Giggsy : "Dans la meilleure forme de ma vie"
A l'occasion du derby mancunien entre Manchester United et Manchester City samedi dernier, Ryan Giggs a joué son 688e match sous le maillot des Red Devils, et devient ainsi le deuxième joueur ayant joué le plus de matchs avec United.
Seul Sir Bobby Charlton devance le Gallois, ex aequo avec Bill Foulkes jusqu'à sa prochaine apparition, probablement sur le terrain de West Ham dimanche. A 33 ans, Ryan fait toujours de son mieux pour aider Man U à se maintenir en haut du classement de la Premier League, mais il ne s'attend pas à disputer tous les matchs...
"Je pense que normalement je ne devrais pas jouer autant ed matchs cette saison, mais Ji (Park) s'est blessé et je dois donc jouer chaque week-end. Je suis sûr que cette saison je serai mis au repos plusieurs fois - j'aimerais jouer tous les matchs mais au fil des années, tu ne peux plus. Quand tu as l'occasion de jouer, tu veux juste être le plus frais et surtout, le plus efficace possible."
Efficace est un mot qui prend tout son sens ici. Prenez les victoires contre Watford, Tottenham et Blackburn dans lesquelles il a été magnifique. Un vrai meneur, et au milieu de toute cette attaque qui fait rêver, Giggs a été un des meilleurs joueurs au sein d'une mécanique parfaitement huilée.
Il ne terrorise peut être plus autant les défenseurs qui croisent sa route, mais il parvient toujours à prendre le dessus sur les latéraux, et peut aussi jouer là où il a terminé la saison dernière - au centre du terrain ou juste derrière l'attaquant de pointe, au gré de l'omnipotent Sir Alex.
"Je suis content de ma forme", a déclaré Giggs. "J'ai fait une bonne pré-saison, ce qui est toujours vital, et j'ai très bien commencé ma saison. Je pense que je suis dans la meilleure forme de ma vie, et j'en profite à fond, plus que jamais."
Giggsy n'est pas le seul dans ce cas. La vieille garde de Manchester United a été aussi importante cette saison que les Wayne Rooney, Cristiano Ronaldo ou Nemanja Vidic. L'expérience de Paul Scholes, Gary Neville, Ole Gunnar Solskjaer a été indispensable à la montée en puissance du club en 2006.
"C'est un bon mélange d'expérience et de jeunesse - c'est excitant d'y être impliqué", a ajouté le Gallois, enthousiaste. "Il suffit juste que tout s'imbrique bien ensemble, mais c'est vrai qu'avoir Scholesy de nouveau a fait un bien énorme. Il donne tellement au milieu : des buts, de la créativité, il contrôle tout le match avec ses passes - il n'y a aucun joueur comme lui. Il pense plus rapidement que n'importe qui. Peu importe le rythme du match, il sera toujours au-dessus."
"Personnellement, jouer avec Scholesy, c'était comme avec Beckham. Quand il a le ballon, je sais quelle passe il va faire. Nous avons aussi de très bons joueurs sur le banc - Ole depuis qu'il est de retour, et qui a de nouveau marqué, ou encore Gaby (Heinze)."
"Et il y aussi les jeunes comme Cristiano... le joueur de la saison pour le moment. Il fait des choses qu'il n'aurait pas faites avant, ça fait partie de la montée en puissance d'un jeune footballeur. A chaque match il marque un but ou fait une passe décisive, il met toute l'opposition dans le plus complet désordre... c'est pour cela qu'il est dans l'équipe."
Ce fut précisément pourquoi Giggs était dans l'équipe quand il joua son premier match avec les Reds d'Alex Ferguson en mars 1991 contre Everton. Presque 16 ans plus tard, il n'a pratiquement rien perdu de ses courses et ses contrôles de balle, et est même devenu meilleur en termes de conservation de balle, ce qui en fait évidemment un footballeur plus complet.
"Je ne fais quand même plus autant de courses maintenant", admet-il avec un sourire. "Je n'ai plus cette vitesse, cette agilité que j'avais, mais j'ai quand même la confiance nécessaire pour provoquer un joueur. Je suis juste plus sélectif."
