Report : United 1 Real Madrid 2 (agg 2-3)

United avait ouvert le score quelques minutes après la pause sur un but contre son camp de Sergio Ramos et dominait les débats pendant une heure, jusqu'à l'expulsion de Nani pour un pied haut sur Alvaro Arbeloa. En 13 minutes, Luka Modric et, signe du destin, Cristiano Ronaldo renversaient la tendance pour des Madrilènes qui n'avaient jamais vraiment été dangereux.

Le sentiment qui prime est d’abord la déception, mais Manchester United doit être fier de la manière dont l’équipe a joué. Cela aurait dû être une soirée inoubliable, au lieu de cela, c’est une terrible douleur qui prend aux tripes.

Sir Alex Ferguson n’a pas peur de prendre des décisions difficiles, et voir Wayne Rooney commencer sur le banc était un pari osé. Le coach de United optait plutôt pour un milieu à trois composé de Michael Carrick et ses passes millimétrées, de Tom Cleverley et sa jeune exubérance, et de Ryan Giggs et son expérience. Devant eux, Nani, Robin van Persie et Danny Welbeck étaient déployés.

Ce dernier, comme l’avait indiqué Sir Alex, devait réduire l’influence de Xabi Alonso, élément clé dans le jeu de possession du Real. Welbeck avait marqué lors du 1-1 à Santiago Bernabeu, bien sûr, mais ce but inscrit à l’extérieur n’était pas suffisant pour garantir la qualification à Manchester United.

PREMIERE PERIODE :

L’ambiance était électrique avant le coup d’envoi à Old Trafford,et un tonnerre d’applaudissements venait accueillir Ryan Giggs pour son 1 000ème match ainsi que le retour de Cristiano Ronaldo. L’ancien héros de United plaçait sa main sur son coeur en signe d’appréciation, mais lorsque le coup d’envoi était donné, il était conspué. Son premier coup franc heurtait son compatriote Nani, pour le plus grand plaisir des fans de United.

La première occasion de United intervenait après 13 minutes et plusieurs corners. Fabio Coentrao empêchait le centre de Nani d’atteindre Giggs au deuxième poteau. Deux minutes plus tard, le Gallois centrait de l’extérieur et trouvait Van Persie dont la volée était arrêtée. Le public s’enthousiasmait, et le jeu était plutôt tourné vers l’offensive. Après 18 minutes de jeu, Welbeck et Nani combinaient bien pour obtenir un troisième corner. Le centre de Giggs était repris de la tête par Vidic. Poteau ! Sur le rebond, la frappe de Welbeck était sauvée sur la ligne par Diego Lopez, mais Van Persie était hors-jeu.

Sir Alex avait clairement demandé à ses joueurs d’être avant tout courageux et positifs. Welbeck donnait le ton et le tempo, lançant des attaques de tous côtés. Giggs apportait sa contribution. Le joueur de 39 ans faisait parler son savoir-faire, lui qui a connu ce genre de match des centaines de fois. Son enthousiasme  était tel qu’on pensait qu’il débutait juste dans le métier.

United avait la main sur le jeu, mais le Real restait dangereux avec, à la 33e minute, Gonzalo Higuain qui marquait, mais le but était refusé pour une faute de Sergio Ramos sur Van Persie. La réponse de United ne se faisait pas attendre. Van Persie amortissait de la poitrine un long ballon d’Evra et éliminait Raphael Varane avant de frapper sur Lopez.

Le portier du Real avait ensuite un bon réflexe face à Welbeck, puis un centre de Giggs était repris de la tête par Vidic, au-dessus. Ce dernier était touché par les gants de Lopez, mais il lui en fallait plus pour le mettre à terre. United attaquait et le Real montrait qu’il pouvait marquer en contre.

L’inquiétude de Sir Alex à la pause ne portrait pas sur la prestation de son équipe, mais plutôt sur le nombre d’occasions manquées par United.

DEUXIÈME PÉRIODE :

Il fallait attendre trois minutes seulement pour voir ses hommes dissiper ses craintes. Welbeck puis Van Persie voyaient leur tir bloqué, mais Nani récupérait le ballon à gauche et centrait fort dans la surface. La petite déviation de Welbeck trompait Ramos qui marquait dans son propre but.

Tout se passait à merveille. Puis les plans de United étaient anéantis à la 56e minute, lorsque Nani était injustement expulsé par l’arbitre turc M. Cuneyt Cakir pour un pied haut sur Arbeloa. La consternation était palpable dans les travées d’Old Trafford, mais la décision était irrémédiable. L’unique option était d’être unis dans l’adversité, et les décibels atteignaient un niveau peu connu à Old Trafford, avec pour chef d’orchestre, Sir Alex. D’une position de contrôle, United se retrouvait dos au mur.

À la 64e minute, Van Persie adressait une frappe que Lopez détournait, mais c’était l’état de siège sur le but de United, et sur une frappe de loin, Luka Modric trompait David De Gea. Et comme un coup de poignard dans le c½ur, le deuxième but de Madrid arrivait trois minutes plus tard des pieds de Ronaldo qui marquait au second poteau.

United n’a pas l’habitude de baisser les bras, mais il fallait maintenant inscrire deux buts pour passer. Une montagne à gravir…  Wayne Rooney faisait son entrée à la place de Cleverley à 20 minutes de la fin, Sir Alex lançant également Ashley Young en lieu et place de l’excellent Welbeck. United pressait avec courage, soulevé par tout le public d’Old Trafford. Carrick forçait à nouveau Lopez à intervenir sur une tête puissante, et Rooney envoyait une vole au-dessus de la  barre. Les dés étaient jetés.

La classe et la qualité de Manchester United, et la ferveur de ses fans, resteront longtemps dans les mémoires. Hélas, comme ce sentiment d’injustice.


United : De Gea, Rafael (Valencia 87), Vidic, Ferdinand, Evra, Carrick, Cleverley (Rooney 73), Nani, Welbeck (Young 80), Giggs, Van Persie.