18 raisons d'être champion

1. Un Giggs réinventé
Quand il raccrochera les crampons, on se souviendra de Ryan Giggs comme d'un des plus grands ailiers gauches de l'histoire du foot. Mais cette saison il s'est mué en milieu relayeur inspiré et décisif où son sang froid et sa qualité de passe ont fait des dégats importants dans les défenses adverses. Il a montré aussi un intéressant sens du placement et de l'interception, répondant présent lors de grands matchs. Ce n'est pas pour rien que ses collègues footballeurs anglais l'ont nommé Joueur de l'Année.

2. Ma, ché, Macheda !
Quel joueur de 17 ans ne rêverait pas d'entrer en jeu et de marquer un splendide but à la 93ème minute de son premier match avec les pros à Old Trafford ? Eh bien Federico Macheda, lui il l'a fait. Alors que l'horloge n'en finissait plus de tourner et que Villa était en train d'accrocher United à domicile, le jeune italien réussit un joli contrôle enchainé d'une superbe frappe enroulée hors de portée de Brad Friedel pour donner trois points importants dans la course au titre. Le gamin devenait ainsi le héros de tout un peuple et le sujet d'une Machedamania pendant toute la semaine qui suivit. Mais comme ce n'était pas assez, il marqua encore le but de la victoire à Sunderland six jours plus tard en déviant une frappe de Carrick alors que United était encore accroché. Six points en deux matchs à lui tout seul, magnifico il Federico !

3. Il vient de Serbie...
Nemanja Vidic a été impérial cette saison et mérite bien le titre de meilleur joueur de l'année décerné par les fans de United et par ses coéquipiers. Il a été le joueur le plus constant et le plus présent derrière lors de la série de clean sheets et a été l'auteur d'un but important contre Sunderland à Old Trafford à la dernière minute. Heureusement pour les Red Devils que le Serbe n'a pas été blessé cette saison et qu'il a pu produire sa saison la plus aboutie. C'est évidemment mieux quand Ferdinand est là, le duo étant la meilleure paire de défenseurs centraux du monde, mais même quand c'est le jeune Jonny Evans, Vida est le taulier et ne laisse rien passer, sacrifiant même son corps s'il le faut. Et ses erreurs contre Liverpool à Old Trafford ou à Wigan ne font que montrer qu'il est humain, après tout. Cela ne le rend que meilleur. C'est simple : pouvez-vous citer un meilleur défenseur que lui en Europe cette saison ?

4. Il faut savoir rester propre
Vous ne pouvez pas gagner un match de football si l'adversaire marque plus de buts que vous. Eh oui, c'est comme ça. Donc la meilleure façon de se mettre en position de gagner un match, c'est tout simplement de ne pas encaisser de but et ça Manchester United l'a superbement réalisé cette saison, notamment avec une série de 14 matchs consécutifs sans but encaissé entre le 8 novembre et le 18 février, établissant ainsi un nouveau record anglais. En fait, au moment où Roque Santa Cruz a marqué un but à Tomasz Kuszczak à Old Trafford, cela faisait 1334 minutes que United n'avait pas laissé ses filets trembler.

5. On fait la loi chez soi
Quand Liverpool regardera en arrière pour décortiquer ce qui n'est pas allé, il y aura certainement le nombre de points laissés filer à domicile (12 points avant la dernière journée). Alors que les Reds de Benitez enchainaient les matchs nuls à Anfield contre des équipes comme Stoke, Hull et Fulham, United n'a perdu des points à Old Trafford que contre Newcastle (1-1), Liverpool (1-4) et Arsenal (0-0).

6. Un jour à oublier
La plupart des supporters de United voudront effacer ce match de leur mémoire mais on ne peut nier le rôle qu'a joué l'humiliation infligée 4-1 par Liverpool à Old Trafford. Se prendre une telle fessée à domicile contre le plus grand rival n'est pas appréciable, mais au moins il a ramené tout le monde les pieds sur terre à une époque où certaines personnes commençaient à parler de ce 18ème titre comme d'une formalité. Cette claque a rappelé aux joueurs que rien n'est jamais gagné par avance en football, et après une autre défaite à Fulham, United a remis le bleu de chauffe et a repris sa marche en avant vers le titre.