Sélectif ou pas, Giggsy a encore montré qu'il pouvait faire de belles choses malgré son âge, notamment lors de ce match à Bolton, alors 3e de Premier League, qui n'avait pas encore encaissé un seul but au Reebok Stadium avant d'en encaisser quatre sans en rendre un seul face à United, avant de remettre ça la journée suivante face à Blackburn.
"J'ai pris du plaisir à jouer dans l'axe la saison dernière, mais cette saison, avec Scholesy et Michael (Carrick), nous avons un excellent milieu de terrain. L'an dernier ce n'était pas le cas, alors Sheasy et moi y sommes allés. Mais je me sens mieux sur les ailes, surtout avec l'équipe que nous avons actuellement. Nous sommes très dynamiques et c'est magnifique de faire partie de l'aventure."
"Cette première demi-heure contre Bolton était notre meilleure performance, c'est aussi simple que ça. Aller jouer Bolton chez eux, et sortir un match comme celui-là, cela montre à quel point nous sommes confiants. Chacun a contribué, chacun a joué son rôle. Mais je crois que les performances comme celle-ci ne sont pas celles dont nous devrions être les plus fiers. Blackburn, Watford, où nous n'avons pas si bien joué, ce sont les matchs avec lesquels on gagne un championnat. Même le point obtenu à Reading, ce pourrait être le point du titre."
Si United parvenait à tenir le rythme imposé par Chelsea, qui pointe désormais à huit longueurs avant le match de mercredi soir contre Newcastle, jusqu'à la fin de la saison, ce sera en grande partie grâce à un départ exceptionnel. Deux ans d'affilée, le titre à été perdu à la période des fêtes. Ce n'est pas quelque chose que tout le monde voudrait admettre, mais Mu a tout simplement eu trop de points à rattraper. Donc c'est un changement bienvenu cette saison de voir les Reds connaître leur meilleur départ depuis 1993.
"Je pense que tout le monde avait à coeur de bien commencer la saison après les deux dernières années ratées. Nous avons terminé chaque fois en essayant de rattraper Chelsea, et les avances qu'ils avaient prises était trop grandes. Mais nous avons bien terminé la saison dernière et nous avons repris sur ces mêmes bases. Et nous n'avions pas le choix. La régularité de Chelsea signifie qu'ils ne perdent que peu de matchs, on doit faire avec."
Sur le forum
One Sheasy, le 5 mai 2021 à 19:12
C'est un débat très intéressant, même si je rejoins surtout Coolman à ce propos. De plus, étant un fervent défenseur de la présomption d'innocence, je pars du principe que tant qu'il n'a pas été condamné et sa culpabilité officiellement reconnue il ne doit pas être considéré comme coupable. Même si je vous accorde que de tels faits ne m'étonneraient pas nécessairement du bonhomme, j'attendrais son jugement avant de le pourrir sur la place publique comme ne se sont pas privées de le faire les instances vomitivement démagogiques comme la FA (en ne l'incluant pas dans le Hall of Fame alors que sportivement, il le mérite plus que n'importe qui) et la FAW (en le virant d'office de son poste d'entraîneur).
Typiquement, dans ce genre de situations, il y a deux "écoles" :
- Ceux qui pensent que l'homme et "l'artiste" ne font qu'un, et que dans le cas de Giggs il est logique que toutes ses éventuelles récompenses passent à la trappe en raison des accusations qui le concernent. Qu'il est donc légitime de faire sauter toutes les distinctions liées à son activité professionnelle/artistique sous prétexte qu'il a commis des actes tordus dans sa vie privée.
- Ceux qui pensent qu'il est important d'opérer un clivage clair entre le personnage public et l'homme qu'il est dans sa vie de tous les jours. Et qu'en cas de commission d'un acte répréhensible les condamnations exclusivement judiciaires non seulement suffisent mais sont également les seules à faire sens pour répondre à la hauteur de l'acte incriminé. Cette école de pensée va plutôt avoir tendance à critiquer le principe de tribunal populaire, et encore plus avec l'expansion des réseaux sociaux et des comportements collectifs massivement toxiques qui en découlent (harceler la personne accusée car on pense qu'il est légitime de la traîner plus bas que terre, y compris dans de nombreux cas par le biais de simples présomptions à son égard).
