Ryan Giggs, 20 ans de carrière

Il y a 20 ans de cela, le 2 mars 1991, un jeune gallois nommé Ryan Giggs, faisait sa première apparition du côté d'Old Trafford contre Everton.


Depuis, beaucoup de choses se sont produites. Dont une multitudes de trophées glanés, de nombreux records battus, ainsi que deux titres très honorifiques acquis : celui du plus grand nombre de matches disputés avec le club, ainsi que le prix du meilleur joueur de l'histoire de Man UTD, obtenu grâce aux votes des fans.

En deux décennies, il aura une carrière parfaite, régulière, homogène, sensationnelle, et remplie de succès avec son père spirituel, Sir Alex Ferguson.

Giggs a aussi connu de nombreux grands joueurs, qui l'auront épaulé, afin de faire de Manchester une machine de guerre rouge, prête à tout emporter sur son passage.

Ces joueurs qui sont entre autres: Eric Cantona, Steve Bruce, Peter Schmeichel, David Beckham, Roy Keane, Paul Scholes, Cristiano Ronaldo ou bien encore Wayne Rooney.

Il a aussi bien connu l'époque où Cantona relevait son col, et avait l'Angleterre à ses pieds ; celle où Beckham centrait à foison, et formait avec le sorcier gallois, une paire d'ailiers tout bonnement redoutable ; celle du buteur hors-paire que pouvait être Ruud Van Nistelrooy, mais également le génie portugais, qui n'est autre que Cristiano Ronaldo.

Et à chacune de ses époques plus ou moins glorieuses, Ryan a toujours eu son importance capitale, amenant son expérience, son talent, sa fougue, ses exploits !

Giggs était avant tout un merveilleux ailier gauche, qui se basait sur son incroyable explosivité, sa vitesse de course folle, sa vitesse d’exécution, son coup de rein épatant, ses dribbles électriques, remuants, déséquilibrant, déstabilisants !

Il était la terreur des arrières latéraux, comme le disait Ferguson, il leur mélangeait les pinceaux... Sa conduite de balle excellente, ainsi que ses enchainements foudroyants ont enrhumé bien plus d'un défenseur.

Tout partait d'un démarrage sur le côté gauche, avec un crochet extérieur... puis intérieur... puis extérieur... puis intérieur... et ainsi de suite, tout en cherchant constamment à faire perdre l'équilibre, de son adversaire direct...

Cette vivacité, bien qu'extraordinaire, s'est cela dit diminuée avec le temps car Ryan Giggs commençait à sentir l'âge, et c'est à ce moment là qu'il eut l'intelligence nécessaire de modifier son jeu !

L'ailier virevoltant s'est mué progressivement en un passeur aguerri, un meneur de jeu, qui jouerait depuis son côté gauche, mais aussi dans l'axe. Moins d'accélérations, moins de dribbles déroutants, mais d'avantage de maturité, de finesse, de sagesse, et de maitrise.

À la place du feu-follet qu'on a eu durant toute la décennie 90 et les premières années 2000, nous avons maintenant un joueur qui peut gérer le tempo d'une rencontre. Un Giggs new-look, beaucoup plus calculateur, avec une qualité de passe revue à la hausse, une couverture de balle plus prononcée, une vision de jeu également améliorée, ainsi qu'une habilité dans les espaces réduits, là où l'ancien Giggs aimait avant tout, dévorer les larges espaces...

C'est un joueur qui a su se gérer, défier les contres-coup de son jeu à risques, et qui a su parfaitement s'adapter au changement de style du club également.

Il fût toujours un pion essentiel aux différents schémas de Ferguson, et encore aujourd'hui, on peut voir la dépendance que possède l'équipe à son égard, s'appuyant fortement sur les qualités techniques indéniables du joueur gallois.

Finalement, les différents points noirs qu'il a pu connaitre dans sa riche carrière sont, par exemple, ses absences dans les grandes compétitions internationales, et son manque de médiatisation. Giggs, jouant pour le Pays de Galles, n'aura jamais eu l'occasion de jouer un Euro ou une Coupe du Monde. Mais aussi, le natif de Cardiff a longtemps été peu évoqué comme joueur, les médias préférant toujours évoquer des noms comme Beckham, Van Nistelrooy ou bien encore Ronaldo.

Malgré son importance du côté de Manchester et son talent, on ne s'est jamais véritablement attardé sur ce joueur, et c'est peut-être finalement ce qui l'a aidé : de ne pas être sur le devant de la scène et de pouvoir échapper à toute médiatisation, pression, afin de donner le maximum pour le club.

À l'approche de la fin, avec le retour en grâce d'United, les trophées majeurs obtenus, mais aussi les records battus, Giggs a enfin obtenu une certaine reconnaissance, qu'il aurait mérité depuis bien longtemps... mais qui fût bien trop éclipsée par d'autres joueurs, certainement plus "flashis".

Quand cet homme arrêtera sa carrière, nous garderons l'image d'un véritable professionnel, d'un vrai passionné, d'un gagneur né, qui n'avait qu'une seule idée en tête: LA VICTOIRE.

D'un joueur fabuleux, beau à voir évoluer, attachant, mais surtout, réellement fidèle.

Dans un football où les joueurs d'un seul club se font de plus en plus rares, Ryan Giggs restera comme l'un des derniers rescapés, des joueurs restants à jamais dans leur club de toujours.

Un oiseau rare, qui tirera bientôt sa révérence, mais qui ne sera jamais oublié par les fans de Manchester United, mais également par les fans du championnat anglais.

L'un de ses meilleurs joueurs certainement, son plus grand serviteur assurément.

Nous ne te remercierons jamais assez, et ce but fou contre Arsenal en cette saison 98/99, restera comme ton plus grand chef-d’œuvre.

Bravo et respect!

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