7. Plus on est de fous, plus on rit
Toutes les équipes à succès ont au moins un grand attaquant qui enfile les buts comme des perles. A United, il n'y en a pas qu'un mais deux, Cristiano Ronaldo et Wayne Rooney ont tous les deux dépassé la barre des vingt buts, mais ils ne sont que deux des quinze joueurs de l'équipe à avoir marqué un but dans ce championnat 2008-2009. C'est une idée terriblement inquiétante si vous êtes un défenseur adverse, et la riposte parfaite aux critiques du début de saison qui clamaient que United était trop dépendant des buts de Cristiano Ronaldo.

8. Lost in translation
On s'attendait à ce qu'elle fatigue les joueurs, au contraire la Coupe du Monde des Clubs jouée en décembre au Japon a galvanisé les joueurs, leur a donné la confiance et la faim pour remporter encore d'autres titres. Après être rentrés en Angleterre, les nouveaux Champions du Monde ont remporté 19 des 20 matchs suivants, à commencer par une victoire 1-0 à l'arrachée à Stoke le jour du Boxing Day.

9. Les quatre fantastiques
Plus d'une fois cette saison, Sir Alex Ferguson a reconnu avoir un problème de sélection au niveau de sa ligne d'attaque. Les entraineurs passent souvent leur vendredi après midi à suer à propos de la forme ou de la blessure de leur attaquant vedette, mais Sir Alex Ferguson avait le luxe de pouvoir choisir entre quatre joueurs. Carlos Tevez offrait son énergie et son acharnement, Dimitar Berbatov sa sublime technique et sa capacité à faire jouer les autres, Wayne Rooney, ben Wayne Rooney quoi, et Cristiano Ronaldo qui a encore montré qu'il était le meilleur joueur du monde, que ce soit sur un côté ou en attaque. Evidemment, il est parfois arrivé que Sir Alex ne puisse se décider et les fasse jouer tous les quatre ensemble, peut-on lui en vouloir ?

10. Les missiles de Ronaldo
Soyons honnêtes, jamais Ronaldo n'allait égaler l'incroyable total de 31 buts en championnat de la saison dernière. Mais 18 c'est pas mal quand même non ? En fait c'est meilleur que n'importe qui d'autre dans la Premier League, à l'exception de Nicolas Anelka, co-meilleur buteur du championnat depuis hier. Et il y en a eu quelques uns sympas. Ses deux coups francs contre Stoke, son coup franc contre Blackburn, sa tête contre Tottenham lors de la formidable remontée de United en avril...

11. La taille, ça compte
A quoi les joueurs de Sunderland doivent avoir pensé en avril quand ils ont vu, entre autres, Ronaldo, Tevez, Evra et Giggs assis sur le banc ? L'étendue de talents dont dispose Sir Alex Ferguson dans son équipe est effrayante, mais néanmoins absolument vitale dans une saison qui a vu United jouer 66 matchs compétitifs. C'est 26 matchs de plus que certains gros clubs et, il faut le relever, c'est 11 matchs de plus que Liverpool. Cela aide à comprendre pouquoi United a utilisé 31 joueurs différents en championnat cette saison.

12. Place aux jeunes !
United a plusieurs fois et depuis longtemps prouvé qu'on pouvait gagner des choses dans le football avec des jeunes. Mais cette saison, la contribution des jeunes pousses au succès de United a été particulièrement déterminante. Avec évidemment Jonny Evans et Rafael Da Silva, titulaires réguliers et pratiquement parfaits tout au long de la saison (et tous les deux nominés dans la liste des meilleurs jeunes votée par les joueurs de la Premier League), mais on n'oubliera pas non plus Federico Macheda bien sûr, mais aussi Danny Welbeck et son fabuleux premier but lors de son premier match de championnat à Old Trafford contre Stoke, ni les prestations de Richard Eckersley, Rodrigo Possebon, Darron Gibson et même Zoran Tosic auteur d'une petite apparition.

