United touché par la crise?

Selon le Times, la famille Glazer, propriétaire de Manchester United, a du mal à refinancer ses dettes et de nouveaux doutes planent sur l'impact que cela pourrait avoir sur le club.


The Times annonce que les Américains ont essayé sans succès d'obtenir un plan de refinancement d'une partie des 699 millions de livres sterling de dette pendant des mois, après avoir échoué en 2007 et l'an dernier, en raison du sombre climat économique général.

Les différents groupes de fans s’interrogent. Reverrons-nous un jour les 80 millions de livres du transfert de Cristiano Ronaldo ? Rien de moins sûr dans le climat actuel.

Ces nouvelles rumeurs proviennent des récentes déclarations de Dragan Djuric, le président Partizan Belgrade. Alors que les négociations concernant le jeune milieu de terrain serbe, Adem Ljajic, allaient bon train, United se serait subitement rétracté. Pour Dragan Djuric, une seule explication plausible, le champion anglais serait incapable de lever les fonds nécessaires.

Un porte-parole de la famille Glazer a corrigé les propos du président du Partizan Belgrade et fait taire la rumeur qui enfle tant dans la presse que dans les organisations de supporters. Lors d’un communiqué rendu public, la famille Glazer a fait savoir que Sir Alex Ferguson avait à sa disposition une enveloppe conséquente pour le recrutement. Ces propos n’ont pourtant pas suffi à calmer les supporters qui attendent toujours plus de certitudes sur les capacités réelles du club à investir dans de nouveaux joueurs.

Le départ de Ronaldo a laissé un vide, et bien que compensé numériquement par l’arrivée cet été de Valencia, de nombreux supporters militent pour la venue d’au moins un nouveau "grand nom". Ou faute de recrutement, avoir la certitude que le club est stable financièrement. Aujourd’hui, la principale préoccupation se situe sur la part de la dette dont les Glazer sont personnellement responsables, à hauteur d’environ 175,5 millions de livres sterling. Les 520 millions restants, au nom du club, ne semblent pas poser de problèmes…pour le moment!

L'intention des Glazer a toujours été de rembourser ces prêts, dès que possible, mais la crise financière est venue perturber les prévisions et les facilités de refinancement de la dette.

Au moment où la dette arrivera à échéance en 2017, elle s’élèvera à 580 millions de livres sterling, à moins que les Glazer soient en mesure de la payer en partie ou totalement, auquel cas, ils obtiendraient un taux d'intérêt préférentiel. Cependant, avec un taux de remboursement qui augmentera à partir de 2013, la situation reste préoccupante. Une part de la dette, qui est fragmentée, est passée de 152 à 173 millions de livres sterling en l’espace d’une année fiscale.

Avec un taux d’intérêt convenu à 14,25% la dernière fois que les Glazer ont été en mesure de refinancer la dette, en août 2006, dans un climat financier plus clément, ils auront fort à faire pour obtenir un taux plus faible.

Bien que United fonctionne remarquablement bien, sportivement comme financièrement, l’avenir du club ne semble pas aussi obscur que celui de son voisin de Liverpool. Toutefois, Perry Capital et Citadel - les deux hedge funds américains qui ont financé les Glazer avec des prêts PIK (Payment In Kind) – ont convenu d'une clause leur donnant une gamme de droits sur le club dans le cas où leur rendement financier tombe sous un certain niveau. Parmi ces clauses figurent le droit de nommer leurs propres directeurs à la tête du club.

Aujourd’hui, ce que soulève le cas Adem Ljajic est la crainte que s’enchaînent les éléments tels que convenus en cas d’incapacité du club à maintenir son taux de rentabilité. Une telle situation entrainerait le club dans une spirale dont personne ne peut prédire l’issue.

Dès lors que les Glazer se verraient incapables de tenir leurs engagements financiers, le club pourrait alors perdre le contrôle de sa gestion, aujourd’hui détenu par David Gill. Dès lors, le club serait aux mains de fonds spéculatifs avec le risque d'objectifs de rentabilité à court terme sans aucune visibilité sportive à moyen et long terme.

Pour autant, nous ne sommes aujourd’hui que dans de la spéculation d’événements. Manchester United est un club très rentable qui possède des garanties et des réserves financières fortes. Il semble être incorrect de comparer la situation du club à celle de Leeds il y a quelques années.

Parallèlement à cela, la famille Glazer recherche des solutions alternatives et ne compte pas perdre le contrôle d’un club, qui, rappelons-le, est sportivement et financièrement, l’un des plus solides de la planète sport.

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