United condamne la police italienne

Les officiels de United ont vu hier leurs 4 000 fans se faire attaquer par la police après l'ouverture du score du Romain Taddei. Et après avoir examiné la situation, ils ont condamné l'action de la police en les termes les plus durs.

Le club a vu une réaction démesurée, la police de son côté dément avoir frappé les fans mancuniens sans distinction et de façon gratuite.

Dans ces circonstances, ni United, ni la Roma ne sont en mesure de réclamer à la police sa version des faits. United invite en tout cas fortement le gouvernement à examiner ces incidents et collectera les témoignages des fans afin de les présenter au Ministère de l'Intérieur.

D'autre part, l'ancien arbitre Anders Frisk a condamné lui aussi l'action de la police lors du match hier soir. Frisk, qui a lui-même vécu de mauvais moments au Stadio Olimpico, pense que la décision de la police de charger est pour beaucoup à l'origine de ces scènes de chaos.

"Mon sentiment est que les policiers italiens étaient vraiment très proches des supporters mancuniens. Ce qui a provoqué ces incidents était un objet lancé. La police italienne a réagi de façon très agressive pour un ou deux incidents. C'est ce qui a causé tout ce désordre et cette violence."

Le Suédois pense également que la sécurité laxiste à l'entrée du stade est un autre facteur de ces débordements.

"Quand je suis entré dans le stade, je n'ai pas été fouillé du tout. Et bien sûr, si vous ne fouillez pas les gens, ils amèneront des bouteilles et toutes sortes de projectiles. C'était une faute grave."

En 2002, un match entre la Roma et les Turcs de Galatasaray, arbitré par Frisk, s'était terminé en bagarre générale. Et deux ans plus tard, il dût abandonner un autre match de la Roma contre le Dynamo Kiev à la mi-temps, après avoir reçu un projectile en pleine tête.

"Ca a été très dur pour moi de revenir au Stadio Olimpico et d'être témoin une nouvelle fois de ce qui est toujours mauvais pour le football."

De plus, un fan blessé hier soir a également dit que la police italienne avait volontairement chargé les fans mancuniens pour les frapper. Victor Hinley, 42 ans, dit qu'il vit des policiers frapper un homme d'une soixantaine d'années alors qu'il saignait et était au sol.

"Ca a été l'expérience la plus terrifiante de ma vie. La police était violente, ils voulaient clairement attaquer les fans de United. Par contre, ils ont semblé à peine toucher les Italiens. Je les ai vus frapper un vieil homme à terre en train de saigner. Il y avait beaucoup de policiers et ils l'attaquaient tous."

"Ensuite, on s'est fait courser par les policiers et les fans de la Roma ont du le voir et nous suivre. La police a disparu et là, un gang d'au moins 100 ultras est arrivé et nous a coincé. Certains d'entre eux avaient des machettes et des couteaux, et d'autres des chaînes avec des cadenas. Ils ont couru vers nous. Ca chargeait de partout et il y avait beaucoup de sang."

Mr.Hinley, père d'une petite fille de 2 ans, dit avoir cru que son crâne avait été ouvert et partait à l'hôpital se faire soigner au moment de son témoignage.

L'UEFA de son côté refuse de condamner l'action de la police. Cependant, le directeur de la communication William Gaillard a admit que la façon dont la police gère les matchs en Italie est une source de préoccupation pour les instances européennes de football.

"Nous avons à faire à une situation tres complexe. Dans les pays où les stades appartiennent aux clubs, la police est faite par les stewards embauchés par les clubs. Nous n'avons jamais caché que nous préférons cette façon de procéder."

"Mais la loi dans d'autres pays dit que les stades sont des lieux publics à gérer par les municipalités. Donc, c'est à la police locale de se charger de la sécurité. Ca se passe comme ça en Italie. Ce n'est même pas de la responsabilité des clubs à l'intérieur des stades."

Gaillard a aussi précisé qu'aucune investigation n'avait encore été commandée par l'UEFA.

"Nous devons encore recevoir les rapports sur ces incidents. C'est à ce moment-là que nous déciderons si nous lançons une enquête ou si nous accusons directement l'un ou les deux camps."

United avait déja été impliqué dans d'autres problèmes à Lens contre Lille au tour précédent. Et Gaillard a admis que si United était reconnu coupable cette fois encore, les sanctions pourraient être plus lourdes.