Je me positionne personnellement plutôt dans cette école, et je trouve que l'exemple du phénomène de #MeToo et de #balancetonporc, s'ils partent d'une intention louable, ont rapidement montré leurs dérives et les problématiques liées au manque de recul des gens qui ne jugent qu'à travers leurs émotions et leurs valeurs personnelles sans prendre la peine d'analyser avec un minimum de distance l'ensemble des faits.
Dans le cas de Ryan Giggs, je trouve donc les réactions particulièrement excessives, en plus de ne se baser (pour l'instant) que sur de simples accusations. Bien sûr qu'il devra prendre cher s'il est avéré coupable car le phénomène de violences conjugales est encore malheureusement une réalité, et les périodes successives de confinement (déjà bien inutilement destructrices en tous points) ont exacerbé ce phénomène franchement inquiétant. Mais aujourd'hui, au 5 mai 2021, il n'a pas été, à ce jour, reconnu coupable que je sache. Et quand bien-même il le serait dans un futur proche cela ne doit pour moi rien enlever à son talent de joueur et aux distinctions qu'il a briguées tout au long de sa carrière. On n'est pas sur un cas de dopage qui aurait directement impacté sur ses performances sportives. On est juste sur un cas où l'homme derrière le joueur est une ordure (ce qui est très probablement le cas de Giggs).
Ces délires de "cancel culture" (vu qu'il a agressé sa femme, on va rayer son nom partout pour faire comme s'il n'a jamais existé) m'ont toujours dépassé et l'hystérie autour de son cas aussi. C'est à la justice de trancher, et à elle seule, pas à des instances comme la FA qui ne sont bonnes qu'à jouer des numéros délirants de démagogie.
Thingrim Pallister, le 4 mai 2021 à 11:22
Le 02/05/2021 à 12:21, Coolman a dit :Encore une fois je ne vois pas le rapport. S'il est coupable, qu'il soit condamné et qu'il aille en prison. La justice décidera. Mais en quoi, ça remet en cause ses performances sur le terrain ? On va retirer un titre de champion du monde à un joueur parce qu'il doit aller en prison ? On parle pas du prix Nobel là.
Giggs fait incontestablement parti des meilleurs joueurs de l'histoire du foot et encore plus de PL. On ne peut pas parler faire un hall of fame sans lui, ce classement n'a plus aucune valeur.
Je comprends parfaitement ce que tu veux dire MAIS si Giggs est au Hall of Fame (il aurait du être le tout premier à la place de Henry) et si la fédération galloise le laisse à la tête de l'équipe nationale, la FA comme la fédération Galloise vont être accusées de soutenir un homme qui bat des femmes.
Alors oui, il serait plus honnête vis-à-vis de Giggs d'attendre la décision des tribunaux mais en se désolidarisant immédiatement de lui les deux fédérations ne peuvent pas être taxées de misogynie ou de tolérance envers les violentes faites aux femmes.
Après Giggs reste Giggs, un p***** de joueur, une icône de Manchester United.... Mais un p***** de con. Ce n'est malheureusement pas nouveau.
Cuns, le 2 mai 2021 à 13:01
il y a 35 minutes, Coolman a dit :Encore une fois je ne vois pas le rapport. S'il est coupable, qu'il soit condamné et qu'il aille en prison. La justice décidera. Mais en quoi, ça remet en cause ses performances sur le terrain ? On va retirer un titre de champion du monde à un joueur parce qu'il doit aller en prison ? On parle pas du prix Nobel là.
Giggs fait incontestablement parti des meilleurs joueurs de l'histoire du foot et encore plus de PL. On ne peut pas parler faire un hall of fame sans lui, ce classement n'a plus aucune valeur.
Le hall of fame étant une "vitrine" de ce sport, tu ne peux pas y mettre des personnes sans morales.
Le sport ce n'est pas juste des résultats, c'est aussi des valeurs. Des valeurs que chaque éducateur digne de ce nom souhaite inculquer au gamin qui vient prendre une licence.
Et pour le coup, en terme de valeurs, Giggs est trèèèès loin d'être un exemple.
Ça suffit clairement à mon sens de ne pas avoir envie de le mettre en avant pour valoriser un sport.
RedLikeDevil, le 8 septembre 2022 à 9:47
Finalement c'est le 11 qui est maudit et pas le 7