Evra: \"Je veux la gagner!\"

Buteur, Patrice Evra a participé à la folle soirée de Manchester United face à l'AS Rome (7-1). Mais il ne veut pas s'arrêter là. Déjà finaliste avec Monaco en 2004, le Français veut aller jusqu'au bout cette fois et compte pour cela sur Cristiano Ronaldo, le "meilleur joueur du monde".


PATRICE EVRA, vous attendiez-vous à tel scenario mardi à Old Trafford ?

P.E. : C'est incroyable ! C'est en Ligue en Ligue des Champions, c'est contre la Roma, c'est en quart de finale, on gagne 7-1... On avait regardé les cassettes avant le match et on ne s'attendait pas à ça. Personnellement, je revenais tout juste de blessure, je rentre arrière droit et je marque, c'est une soirée très spéciale.

Vous vous en êtes bien sorti à ce poste d'arrière droit. Vous avez même marqué...

P.E. : Avant le match, je revenais de blessure et le coach m'avait prévenu que j'allais rentrer arrière droit. Et il m'a fait une blague : il m'a demandé si j'avais déjà jouer arrière droit. Je lui ai répondu non, que j'avais déjà essayé mais bon... Là, il me répond : "Après on a déchiré le contrat de ton entraîneur ?". Après le match, je suis donc allé lui demander s'il conservait son contrat. Mais il savait que si j'étais à droite, je serai rentré sur mon pied pour frapper. Je lui dis merci. En plus, c'est mon premier but en Ligue des Champions. C'est magnifique !

On a l'impression que Manchester United monte en puissance. Pouvez-vous prétendre à plus ?

P.E. : Quand on voit qu'il nous manquait six titulaires et que l'on parvient à mettre sept buts contre l'AS Rome, ça veut bien dire que Manchester est avant tout un groupe. Ce ne sont pas seulement les onze qui débutent. Dans ce club, je pense que si tu fais un match moyen, tu te retrouves vite fait sur le banc. Il faut toujours faire des matches de très haut niveau. C'est un grand club et je ne suis pas surpris que l'on soit en demi-finale.

En tout cas, c'est une fin de saison incroyable qui s'annonce...

P.E. : C'est une saison comme j'en ai connu une avec Monaco. Après c'est différent car Manchester est un club qui est habitué à être au top européen. Je sais que, même un match amical, Alex Ferguson ne le laisse pas passer. Dès que tu portes le maillot de Manchester, il faut gagner chaque match. On a plus d'expérience. Donc j'aimerais vraiment aller en finale mais cette fois pas seulement pour la jouer, pour la gagner. Il y a une image qui m'a marquée, c'est (Ludovic) Giuly lorsqu'il a gagné la Ligue des Champions avec Barcelone. J'étais devant ma télévision et je me suis dit : "C'est l'exemple que j'aimerais suivre avec mon club".

En Angleterre, on compare déjà votre équipe à celle qui a été championne d'Europe en 1999. Est-ce votre avis ?

P.E. : Oui. Quand tu parles avec des joueurs comme Solskjaer, ils te disent que l'équipe est plus forte, plus jeune, plus rapide et plus solide. Avec Ryan Giggs, ce sont des gars qui connaissent le football, ils savent ce qu'ils disent. Donc ça nous donne plus de confiance à nous les nouveaux. Il faudra être costaud. Mais on jugera à l'arrivée. Si on ne gagne rien... Il faut gagner. On n'a pas le choix.

Manchester possède également des joueurs d'exception comme Cristiano Ronaldo...

P.E. : S'il est à ce niveau, ce n'est pas un hasard. Je le côtoie tous les jours et je peux vous dire qu'il est le premier à arriver aux entraînements et c'est le dernier à partir. Il fait tout. Cette année, il a tout compris. Quand il doit dribbler, il dribble et il marque. Quand il faut passer le ballon, il le passe. Il a mûri. Tu as l'impression qu'il dort, il mange, il regarde la télé... il fait tout avec un ballon. C'est aussi le symbole de l'amalgame entre les nouveaux comme moi ou Vidic, les jeunes comme Rooney et Cristiano Ronaldo - parce qu'ils n'ont que 21 ans - et les anciens comme Giggs, Solskjaer et Gary Neville. Tout ce mélange donne cette équipe de Manchester United que tout le monde aime voir jouer.

Selon vous, est-il le meilleur joueur du monde aujourd'hui ?

P.E. : Pour moi, cette année, c'est le meilleur joueur du monde. Ça ne me surprend pas du tout. S'il aura le Ballon d'Or ? J'espère de tout coeur. A 21 ans, ce serait vraiment pas mal. Il faut qu'il reste le même et qu'il continue à travailler. Il est conscient de son potentiel mais c'est aussi quelqu'un qui travaille énormément.

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