fait de savoir si Bethell savait qui Evra était ne collent pas, mais cela ne nous pousse pas à douter du fait que Bethell dit la vérité quand il dit qu'il n'a pas proféré d'insultes racistes."

Quand les représentants de United se sont emmêlés dans leurs déclarations, ils ont été qualifiés de "non fiables". Quand ce sont ceux de Chelsea qui se prennent les pieds dans le tapis, suggérant que Bethell a menti dans ses déclarations, la FA décide de leur faire confiance tout de même. Logique?



Il est aussi intéressant de noter que si Evra avait commis je ne sais quelle faute passible d'un rouge devant les caméras de télévision du monde entier, il aurait pris au maximum trois matchs de suspension. Pour quelque raison, la FA trouve cela encore pire quand ça arrive loin des caméras et lui donne quatre matchs de vacances forcées. Ensuite, ils postent le rapport complet sur leur site, de manière à faire passer le club pour de fieffés menteurs. Pour finir, à chaque fois, ils ont supposé que les représentants mancuniens exagéraient ou racontaient des bobards, tandis que ceux de Chelsea étaient de petits anges blonds malgré des déclarations qui ne collaient pas tout le temps.

"Parler de ça prendrait trop de temps, mais on est déçu par ce qu'ils ont fait et je ne pense pas que c'est très malin", a juste conclu Fergie. Fin de l'histoire donc... pour cette fois. A vous de juger. Et merci à TheRepublikOfMancunia.com pour cet excellent article.

Sur le forum