13. Le bon timing
United ne serait pas United sans ses victoires dans les dernières minutes non ? Et ça n'aurait pas le même goût non plus. Les Red Devils sont les joueurs qui ont marqué le plus de buts dans le dernier quart d'heure, dont cinq après la 90ème minute, trois d'entre eux (Berbatov à Bolton, Vidic contre Sunderland et Macheda contre Villa) transformant des matchs nuls en victoires.

14. Le 12ème homme
Le soutien de United à l'extérieur est souvent considéré comme le meilleur en Angleterre et même Wayne Rooney a avoué qu'il aimerait pouvoir vivre cette expérience. On pourra facilement expliquer cette ferveur à l'extérieur par le fait qu'il est plus facile et moins cher d'aller voir United en dehors d'Old Trafford, donc que les supporters à l'extérieur viennent des couches les moins aisées de la population, et les plus bruyantes et supportrices. A Old Trafford en effet, c'est plus calme, mais quand même le Théâtre des Rêves a su répondre présent sur certains matchs et se faire entendre pour pousser ses joueurs, comme lors des victoires en avril contre Aston Villa et Tottenham, ou contre Chelsea en janvier. Comme Patrice Evra a dit en avril après le match contre Tottenham "nous sommes sortis à la mi-temps menés 2-0 et déprimés, mais on nous a applaudi sur le chemin des vestiaires. C'est incroyable."

15. Les rois du retournement de situation
Les commentateurs disent souvent que United ne sait jamais quand il va être battu. C'est vrai, principalement parce que quand United est en situation d'être battu, les Red Devils parviennent à sortir une surprise du chapeau et à retourner le score. Cette saison en championnat, United a été mené à six occasions. Trois fois, les Red Devils ont réussi à prendre les trois points. Il n'y a eu qu'à Fulham et à Arsenal que United n'a pu arracher au moins un nul après avoir concédé le premier but.

16. Des héros discrets
Ils ne vont jamais faire la une des médias. Cristiano Ronaldo et Wayne Rooney, eux, s'affichent fréquemment dans la presse, souvent malgré eux, mais ils n'auraient pas pu soulever le titre de champion sans les contributions de John O'Shea, Darren Fletcher ou Ji-Sung Park. O'Shea en particulier, a prouvé sa valeur cette saison avec des performances au top niveau. Qu'on lui ait demandé de jouer à droite de la défense, à gauche ou dans l'axe, l'Irlandais a toujours répondu présent, rendant le plus souvent des copies impeccables. Et que dire de Darren Fletcher qui a pris cette saison une autre dimension, tout comme Michael Carrick ou Park revenu à son meilleur niveau ?

17. Les vieux sages
Quand c'est tendu, il faut avoir des joueurs à côté de soi qui en ont déjà vu et bavé. Avec Ryan Giggs, Paul Scholes et Gary Neville, United a trois joueurs qui cumulent 28 médailles de champion. Et même s'ils ne jouent plus toutes les semaines, Gary (Stoke), Ryan (Chelsea) et Paul (Fulham) sont toujours capables d'être nommés homme du match. N'oublions pas non plus le vétéran néerlandais Edwin Van der Sar, toujours présent et irréprochable dans les cages mancuniennes et lui aussi déterminant dans les bonnes performances défensives de United.

18. Le boss
Pensez-vous que vous vous ennuieriez après 22 ans au même poste ? Pas Sir Alex. A Old Trafford depuis 1986, l'entraineur a toujours la faim pour avancer vers d'autres succès. Sa science tactique n'a toujours pas disparu, ni sa capacité à gérer un groupe aussi imposant et à motiver ses joueurs. En janvier, il avait surpris tout le monde en titularisant Darren Fletcher et Ryan Giggs dans le choc décisif contre Chelsea, cela s'était révélé être une idée de génie tant les deux joueurs avaient écrasé le terrible milieu blue. Encore une fois, Sir Alex n'a pas non plus dérogé à la règle de lancer des jeunes, de faire tourner en milieu et de ménager les susceptibilités et les remplacements tout au long de la saison. C'est pas pour rien qu'il est et restera pour longtemps le plus grand entraineur de tous les temps.