\"United, une grande famille\"

Le latéral français n'oublie pas d'où il vient et la chance qu'il a de jouer pour Manchester United.


Lors de son premier jour en tant que joueur de Manchester United, Patrice Evra est allé voir Gary Neville et lui a demandé où était l'église la plus proche. Le capitaine mancunien se triturait le cerveau, essayant de se souvenir où il avait vu une église près de Carrington, le centre d'entrainement du club, quand la nouvelle recrue a souri et lui a dit qu'il avait juste besoin d'un endroit où il pourrait "remercier Dieu pour m'avoir laissé rejoindre le plus grand club du monde."

Et Evra a remercié Dieu tous les jours depuis qu'il est arrivé à Manchester en janvier 2006 et le défenseur tricolore n'hésite pas à dire qu'il se considère béni même si son parcours, de sa fratrie de 26 enfants à Dakar, en passant par les cités de la région parisienne, la Sicile et Monaco jusqu'à Old Trafford semble plutôt à celui d'un combattant.

"Chaque journée de ma vie est un rêve. Manchester United n'est pas qu'un grand club. C'est une grande famille."

"Je suis tellement heureux de voyager à travers le monde avec ce club. L'année dernière c'était pareil en Afrique du Sud. Maintenant c'est l'Asie, c'est un rêve tous les jours."

Le jour de cette interview, Evra visitait un orphelinat de Séoul et était entouré d'enfants. Tous les joueurs de United ont à tour de rôle fait ce genre de visites pendant cette tournée en Asie, comme ils le font aussi en Angleterre, mais aucun ne l'a fait avec le zèle d'Evra qui est même allé jusqu'à demander à Park Ji-Sung quelques leçons de coréen. C'était flagrant alors qu'Evra posait entouré d'enfants dans les bras pendant que Michael Carrick et Darron Gibson signaient poliment des autographes.

"Les enfants sont la chose la plus importante dans la vie. La plus belle chose qu'on peut faire dans la vie c'est rendre un enfant heureux."

"J'étais au milieu de 26 frères et soeurs quand j'ai grandi. Malheureusement, deux d'entre eux sont morts et nous sommes maintenant 24."

"Quand on a la chance de jouer pour Manchester United, on a la possibilité de rencontrer des enfants partout dans le monde. En Afrique du Sud l'an dernier, en Asie cette année... C'est une autre raison qui fait que je suis tellement heureux de jouer à United."

"Les choses n'étaient pas faciles quand j'ai grandi. Ce n'est pas évident pour une mère d'éduquer 24 enfants. Quand j'ai des moments difficiles, j'y repense. Si j'ai des problèmes ou que je ne prends plus de plaisir, je me dis "Pat, rappelle toi comment c'était quand tu étais petit." Cela me rend les choses plus faciles."

Il a connu de tels moments à ses débuts à United. Après avoir dit qu'il ne voyait pas comment il pourrait échouer dans un tel club, il a connu un début désastreux à Manchester City où il a été remplacé après seulement 45 minutes de jeu avec l'équipe déjà menée 2-0.

Mais la saison dernière, les choses se sont grandement améliorées et il a même été sélectionné dans le 11 titulaire de la saison après avoir remporté son premier titre de champion d'Angleterre.

"Ces 6 premiers mois ont été difficiles pour moi car il me fallait du temps pour m'adapter. C'était un gros défi pour moi, mais tout le monde m'a aidé, le boss, les coéquipiers, tout le monde autour de moi. C'est pourquoi je suis tellement en confiance pour travailler dans ce club."

Après ce mauvais départ, il est devenu un titulaire régulier de United, supplantant même Gabriel Heinze en arrière gauche, même si l'Argentin lui a été préféré pour la finale de FA Cup contre Chelsea, soit disant parce qu'Evra n'était pas prêt physiquement.

Dans de telles circonstances, certains joueurs passeraient tout l'été à ruminer dans leur coin en se demandant pourquoi, mais ce n'est pas vraiment le genre d'Evra. Au lieu de ça, il a multiplié les remerciements pour sa chance et sa bénédiction et aucun doute qu'il a martelé à ses 23 frères et soeurs qu'il était l'homme le plus heureux du monde.

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